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Les milliers de
personnes qui ont investi le théâtre de verdure, dont énormément de familles,
ont eu droit à une soirée typiquement orientale. En ouverture, une troupe
folklorique venue du pays du Nil a tout bonnement donné du tournis aux
spectateurs.
Après un moual bien mis en relief par le son de flûte, quatre danseurs sont rentrés en jeu. Les danseurs, portant des jupes colorées qui prenaient de l'envol, ont tellement tournoyé sur eux-mêmes que certains spectateurs ont eu le vertige. De temps à autre, les musiciens s'effaçaient pour ne laisser qu'un joueur de castagnettes présider aux rythmes des danseurs, passant du ralenti à l'endiablé. Le numéro qui a duré une bonne vingtaine de minutes a été tout bonnement époustouflant. La troupe s'est retirée sous un tonnerre d'applaudissements du public qui, il faut le signaler, a commencé à réclamer Nedjwa Karem, vedette de la soirée. Vêtue d'une robe simple mais élégante, alors que les membres de sa troupe se sont habillés en noir, la star libanaise a enflammé l'assistance, notamment la gente féminine, dès son apparition. Le premier contact entre Nedjwa Karem venant se produire dans le propre fief de Khaled a été des plus promoteurs. Ses appréhensions, formulées ouvertement avant le coup d'envoi de la soirée, se sont vite dissipées. Vite, elle a réalisé qu'au moins une partie du public entonnait avec elle des passages de ses chansons. Mais, il faut signaler que la sono a quelque peu desservi Nedjwa Karem. Pour contourner cet écueil, elle s'est appuyée sur deux joueurs de tambours de sa troupe qui ont imprimé un rythme effréné à la soirée, ce qui n'a pas déplu à une partie du public venue aussi pour s'émouvoir physiquement. Elle a puisé dans son répertoire et s'est permise de chanter même une de ses dernières chansons, très rythmée et s'éloignant un peu de son style. A une exception ou deux, toutes ses chansons sont à répertorier dans le chapitre sentimental. Quand elle a entamé «Khalini nchoufek bi lail» (laisse-moi te voir de nuit), des dizaines de jeunes filles n'ont pas pu se retenir et se sont levées pour lui donner la réplique. Le même scénario se reproduira avec «Idek» (ta main). La seule fois où elle a dérogé au style sentimental, c'est quand elle a chanté un opus consacré à son père «Ya bi» (Oh père). Durant plus d'une heure, l'hôte du public oranais a essayé de plaire aux centaines, voire des milliers de personnes, venues la découvrir, surtout après sa participation au jury du concours Arabs Got Talent, organisé par MBC four, où elle s'est montrée très affectueuse avec la candidate algérienne Dalia Chih. Cependant, sa prestation a connu un petit moment de flottement quand une partie du public, des jeunes et des enfants pétris de la culture du stade, a exécuté l'incontournable numéro consistant à entonner «les Algériens» accompagné avec un geste de la main. Vers la fin, devenue sérieusement maître de la situation, elle évoluera d'un côté à l'autre de la scène pour «communier» avec son public. Remarquons que durant cette soirée, les instruments traditionnels de percussion ont carrément déclassé les instruments modernes. Dans sa troupe, on n'a pas relevé de batterie et encore moins de guitare. Juste des violons comme instruments à corde. Nedjwa Karem terminera sa soirée à l'hôtel de ville devant un parterre de journalistes, dont énormément de chaînes de télévisions étrangères. Elle a été tout simplement submergée par les questions. Il a fallu que Mohamed Meaoued, directeur de ce festival, rappelle aux journalistes que l'hôte d'Oran doit prendre un vol tôt le matin pour la soustraire à leurs questions. Dans une de ses réponses, elle dira que la floraison des activités artistiques est un des indicateurs sur la stabilité d'un pays. Dans un style très diplomatique, elle laissera ouvertement entendre ses appréhensions sur la montée du courant islamiste dans le monde arabe et ses probables répercussions sur l'art en général. |
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