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A l'intérieur de ce cadre, ils
devront être initiés, dès les premières classes, aux notions et aux
comportements qui leur permettront de se forger progressivement des capacités
et des aptitudes au moyen desquelles ils sauront, un jour venant, évoluer au
rythme de l'international, sans inquiétude et sans trouble et gérer le tumulte
de la modernité, sans erreur et sans illusion. Nanti, dès lors, d'une souplesse
et d'une fonctionnalité intellectuelles, ils ne douteront plus de l'impact de
leurs efforts.
Comprenant sa mission, le système éducatif et culturel algérien assurera aux élèves leur intégration socioculturelle Etant une exigence de la société post-industrielle, parce que contribuant à la promotion de l'avenir commun aux hommes, l'Ecole Intelligente s'investira dans la promotion de l'homme intégral. Cela suppose qu'elle doive dispenser une éducation / instruction promotrice de la liberté, de l'émancipation de toute tutelle et du progrès. Cela suppose qu'elle doive assurer, à tout un chacun, son intégration socioculturelle, sans qu'il n'éprouve ni gêne ni complexe. A ce propos, elle sera un lieu où s'apprendront la participation, l'engagement, le respect de l'autre et l'art de gérer la servitude et la liberté, l'injustice et l'équité, la faiblesse et la puissance. Plus largement encore, elle sera l'instrument d'une éducation civique porteuse de valeurs d'équité, de partage, de responsabilité, de respect des libertés fondamentales, d'accueil des différences et de participation à l'épanouissement de la cité. C'est donc en accomplissant sa fonction propre, (éduquer, instruire, former et qualifier, que l'Ecole intelligente contribuera à cette intégration dynamique de l'individu dans une société de savoir et d'action et pour l'épanouissement de laquelle il militera. Pour qu'aboutisse cette mission éducative, celle de l'intégration de l'individu dans la société humaine, en général, et dans la société algérienne en particulier, l'Ecole Intelligente apprendra à scolariser ses objectifs. Chaque ordre d'enseignement, avec ses tâches propres à accomplir à cet égard, y sera partie prenante. Pour un cycle préscolaire qui prépare à l'école sans commencer l'école Tout au long de son cheminement scolaire, l'élève travaillera à acquérir des compétences générales et des qualifications spécialisées, le cycle préscolaire qui est conçu pour être un temps d'éveil, le temps des premiers apprentissages devra jouer un rôle prépondérant. Il cessera, à cet effet, d'ignorer sa mission et ses objectifs, (prière vous référer, à ce propos, à ma contribution publiée par'Le Quotidien d'Oran', du 09 octobre 2016 ), d'être fantasmatique* ou relégué à un rôle accessoire, ce qui s'inscrit d'ailleurs, dans la logique de l'Ecole Intelligente celle qui consiste à ce que cette dernière comprenne sa mission pour l'accomplir avec Le maximum de chances de succès. *Fantasmatique : qui ne tient pas compte de la réalité Bien qu'appelé à amorcer des apprentissages plus structuré par le développement du langage, l'exploration mathématique et scientifique et par l'expression artistique et bien qu'il ne soit pas un enseignement informel, il n'aura pas, pour mission, de mettre l'accent sur une quelconque performance scolaire. Il y va, plutôt, d'une première initiation aux prémices de la connaissance. L'enseignement préscolaire devant jouer un rôle préventif et diagnostic par le dépistage, très tôt, des enfants qui éprouveront de grandes difficultés d'apprentissage, l'Ecole Intelligente n'en fera pas un enseignement mais une éducation qui prépare à l'école sans commencer l'école, celle qui aura pour rôle d'atténuer ces difficultés d'apprentissage et pourquoi pas, de les réduire. Conditions de mise en œuvre d'une éducation préscolaire efficace - Considérer l'éducation préscolaire comme étant un palier du cursus scolaire à accomplir, obligatoirement, par chaque enfant ayant atteint l'âge permettant sa scolarisation, d'où l'obligation de la généraliser. - Organiser l'éducation préscolaire, c'est former un encadrement pédagogique destiné à gérer la cause et disponible à des formations en cours d'emploi, sous forme de recyclages périodiques. C'est former celui qui sera capable de permettre l'aboutissement des deux objectifs escomptés : mener l'élève à se familiariser avec l'école, en embrayant sur le statut d'élève, l'initier à apprendre pour apprendre. (La gestion de ce cycle ne sera plus confiée à des enseignants, en fin de course, pour leur permettre de « souffler », car il ne s'agit plus là d'une mission accessoire mais qui sera le socle d'une scolarité de qualité, celle qui saura faire échec à l'échec scolaire). - Construire des établissements scolaires