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Le syndicat national des psychologues a organisé, hier, un sit-in, non
loin du siège du ministère de la Santé et de la Réforme hospitalière, en signe
de solidarité et de soutien à Keddad Khaled, président du Snapsy, suspendu de
ses fonctions, par sa tutelle qui lui reproche d'avoir commis une faute de
«4ème degré».
Une cinquantaine de personnes se sont rassemblées sur la placette publique en face du département de Ould Abbès pour dénoncer les pressions dont sont victimes les syndicats autonomes, notamment les syndicats du secteur de la santé. Le président du Snapsy, rencontré sur place, s'est dit outré par les intimidations et les pressions exercées par la tutelle à l'encontre des syndicalistes. «J'ai été suspendu de mes fonctions par une note de la direction de la Santé publique de Sidi M'hamed et par décision du chef du Cabinet du ministère de la Santé». Il poursuit, «ils m'accusent d'avoir commis une faute de quatrième degré, mais j'informe l'opinion publique que ma suspension est liée à ma participation le 29 mai 2012 au sit-in organisé devant le ministère». Et d'enchaîner, «ils m'accusent d'avoir abandonné mon service et mes malades, et d'avoir incité mes collègues à participer aux grèves et aux sit-in, et d'être un grand perturbateur». Le syndicaliste suspendu affirme qu'il s'agit là d'un véritable piétinement de la réglementation car la faute de 4ème degré concerne les fonctionnaires ayant commis des actes de violence, ou ayant détruit des équipements et des outils de travail, ou bien d'être les auteurs d'un véritable sabotage de l'établissement». Keddad précise, «la faute que j'ai commise c'est de m'être absenté une journée pour participer à un sit-in pour défendre notre plate-forme de revendications et exiger le respect des libertés syndicales». Notre interlocuteur affirme qu'il sera présenté au conseil de discipline qui devrait siéger à la direction de Santé publique de wilaya d'Alger. « Sur le plan réglementaire, ils n'ont rien à me reprocher, et je vous assure que mon dossier est vide». Il ajoute, «le comble est de savoir que contrairement à ce que prévoit la réglementation, les exécuteurs d'ordre ont refusé de me montrer mon dossier». Il annonce qu'une grande mobilisation est prévue le jour même de son passage au conseil de discipline et un sit-in de solidarité sera organisé par les adhérents de son syndicat et par des membres des syndicats automnes. Le SG du Snapsy précise qu' «en raison des pressions et des tensions qui secouent la tutelle, le ministre Ould Abbès fait dans la diversion». Le SG du Snapest Meziane Meriane, présent au rassemblement d'hier, a affirmé son soutien absolu au SG du Snapsy. «Il a été suspendu parce qu'il s'est absenté une journée. Est-ce que ça c'est une faute de quatrième degré ?» dit-il. «C'est incompréhensible, c'est aberrant, il a été suspendu avec un dossier totalement vide». Meziane Meriane s'est dit écœuré par cet état de fait. «Ils ont l'habitude d'intimider les membres des syndicats, mais cette fois ils ont dépassé la ligne rouge en touchant le 1er responsable d'un syndicat». Le représentant du CNES, M. Rahmani, a affirmé pour sa part qu'il ne s'agit pas de pressions mais d'un harcèlement en suspendant arbitrairement un président de syndicat à la veille du cinquantenaire de l'indépendance. Et de s'interroger «à qui profitent ces agissements ?» «Pourquoi on veut casser les syndicalistes, alors que les organisations syndicales sont elles qui empêchent l'anarchie et tout débordement et consolident l'union nationale ?» Meriane enchaîne pour conclure «ils veulent à travers ces agissements donner la voie à la rue». Enfin, une lettre ouverte signée par les responsables des syndicats autonomes sera transmise au président de la République pour demander la levée des entraves syndicales, a-t-il été souligné. |
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