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L'un des sujets
les plus brûlants pour les psychologues quelque soit leur profil (qu'ils soient
les psychologues de l'éducation, psychologues cliniciens ou développentalistes)
c'est bien l'éducation et les problèmes qui gravitent autour.
Parlant de programmes scolaires, par exemple, une approche dans ce domaine et qui passerait pour être classique, mettrait l'accent sur la nécessité, pour l'élève, d'acquérir des connaissances composant un programme. Celui-ci émanant d'une autorité académique devant être appliqué à la lettre pour éviter toute espèce d'échec scolaire, et si échec il y a, celui-ci devra entraîner dans les meilleurs délais, une éducation compensatrice pour l'enfant, sinon c'est une inadaptation certaine (au programme des connaissances) qui en résulterait. Concentrons-nous sur les trois points suivants: «Programme scolaire», «échec scolaire» et « éducation compensatrice» qui sont autant de termes important dans la psychologie de l'éducation. En ce qui concerne le premier point, «Programme scolaire»; il serait peut être plus judicieux de faire le chemin en sens inverse (par rapport à l'approche classique), c'est-à-dire de réfléchir sur ces mêmes programmes scolaires pour les adapter aux enfants en âge de scolarité et issus de tous les milieux socio-économiques, au lieu d'adapter les enfants, toutes classes confondues, à ces programmes (adapter l'école à l'élève et non l'inverse). L'autre terme, «échec scolaire»; ne peut être identifier sans quelque référence aux buts et objectifs de l'éducation, lesquels sont assez diversifiés et varient considérablement entre individus, groupes sociaux, culture et pays. De plus, il n'est pas aisé de définir, mesurer et évaluer avec précision plusieurs facettes essentielles de l'éducation. Ainsi une bonne partie de la recherche sur l'échec scolaire devrait utiliser quelques indices limités tels que la compétence ou la capacité pour la lecture, le calcul ou la performance dans les examens. Ces indices ont une certaine mesure d'objectivité et sont évidemment pertinents pour l'éducation, mais ne peuvent se substituer à elle. D'autres aspects de l'éducation, non moins importants, et concernant le comportement social, la connaissance du monde, l'autosuffisance, une attitude (mentale) indépendante, et le maintien de la santé mentale, apparaissent plus difficile à définir, rendre plus objectif et à évaluer. Dans la pratique, c'est la grande variété d'habilités cognitives et connaissances qui reçoivent le plus d'attention en éducation. Les enfants dont la performance dans ces activités tombent au dessous des normes pour leur groupe d'âge, sont considérés comme ayant «échoués», de même que ceux qui sont de façon marquantes bien au dessous d'un tel standard (pour leur âge) sont identifiés comme des enfants qui nécessitent une attention spéciale. Les raisons derrière la performance scolaire sont variées et complexes. On a cependant, parfois, avancé que l'échec est plus accusé chez les garçons que chez les filles, que dans certaines régions, l'échec scolaire est étroitement lié à la santé physique et à la nutrition, que dans d'autres régions, la population scolaire a des difficultés d'apprentissage modérées ou sévères et lesquelles sont liées au bagage génétique. Cependant, les éducateurs et psychologues sont arrivés, progressivement, à comprendre que de tels enfants qui ont des difficultés d'apprentissage peuvent apprendre plus et avec beaucoup plus d'effets si l'enseignement et les expériences d'apprentissage offertes sont structurées d'une manière appropriée en relation avec les habilités déjà existantes et avec les objectifs réalisables. Ce point est très important; par exemple, beaucoup d'enseignants avancent l'explication populaire qui consiste à dire que l'échec dans l'apprentissage de la lecture est dû au manque d'intelligence, quand ils sont confrontés à des enfants qui ont des problèmes dans le domaine de la lecture; ce qui implique qu'il n' y a rien ou pas grand-chose à faire pour y remédier (?). Là est la question qui est posée aux spécialistes de la matière: la balle est dans leur camp. En fait, cette notion d'échec n'est pas simple à cerner. A son évidente réalité, s'ajoute un dimension psychologique : l'échec, c'est un sentiment qui résulte d'espérances trompées. Les espérances de qui ? 1- Celles des parents bien sûr qui, légitimement, souhaitent la réussite de leur enfant, d'autant plus fortement qu'ils perçoivent l'avenir comme incertain et renforcent souvent les difficultés scolaires par des comportements inadaptés. 2- Celles des enseignants ensuite, dont les valeurs respectables, d'égalité des chances et d'accès de tous à la connaissance, sont constamment battues en brèche par la réalité, et qui, inévitablement, font figure d'accusés dans un procès passionnel. 3- Celles des enfants, enfin, qui, englués dans la poursuite d'objectifs qu'ils ne peuvent atteindre ; font surtout l'apprentissage d'une dévalorisation d'eux même d'autant plus grave qu'elle aura commencé tôt, et qui conduira nombre d'entre eux à s'exclure du plaisir d'apprendre et d'accéder aux « maîtrises » des grands. Aujourd'hui, hasardons - nous à imaginer que la question centrale à toute réforme de l'enseignement puisse être la suivante : comment faire en sorte que des enfants entretiennent et enrichissent un plaisir puissant et fragile qui les a habités dés leur éveil au monde : celui de découvrir, de s'étonner, d'apprendre et d'aimer avec l'aide des adultes ? |
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