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Au cours de ce printemps,
l'agenda diplomatique du Makhzen ne manque pas d'étonner par son activisme tout
azimuth. Depuis le rabibochage du Maroc avec
l'Espagne, rassurée enfin par le retour au bon voisinage qui succède au
contentieux de Sebta, cette trêve donne lieu à ce que
l'anthropologue René Girard désignait par la triade du «bouc-émissaire» :
La paix entre deux belligérants ne peut se faire qu'au détriment du troisième larron, ce dernier, contre toute attente, n'étant autre que l'Algérie. Le Maroc, revigoré par ce retour au calme, profite de ce moment de grâce pour renouer contact avec le monde : plusieurs rencontres multilatérales se tiennent avec un calendrier très serré : En marge d'une conférence internationale tenue à Marrakech ayant pour objet la lutte anti-Daech et, conjointement pour réaffirmer la primauté des droits humains, se sont tenus des pourparlers bilatéraux entre le ministre marocain des Affaires Étrangères et quelques uns de ses homologues européens et africains. Il en est ressorti une déclaration commune, quasiment la même, sur le»caractère réaliste et sage «du principe d'autonomie accordé au peuple du Sahara occidental, à l'exclusion de l'indépendance revendiquée depuis un demi-siècle par le Polisario. Ce grand-messe mis à part, des réunions diverses se sont poursuivies en d'autres lieux, notamment en Europe occidentale, notamment à la Haye. Il y a lieu de rappeler que le maire de Rotterdam n'est autre qu'un franco-marocain, du nom d'Ahmed Boutaleb. J'ignore si l'ancien homme d'Etat et non moins universitaire Abdelhadi Boutaleb compte parmi ses ascendants. Natif du Rif, comme une bonne bonne partie de la diaspora marocaine vivant aux Pays-Bas depuis la deuxième moitié du 20e siècle (1), Il a été intronisé, en 2009 puis en 2014, bourgmestre de Rotterdam ( le plus grand port du monde, se plaît-il a le rappeler ) par la Reine, comme le veut la tradition néerlandaise . Fort de cette légitimité, il a réuni les deux délégations marocaine et néerlandaise pour mettre en route le projet d'exploitation de l'hydrogène «vert», qui sera localisé à Dakhla, partie méridionale du Sahara Occidental, et qui est porté au-devant de la scène comme le garant de la transition énergétique prévue à l'horizon 2050 : ce vaste projet s'inscrit dans le «World hydrogen Summit 88- Exhibition 2022 -Rotterdam «, auquel s'ajoute un conclave à Paramaribo, capitale de Surinam, ex-colonie néerlandaise ( Quelle coïncidence !.. ). D'autres contrats viennent s'ajouter à ce symbole écologique, comme l'accord récent conclu avec le Portugal ( Hevo Ammoniac Marocco), sans oublier le tout récent accord entre instances scientifiques israélo-marocaines en matière de «coopération technologique?» L'affairisme ambiant, confinant sinon au mépris, du moins a l'autisme, de la part d'une partie de la communauté internationale qui a décidé de mettre au placard le contentieux du Sahara occidental, ne peut laisser indifférents,sinon des États, du moins des peuples, dont le peuple espagnol lui-même, qui sont restés sur la même position, celle du refus du fait accompli . En effet, le Polisario déclare «envisager des opérations de commando dans la region» ( cérémonie organisée dimanche dernier à Tindouf). Le leader du mouvement Mohammed El-Ouali Akil évoque l'intention de mener des actions en direction des zones urbaines :» la guerre s'étendra aux villes de Dakhla, Laâyoun, Smara et Boujdour avec des opérations contre des cibles marocaines». Le journal espagnol «LA RAZÓN «relaie l'information . La France est également visée, considérée comme principal soutien européen du plan marocain d'autonomie du Sahara, l'accusant de «manipuler la sécurité de la région ?» en rejetant toute solution autre que la proposition marocaine de l'autonomie interne, considérée par le Quai d'Orsay comme étant «sérieuse et crédible ». Il ressort de ces chassés-croisés diplomatiques que la seule rationalité qui emerge dans ce monde intenable, c'est celle de» deux poids, deux mesures» qui président à l'ordre du monde . Je peux créditer le peuple ukrainien de bonne foi quand il lutte pour recouvrer sa liberté ( même si les choses sont plus complexes qu'il n'y parait ). Je comprends la fougue de homo occidentalis face à l'adversité slave, mais pourquoi la cause du peuple yéménite, celui de Palestine comme le peuple sahraoui, n'ont soulevé jusqu'à ce jour, que de pâles regrets journalistiques, quand ils ne rencontrent pas l'indifférence froide des inventeurs de la DÉMOCRATIE !? (1). J'ai pris connaissance de cette réalité migratoire en 1966, quand j'entamais une enquête universitaire sur la condition des mineurs nord-africains affectés aux charbonnages du Limbourg belgo-néerlandais ( D.E.S de sociologie, soutenu à Alger le 21 juin 1967 ) |
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