adaptés à l'éducation préscolaire, c'est-à-dire accompagnés de tous les coefficients pédagogiques appropriés et de confort utiles et nécessaires, (en matière de santé, de nutrition et de suivi du développement mental, intellectuel et psychologique). - Promouvoir la privatisation de l'Education préscolaire en mettant en place des critères normatifs et des clauses spécifiques et qui conditionnent l'octroi de l'agrément. Parmi ces critères et ces clauses, ce genre d'établissement ne devra, en aucun cas, être un vulgaire fond de commerce mais un établissement scolaire qui répond aux lois de la déontologie. - Organiser l'éducation préscolaire, c'est aussi concevoir, élaborer et adopter des curriculums, (programmes, objectifs, etc.), unifiés et définis selon les lois établies par la psychologie de l'enfance et proscrire tout aspect idéologique, sans pour autant être laïque, (l'Islam étant la religion de l'Etat algérien). Seront envisagées, alors, la reconnaissance des lettres, des chiffres des formes et des couleurs et l'initiation à l'élocution et à l'écriture. La psychologie de l'enfant a démontré que dès l'âge de quatre ans, l'enfant est porté vers la lecture, l'écriture et le calcul. (A propos de l'initiation à l'élocution. Des versets coraniques appris et récités, délieront la langue de l'enfant. A cet effet, une partie du Saint Coran, -les versets courts-, sera éditée en fascicules. On se gardera, à cette étape de la scolarité, de verser ne serait-ce que dans l'initiation de l'enfant aux préliminaires de l'éducation religieuse. Par contre, un thésaurus linguistique devra y être réalisé). Cela dit, les activités ludiques à l'instar du chant, du dessin et des activités manuelles qui seront au centre des activités pédagogiques, développeront au moyen de supports didactiques appropriés, non seulement le coup d'œil et la dextérité de la main et parce qu'elles seront source de joie et de santé morale, assureront, aussi, l'éducation de l'esprit et de la personnalité. Tout en animant la leçon de langage, elles serviront de matière à la leçon de calcul conduisant, ainsi, l'enfant de la notion de l'unité à celle de la pluralité. En effet, éduquer l'enfant par le jeu, c'est lui permettre cette activité naturelle, libre et joyeuse en la canalisant juste assez pour provoquer d'utiles progrès et former les bonnes habitudes de propreté, d'ordre, d'exactitude, de politesse qui, entretenues, seront conservées. C'est aussi, occuper ses mains et ses sens, satisfaire son besoin de faire. Toutefois, le souci de l'éducation préscolaire, bien qu'il soit d'abord le développement de l'affinité sensori-motrice, provoquer l'effort intellectuel auto-contrôlé, sera de mise. A ce propos, la leçon en sera le stimulant naturel. Elle sera simple, brève, objective et limitée. Appelée à occuper une place prépondérant dans le programme de l'Ecole Intelligente, l'éducation préscolaire devra être aussi naturelle que possible pour libérer l'enfant et permettre à ses virtualités de s'exprimer sans être faussées par une contrainte paralysante. Cela ne veut pas dire qu'il y sera entièrement abandonné à ses pulsions. Elle sera, donc, le milieu naturel où on découvrira l'enfant pour le connaître dans son corps, (par un relevé périodique de données anthropologiques et familiales, taille, poids, antécédents héréditaires, maladies etc.) et dans son esprit, ce qui suppose une subtilité pédagogique certaine, celle qui consiste à organiser une ambiance révélatrice, celle qui permet à l'enfant de ne plus se replier sur lui-même. De quoi, cependant, devra ? t- il être libéré ? D'abord du repli sur soi-même. A cette libération d'ordre psychologique, suivra un affranchissement d'ordre moral, celui de la tutelle de l'adulte. S'en suivra ensuite, un affranchissement du travail imposé. Il sera judicieux de laisser la liberté de choisir, lui-même, ce qu'il veut faire et de s'y livrer autant qu'il le souhaite. Pour un cycle primaire qui apprend à l'élève à vivre dans une atmosphère d'art et de bon goût Ce cycle est, le temps de l'acquisition systématique des langages de base, (lecture, écriture, calcul), dans un contexte d'une initiation culturelle. Entendre par là que l'accès aux compétences générales, (capacité d'analyser et de synthétiser), passe d'abord par un premier niveau de maîtrise de la langue d'enseignement, d'une autre langue vivante et du code arithmétique. Il s'agit là d'un apprentissage de base incontournable, celui du système des signes indispensables à l'expression et à la communication. Cependant, cet apprentissage formel ne pourra être efficace et aboutir que s'il s'élève de la seule transmission mécanique des codes, de la seule initiation aux règles et aux symboles pour s'investir dans une