Un otage algérien
aux mains du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest
(Mujao), un groupe islamiste armé, présent dans le nord du Mali, demande aux
autorités de son pays de lui «sauver la vie», dans une vidéo visionnée dimanche
par l'AFP. Cette vidéo a été obtenue par l'AFP auprès d'un intermédiaire proche
du Mujao. Un journaliste de l'AFP a reconnu l'otage, un employé du consulat
d'Algérie à Gao, qu'il avait rencontré dans cette ville du nord du Mali. «Je
demande aux autorités algériennes de trouver une solution pour me sauver la
vie», déclare l'otage, un diplomate, dont les propos en arabe ont été traduits
pour l'AFP. Assis devant une toile noire sur laquelle on aperçoit un dessin
représentant un sabre et un court texte écrit en arabe, l'otage algérien a des
cheveux courts, est habillé en boubou et porte une barbe.
Il affirme dans la
vidéo que «des pays comme la Mauritanie (et) la France ont négocié, dans le
passé, pour libérer leurs otages et que l'Algérie n'a qu'à faire la même
chose», selon la traduction faite pour l'AFP. Le diplomate, visiblement bien
portant, ne se détache quasiment pas du texte dont la lecture dure moins d'une
minute et qui a probablement été rédigé par ses ravisseurs. La vidéo s'ouvre
sur une image du drapeau du Mujao et l'otage commence son discours par une
prière. Le Mujao avait, dans un communiqué transmis vendredi à l'AFP, menacé
l'Algérie de représailles si elle ne libérait pas trois jihadistes arrêtés dans
le sud de l'Algérie. Ce mouvement, allié à Aqmi et un autre groupe islamiste
armé, Ansar Dine (Défenseurs de l'Islam), a revendiqué l'enlèvement, le 5
avril, de sept Algériens au consulat d'Algérie à Gao, une des villes du vaste
nord malien, tombées il y a cinq mois, entre les mains de ces groupes
jihadistes. En mai, le Mujao avait exigé la libération de combattants
islamistes prisonniers en Algérie et 15 millions d'euros pour relâcher les
otages. Le 12 juillet, il a annoncé avoir libéré trois des sept otages, et
évoqué des «conditions» connues de l'Algérie pour la libération des autres
captifs.