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La réunion à Genève du « groupe de contact pour la Syrie »
convoquée par Kofi Annan dans l'espoir que les puissances qui y ont participé
l'aideront à sauver son plan de paix qui se heurte pour son application au non
respect de ses préconisations par les belligérants qui se combattent, n'a
abouti que sur une vague déclaration n'engageant formellement aucun des
protagonistes du conflit, syriens ou étrangers. Il en résulte que les
affrontements et les violences en Syrie ne sont pas près de s'arrêter.
Il y a pourtant que les Etats ayant participé à la rencontre de Genève du fait de l'influence avérée dont ils disposent auprès de l'un ou l'autre belligérant syrien sont les véritables détenteurs des clefs de la crise syrienne et donc en capacité de hâter sa solution s'ils surmontaient leurs divergences sur la façon dont ils envisagent celle-ci. La rencontre de Genève était vouée à l'échec dès lors que ses participants n'y sont pas allés pour s'entendre sur un plan de paix tenant compte de la réalité des rapports de force tels qu'ils sont en Syrie après quinze mois de révolte et de guerre civile. Mais pour tenter d'imposer une démarche vers « la paix » se concluant à l'avantage exclusif du camp syrien dont ils défendent les intérêts. Son issue négative était d'autant prévisible que les Etats occidentaux et de la région qui y ont pris part ont refusé par avance le principe que l'issue d'un éventuel processus politique de résolution du conflit incombe à ses seuls protagonistes syriens. Une issue qu'ils ont décrétée subordonnée au départ préalable du pouvoir du président syrien et in fine du démantèlement du régime en place. Ce qui revenait en somme à exiger des alliés internationaux et régionaux de ce dernier qu'ils changent leurs fusils d'épaule. Ils prétendent bien entendu parler au nom de « la communauté internationale » et exprimer la revendication sur laquelle il y aurait unanimité au sein du peuple syrien. Avec une apparence de « vérité » que tendent de rendre incontestable la présentation et l'analyse par les médias qui leur sont acquis des faits et événements liés au conflit syrien, et à laquelle, il faut l'admettre, le régime syrien donne de la consistance par la répression aveugle qu'il pratique contre la population civile. Sauf que ces mêmes Etats soutiennent et alimentent une rébellion qui exerce des violences sur cette population civile dont la barbarie ne cède en rien à celle du pouvoir qu'elle combat. Pouvoir et rébellion ne cesseront ce jeu de massacre dont la victime est leur peuple que si leurs alliés respectifs les contraignent. Le malheur de la Syrie est, outre d'avoir un pouvoir dirigeant absolument inaccessible à l'idée de se conformer aux aspirations de son peuple, une opposition totalement inféodée à ses sponsors étrangers, qu'elle est le théâtre d'une guerre par Syriens interposés des puissances internationales et régionales qui se sont rencontrées à Genève. Lesquelles n'ont qu'un objectif, faire aboutir les desseins pour lesquels ils ont mis à feu et à sang le pays. Raison pour laquelle le conflit syrien est loin de se terminer et peut même s'étendre au-delà des frontières de la Syrie. |
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