initiation aux différents volets de la culture sur les plans spirituel, éthique, physique, artistique et scientifique. Cela suppose une éducation de la volonté, non par la répression, mais par l'exercice des potentiels volitifs, par la formation de l'intelligence, par le contact direct avec les faits et non par un enseignement magistral. Tout en cheminant le cycle primaire, l'élève apprendra progressivement à s'éviter d'être en proie à la perte de rationalité, à l'équivoque, à l'incertitude et à l'incohérence dans sa démarche intellectuelle, (spéculative à cette étape de la scolarité). Il apprendra, peu à peu, à explorer, à prospecter, à sélectionner. A l'issue de ce cycle il devra être en mesure d'abstraire, de concevoir et d'élaborer. Pour un enseignement moyen qui soit complémentaire de l'enseignement primaire Sa mission consistant à approfondir l'enseignement dispensé au cycle primaire par la fréquentation de plusieurs disciplines d'étude dans divers champs de savoir, l'élève est supposé, à l'issue de ce cycle, être nanti d'une formation générale, cet ensemble de connaissances, d'habiletés et d'aptitudes qui constituera ce fond commun qui le dotera des outils qui lui seront utiles pour affronter les situations-problèmes qui tenteront de l'assiéger. Initié, dès lors, à une méthodologie équilibrée et rationnelle dans ses observations et capable de discernement dans ses activités de recherche et d'investigation, il leur trouvera les solutions appropriées. En somme, à l'issue de ce cycle d'étude, l'élève apprendra à se projeter sur l'avenir et à être constamment en quête de vérités, de moins en moins relatives. Il sera attendu de lui la capacité de concevoir des idées novatrices. Pour un enseignement secondaire pré-universitaire La mission de l'enseignement secondaire poursuivra l'approfondissement dans les diverses disciplines d'étude et ce, dans les divers champs de savoirs, engagé dès le cycle moyen, à telle enseigne, que cet enseignement prenne l'allure d'une concentration pré-universitaire. Cela dit, cet enseignement ne poursuivra pas des objectifs disparates et fugaces mais recherchera l'optimum d'ensemble, c'est-à-dire le développement de l'esprit qui saura raisonner logiquement et juger avec méthode. Il s'organisera autour de deux apprentissages fondamentaux : - Apprendre à l'individu à apprendre en vue de s'accommoder des outils intellectuels, (compétences générales et qualifications spécialisées), qui lui permettront d'embrayer, d'ores et déjà, sur la compréhension du monde au sein duquel il évolue et pour le bien-être duquel il oeuvrera. - Apprendre à l'individu à connaître pour connaître plus, en vue de l'initier à perpétuer sa capacité à acquérir des connaissances sans cesse actualisées. Il formera, donc, ceux qui, accédant à l'université, deviendront les professionnels de l'avenir, des citoyens capables de prospective, de mobilité, de créativité et d'ouverture sur le monde. Conditions de mise en œuvre d'un Enseignement Intelligent Il s'agit d'améliorer l'enseignement de la langue arabe et celui des langues vivantes, tant au niveau de l'expression orale qu'écrite, par la mise en place d'une pédagogie qui se créera d'admirables défis, qui ne s'inventera pas dans l'incertitude, qui s'accomplira en dispensant, non seulement la connaissance mais, aussi, la sagesse, non seulement la compréhension des concepts mais aussi la vision prospective de leur utilisation, non seulement la passion du rationnel mais, aussi, celle du raisonnable. Il s'agit aussi de généraliser les bibliothèques et programmer leurs utilisations par des volumes horaires officiellement établis dans les emplois du temps. Il s'agit, par ailleurs, de veiller au respect de normes dans la conception de la carte scolaire, d'opter pour le retour à l'essentiel et renoncer au rôle de boîte à cours, décrochée des préoccupations de la société, (ses ambitions, ses aspirations, ses besoins et ses contraintes), de cesser de poursuivre des objectifs disparates et « fantomatiques ». Il s'agit, en somme, de circonscrire et conscientiser les difficultés d'apprentissages et les causes de démotivations ainsi que celle du désintéressement qui affectent le cursus scolaire de certains élèves et de prendre acte de l'aspiration de tout un chacun, à vouloir cheminer son parcours scolaire à un rythme qui sera le sien. Il s'agit, en outre, d'encadrer la gestion des missions éducative et de l'acte pédagogique par un personnel formé pour la cause et motivé, (qui ne les pilotera pas au jugé), afin qu'elles s'élèvent du rôle d'apôtre sans auditoire pour inaugurer des voies nouvelles à l'avènement de l'esprit qui : - saura s'investir dans l'éducation de la mentalité scientifique par une gestion efficace de