L'unique centre d'hébergement ouvrant grandement ses portes aux personnes âgées, démunies et de surcroît sans aucune ressource, ni aide quelconque, ne désemplit pas et connaît, depuis son ouverture, il y a plus de deux années, en témoigne le nombre de locataires et de personnes âgées ayant élit domicile entre ses murs.

Qu'ils soient jeunes ou vieux, ils viennent trouver en ce lieu devenu la focale des âmes perdues, en sus d'un refuge, du réconfort et une chaleur familiale perdue à jamais. Une activité fébrile règne à longueur d'année dans cet établissement qui ouvre ses portes à ceux qui ont souffert.

Retrouvé au creux de la vague, seule et sans famille, Yamina, lève les deux mains au ciel en signe de reconnaissance, à Si Abdelkader ce bienfaiteur

Cette vieille et frêle nonagénaire, nous a confié, le sourire aux lèvres et d'une voix chétive, qu'elle y a enfin retrouvé, après une longue galère, une nouvelle famille, des compagnons fidèles faisant preuve d'une générosité légendaire jamais égalée. Un fils du bled, descendant d'une noble famille ayant épuisé tous ses biens et ses richesses pour la cause nationale, Si Abdelkader Bessaih, léga aux autorités de la wilaya et à titre gracieux un bien immobilier de deux étages et fraîchement construit qui selon ses vœux, devrait servir de havre de paix et de nid douillet aux personnes âgées, seules et sans ressources. Géré actuellement, par la direction des Affaires sociales de la wilaya, qui en a pris les rênes, cet établissement doté de quatre chambres de 20 lits chacune et d'un restaurant de 200 couverts, a trouvé sa réelle vocation. Il est pris d'assaut durant chaque mois de carême par des dizaines de sans-abri, des passagers parfois et surtout par ces dizaines de personnes du troisième âge, venues parfois d'horizons lointains et mieux encore, abrite en son sein plus d'une dizaine de personnes âgées, comme le souhaitait tant son généreux donateur. Il s'agit du seul établissement à caractère caritatif qui a ouvert ses portes, à travers tout le territoire de la wilaya.

Il serait souhaitable, à l'instar du ministère de la Solidarité nationale qui ne manque pas de mettre le paquet, à chaque saison, que ce geste, ô combien significatif et de grande valeur humaine, soit réellement suivi par d'autres personnes aisées qui penseraient bien à ouvrir leurs porte-monnaie, en joignant leurs efforts à l'initiateur privé de ce projet qui a fait le premier pas dans ce sens, plus particulièrement en ce qui concerne la fourniture des dentées alimentaires de première nécessité et des effets vestimentaires destinés à cette frange de la société qui mérite, non pas notre compassion ou de la pitié, ce qui relève, bien sûr, de l'hypocrisie mais du respect, de la compréhension et de la considération pour atténuer, un tant soit peu, le déficit de chaleur qui leur fait cruellement défaut car cela n'a pas de prix.