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Il a fallu du
temps, mais c'est enfin arrivé. Non comme on le pré voyait ou comme certains le
sou haitaient, c'est-à-dire avec une implosion du champ et une myriade de
chaînes à l'intérieur même du pays, comme cela s'est passé dans les années
70-80 dans bien des pays européens alors «fermés» et sourds à toute ouverture.
Mais, comme nous ne sommes pas «comme les autres» et comme le changement ne
vient jamais de l'intérieur, mais toujours de l'extérieur avec même cette
tendance masochiste à le narguer, à le provoquer?pour enfin «tomber dans ses
bras» !
Une démarche dans la gouvernance qui, à force de se répéter, ne peut que laisser croire qu'elle est, en vérité, «préfabriquée» pour donner une «certain change». Entre-temps, les «forces occultes» des affaires et de l'argent ont tout le temps de mettre en place leur(s) machin (ation) s. En inventant des artifices juridiques et en exploitant des subterfuges en management. Voilà ce qui se dit et/ou se pense dans tous les milieux. Au minimum, on a, instillé, un large doute dans les esprits des citoyens, déjà largement suspicieux sur les intentions de ceux qui les gouvernent. C'est enfin arrivé. Mais cette fois-ci, en force. En un laps de temps assez court, plusieurs chaînes de télévision satellitaire, se disant algériennes, ont vu le jour. Des entreprises établies à l'étranger, émettant de l'extérieur ( Grande-Bretagne, Bahrein, Jordanie?.) , produisant... en Algérie, des contenus?. nationaux transmis grâce à internet en temps réel : Echourouk Tv, Annahar Tv, El Djazairia Tv, Djazair Shop, El Maghribia, El Adala, Hoggar Tv?..Au suivant ! Tout ceci sans compter les déjà assez nombreuses webRadios et webtv. Sans parler des Beur Tv, Berbère Tv, Nessma Tv, Mbc Maghreb et autres Al Jazeera, Al Jazeera Sport..et très bientôt BeIN Sport qui ciblent directement tout ou partie(s) du marché algérien. On a, aussi, parlé d'une chaîne d'infos Al Jazeera? en français à partir du Sénégal. C'est tout dire des luttes et des enjeux. Bien des commentateurs pensent que toutes les chaînes algéro-étrangères et/ou étrangement algériennes sont en train de se préparer à s'installer sur le sol national, dès officialisation de l'ouverture du champ. Des observateurs pensent tout simplement que ce sont là des actions liées à l'évolution politique que certains voudraient plus rapide, et d'autres plus explosive. La thèse d'investisseurs soucieux de gagner encore plus d'argent (par le biais de la publicité ou tout simplement par le biais de la production et la vente de programmes) n'est pas à écarter. Peu d'entre-eux penchent pour les bonnes intentions des propriétaires, visibles ou invisibles. Il est vrai que l'Etat lui-même, jusqu'ici, ne donne pas l'exemple en la matière. Mais, c'est mieux que rien et les initiatives sont à saluer même si quelques-unes unes s'escriment, par leur façon de «faire» les news et de les (faire) commenter, à «massacrer» le pays.! En effet, le champ audiovisuel national tarde encore à s'ouvrir et ce pour de multiples raisons, avancées surtout par les «gens d'en haut»?Les élections législatives. Puis, l'installation de la nouvelle Apn. Puis, ce sera le Ramadhan. Puis, les vacances scolaires et estivales. Puis ce sera la rentrée sociale toujours perturbatrice des calendriers? Puis les élections locales. Puis?.. ? Les promesses d'ouverture reste (ront) distillées au compte-gouttes, à la mesure des quelques maigres articles qui sont énoncés dans la nouvelle loi organique relative à l'information. Toujours des excuses. Hier, au début des années 90, pour des raisons dites sécuritaires, puis à l'approche des années 2000 pour des raisons de stabilisation des Institutions d'un Etat en pleine convalescence, enfin au début du 21è siècle pour des raisons presque idéologiques, le seul libéralisme rejeté étant celui de la communication télévisuelle. Trop tard ! Demain, c'est déjà aujourd'hui, avec une réalité toute autre qui va obliger à changer la perception à cause d'un paysage international totalement bouleversé et même incontrôlable déjà depuis près d'une décennie. On s'en souvient, au début des années 90, dans l'anarchie régnante, des radios clandestines (deux) avaient émis?pour très peu de temps il est vrai, l'Etat ayant vigoureusement et justement réagi. On n'a, bien sûr, pas connu les tsunamis français, italien ou espagnol des années 80 qui avaient fait surgir, presque du néant, à l'intérieur même des territoires nationaux, des centaines de radios d'abord puis des dizaines de télévisions. Pour le plus grand bien des auditeurs et des téléspectateurs assoiffés d'informations et d'images non officielles! Il est vrai que le succès est venu rapidement en raison de l'absence ou de la rareté de la diffusion satellitaire, envahissante certes mais plus démocratique. Seul le câble, difficilement accessible à la masse, avait alors droit de cité. La donne a changé aujourd'hui avec les développements technologiques qui ont mis les télévisions et les radios du monde à la portée de n'importe quel quidam (commerçant ou manipulateur), où qu'il se trouve, avec un investissement (surtout la location satellitaire) de départ assez vite rentabilisé, à un coût assez bas en comparaison des services fournis, avec une très bonne qualité?et sans interférence des appareils publics d'orientation ou de contrainte. Les Autorités de régulation et de contrôle des cahiers des charges auront fort à faire! Car, la jonction désormais faite entre l'audiovisuel et l'outil informatique avec internet à la clé ?et les multiples déclinaisons du téléphone portable multiplient presque à l'infini les intervenants émetteurs ! Toutes les réceptions, et comble de malheur pour nos «gardiens du temple», toutes les productions et toutes les diffusions s'en trouvent facilitées. Déjà, chez nous, des internautes, grâce à des blogs ou sites, font leur propre journal et diffusent leurs images, parfois d'actualité politique. Déjà... Voilà qui va rendre encore plus difficile les choix à faire par l'Etat. QUELS TYPES DE CHAINES ? PAR QUI ? A QUI ?AVEC QUEL(S) CONTENU(S) ? AVEC QUELS MECANISMES TECHNIQUES? ET FINANCIERS? A l'image de ce qui s'est fait pour les partis?ou, pour le foot professionnel, peut-être ? La fermeture du paysage audiovisuel national a vu le renforcement de la présence et de l'influence des chaînes étrangères, amies ou belliqueuses, toutes venues d'ailleurs par la voie du ciel. Elle a vu aussi le développement, incontrôlé et de toute façon incontrôlable, d'émissions «on line» sur internet qui, sur leur passage, ont balayé tous les tabous, mais aussi toutes les morales. Tant mieux pour les affairistes et leurs amis politiciens. Tant mieux pour les jeunes journalistes, animateurs, techniciens, comédiens et artistes, chercheurs d ?emploi. Et, tant pis pour l'avenir de notre champ audio-visuel ! Mais, de ce dernier, qui s'en soucie vraiment ? Certainement pas ceux, du plus âgé au plus jeune qui, enivrés ou étouffés par une pratique du pouvoir qui date, ne «sauront» vraiment que lorsqu'ils le perdront. Un jour viendra ! Pour éviter l'encor' plus pire, le pire étant déjà bien présent, nos décideurs et nos députés doivent faire vite, très vite, et bien ! Après avoir perdu la bataille du livre (remonter la pente a été, par la suite, très difficile), puis celle du cinéma, allons-nous perdre aussi celle de la télévision ? Quant à celle des Tic, on en reparlera. Décidément ! |
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