l'enseignement des sciences, par la promotion de la pédagogie de l'apprentissage par la re-découverte assistée par ordinateur, par la conception et l'édition, par les élèves eux-mêmes, de revues scientifiques et par des cours de soutiens optionnels. - ne sera plus contrarié dans ses entreprises par une intelligence dispersée et par une volonté étroite ; - apprendra à mettre à profit ses investigations et ses recherches en s'investissant dans la structuration de la mentalité scientifique ce qui lui permettra d'élaborer l'interprétation de ce qu'il connaît pour se rapprocher de plus en plus, de ce qu'il ignore ; - prendra conscience que son autonomie intellectuelle, ne trouvera son expression éloquente que s'il apprend à dompter les mystères de la nature pour les domestiquer à des fins utiles et que son aptitude à pénétrer à l'intérieur du savoir pour y organiser ce qu'il doit connaître, n'atteindra son âge de raison que si elle prend de l'épaisseur ; - saura organiser l'évolution de sa démarche intellectuelle, qu'elle soit spéculative ou conceptuelle), sans pour autant se figer dans le déterminisme superficiel de l'évidence ; - éprouvera le besoin d'aller à l'avant des impressions qui tendront de l'envahir. Promouvoir cette Ecole Intelligente, ne signifie pas fantasmer sur une source d'espoir, encore moins rajouter le désordre au désordre, ni entretenir un mirage encore moins l'illusion, mais libérer l'Ecole algérienne de la sclérose qui l'engourdit en la libérant des serres de ceux qui, en mal de méritocratie, ont en fait un théâtre où s'affrontent, dans un bruit discordant des idées infirmes. Cela dit et afin qu'elle n'apporte de mécomptes supplémentaires ou ne sacrifie d'autres générations, les objectifs qui l'animeront ne seront, certainement, pas un amalgame de compromis précaires comme à l'accoutumée, mais un compromis fondé sur la hiérarchie des préoccupations nationales et dont il convient de débattre. Cependant, débattre de ces objectifs, c'est avant tout, cerner leurs significations, c'est leur donner des contenus clairs et authentiquement stratégiques, c'est comprendre leurs utilités pratiques, c'est conscientiser leurs défis. C'est, somme toute, débattre dans la sérénité de la pertinence des principes qui les animeront et des convictions qu'ils pourront subjuguer. Promouvoir cette Ecole Intelligente, c'est rapprocher l'école de la vie et réussir une formation de qualité, en développant une politique éducative et culturelle qui ne s'accompagnera pas de façon désincarnée, des préoccupations nationales. C'est l'interpeller et l'astreindre à canaliser et à vectorialiser sa mission afin qu'elle réponde à l'attente sociale, vivre et évoluer au rythme de l'international. Répondre à cette attente sociale, c'est valoriser le potentiel humain afin qu'il soit, de mieux en mieux, capable de s'imposer dans un monde aux destinées duquel préside une main-d'œuvre nantie d'habiletés intellectuelles, d'une aptitude à l'autonomie intellectuelle et d'une capacité de composer avec les intérêts que créent les circonstances. Répondre à cette attente sociale, c'est aussi éviter à la société algérienne de demeurer une société à deux vitesses, une société militant pour le progrès économique et social, la démocratie et la républicanité du comportement, de l'idée et du réflexe et une autre qui, fermée aux changements et n'ayant de contact avec le progrès que par des liens de consommation immédiate, se contente, faute de mieux faire, de se réfugier dans une sorte d'abcès de fixation, vouloir parrainer, à elle seule, les constantes nationales. Répondre à cette attente sociale, c'est organiser la société de manière à ce qu'elle ne s'isole plus dans l'anonymat, en entretenant avec la post -industrialisation des rapports précaires. C'est donc interpeller cet arbitraire qui l'empêche de choisir ce qu'elle veut être en la nantissant d'un savoir-faire, de plus en plus, approfondi et, de plus en plus, ouvert à l'actualisation et d'autre part, de la compétence de décider, de collaborer, de s'adapter et de créer. Faisant de cette attente sociale son centre de gravité, l'Ecole Intelligente s'investira, avec le maximum de chances de succès, dans l'accomplissement de l'entreprise de faire échec à l'échec scolaire. Elle contribuera ainsi à l'aboutissement du développement national durable. Appelée, donc, à faire échec à l'échec scolaire, elle s'évertuera à réduire les inégalités des chances par la formation de tous à même savoir, en usant de la diversification des méthodes, procédés et rythmes scolaires. *Directeur de l'Education de wilaya - Professeur-chercheur INRE - Auteur de 12 ouvrages, (pédagogie et histoire immédiate d'Algérie) |
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