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A moins de 24 ou 48 heures, c'est selon, du début du Ramadhan,
l'heure est à l'expectative. De nombreux paramètres annoncent un mois difficile
rendu plus ardu par une température estivale au zénith. La conjonction de
plusieurs inconnues sociales est également un mauvais présage d'un mois dont on
a appris à se méfier du côté du plus gros des familles algériennes. Le
classique des classiques reste la mercuriale qui s'invite, chaque année, au
grand dam des bourses moyennes, malgré toutes les assurances officielles quant
à un contrôle plus rigoureux du marché. Les augmentations des prix sont
devenues, par la force des spéculations, la norme nationale, entrant presque
dans la tradition du mois. Des hausses qui ne s'expliquent que par la
rapacité de la chaîne commerciale et l'absence de l'Etat sur le terrain.
Le Ramadhan, version algérienne, cristallise à merveille cette tendance à l'excès toute nationale et trahit un dysfonctionnement du marché à l'année où, à chaque circonstance, les prix prenaient la tangente. Et malgré les appels au boycott, les prix plafonnés des structures publiques, le gain rapide et malhonnête est le plus fort dans un mois où les bonnes consciences sont appelées à se réveiller. Si les prix sont rentrés dans les mœurs, la canicule ramadhanesque risque quant à elle de faire des dégâts. Des émeutes à parler plus juste. En effet, le malaise « électrique » qui prend, depuis quelques semaines, une ampleur insoupçonnée dans les wilayas du Sud peut déboucher sur un mouvement de protestation plus général si d'aventure les différentes raisons d'un mécontentement social venaient à converger et déborder. Les délestages de la Sonelgaz sont à redouter surtout avec cette chaleur conjuguée au jeûne et il est fort probable que l'on assiste à une épidémie d'émeutes localisées tout au long des deux prochains mois pour peu que les perturbations dans la distribution de l'électricité perdurent. D'autres variables peuvent également influer négativement sur le bon cours de ce mois et on pense à l'insécurité urbaine, une autre spécificité algérienne, aux accidents de la route qui battent tous les records ou encore le désert culturel avec en tête les navets programmés par la télévision algérienne. Le couffin du Ramadhan est lui aussi devenu une constante, un véritable baromètre de la misère nationale avec, à chaque mois de carême, de plus en plus d'inscrits. Le couffin mais aussi son corollaire les scandales qui lui sont collés avec des détournements et des attributions pas toujours honnêtes. Si par rapport aux Ramadhans passés la donne sécuritaire s'est stabilisée, il n'en demeure pas moins que le risque d'attentats terroristes n'est pas à écarter. |
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