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A sa 13e semaine, le mouvement
citoyen continue à se distinguer par une totale liberté populaire, belle et
rebelle. Sur son chemin il fait face à un ennemi qui se consolide depuis
plusieurs siècles.
Cet ennemi est le système politique qui est représenté par des institutions, des hommes aux idées ancestrales, dont certaines peuvent inconsciemment ou par intérêt, par héritage, par mauvaise habitude, par inadvertances logées dans notre propre corps, sournoisement. Le système que nous condamnons est celui où les dirigeants cultivent l'asservissement, l'arrogance et le mépris. Nous militons depuis toujours pour un système politique qui condamne tout cela et qui cultive la liberté pour permettre à tout individu de s'épanouir dans son propre environnement. Hier sous l'étiquette de socialisme, aujourd'hui sous celle de la démocratie. Cette dernière permet de distinguer la «famille qui avance de la famille qui recule» Elle permet de révéler l'ennemi au grand jour grâce à l'acte qui fait avancer ou qui fait reculer. Des non-jeûneurs ont été agressés récemment. Les femmes subissent l'agression au quotidien depuis la nuit des temps. Les voyous s'enrichissent au dépens de la santé mentale et physique du peuple, car l'argent de l'Etat est lapidé par ceux-là mêmes qui doivent le protéger. Le mépris contre le peuple est affiché en permanence. Il ne leur suffisait plus de maintenir un Président grabataire à la tête de l'Etat, ils ont osé faire de sa photo un cadre représentant l'Etat auprès du public. Le mouvement du 22 a stoppé nette cette situation ridicule. Pour changer, il a jugé nécessaire de condamner la cause de ce marasme qui est dû à leur système politique. Il s'en prend en premier aux oligarques, qui considèrent que le pays leur appartient et qui nous prennent pour des sujets ou des croyants mais jamais comme citoyens. Les oligarques et leurs acolytes se distinguent par le refus de la séparation du religieux de la politique et de l'égalité femme/homme. Pour justifier leurs négations à la prospérité du peuple, à son émancipation, à l'évolution de la société ils invoquent Dieu et fréquentent parfois la mosquée, pour faire croire aux croyants, aux naïfs qu'ils sont ses représentants dans les lieux. La Silmiya que certains appellent la Révolution du sourire ne peut pas traîner longtemps avec elle des résidus du système que sont les néo-colonisés, les misogynes agressifs, les racistes-régionalistes, les corrompus, les voleurs? La transition menée par le peuple empruntera la courbe de Möbius. Elle consolidera les acquis, tout en élaguant les oripeaux du système antidémocratique que sont la privatisation de l'Etat, l'inégalité entre l'homme et la femme, la politisation de l'islam ; l'école, comme annexe de la mosquée, qui prive les enfants de cantine au mois de Ramadhan. Leur système permet l'agression des non jeûneurs, distribue la rente pétrolière aux riches et non aux plus démunis, préfère les produits importés aux produits locaux, fait chuter le PNB en désindustrialisant? On disait que c'était Saïd Bouteflika qui finançait les médias. Saïd en prison, les médias continuent comme si de rien n'était. Car l'ANEP, malgré le changement du D.G. continue à les financer avec l'argent de l'Etat. Le mouvement ne peut réussir qu'accompagné de la majorité du peuple pour son adhésion à un Etat civil. L'Etat civil est intrinsèquement lié à la séparation du religieux de la politique. Dans le cas contraire l'armée reste indispensable dans la sphère politique comme paravent à la violence des islamistes. La primauté du politique sur le militaire ne peut être souhaitée par le démocrate que lorsque la société mettra l'islamisme et ses leaders hors la loi. Il s'avère que certains osent proposer d'anciens chefs du FIS et parfois même leur parrain le plus ancien, Taleb Brahimi qui personnifie le mieux le système que le mouvement ne cesse de condamner, pour gérer la transition Comme tout islamiste il nous dira une fois désigné que nous ne sommes sur cette terre que de passage, en transition. Ses sbires appliqueront donc cette maxime et ne revendiqueront pas seulement 5 mandats mais le mandat divin, comme dans les royaumes arabes. Tout en conspuant la Constitution actuelle dont l'article 7 donne la souveraineté au peuple le politique des pseudo partis, d'arrivistes, d'ambitieux militent pour une transition que gérerait des personnes de leurs choix. Des démocrates qui proposent leurs gourous pour gérer la transition. Comme on voit la démocratie comme la transition n'a pas un seul visage. Boudiaf disait à ses camarades qu'en l'absence d'organisation, le révolutionnaire se doit d'innover et à la veille de novembre, il innova juste en inversant le schéma de la construction du parti politique classique qui est l'Organisation-Propagande-Action (OPA) en Action, Propagande, Organisation (APO) et l'action légendaires du 1er Novembre a donné l'ALN-FLN. Le mouvement doit se soucier de la propagande, pour plus d'éclairage des enjeux qui puissent conscientiser le citoyen aux luttes actuels jusqu'à l'amener à la prise en charge de ses propres revendications. Il est impossible que le mouvement mène à la Révolution si on est toujours incapable de faire le changement ne serait-ce qu'à l'ANEP. Cette agence est le principal pourvoyeur d'argent aux médias publics et privés qui se sont transformés en porte-voix du système. La politique de Bouteflika était d'empêcher toute alternative à son pouvoir. Pour cela il a commencé par affaiblir l'Etat-major de l'armée et par la suite tous les partis politique comme le MDS et confié le FLN-RND à des féodalités pour pouvoir neutraliser toute velléité. Cette destruction a été accompagnée d'une islamisation de la société tout en favorisant l'économie de l'informel qui entraînera la baisse de la valeur du dinar, de la morale et de tout le reste jusqu'au point ou un cadre photo du président grabataire est présenté comme une personne, qui prend place dans la mosquée, dans les meetings et à qui on confie des cadeaux. Par réaction à de telles aberrations, le mouvement du 22 février a été salutaire. Pour consolider ce retour à la normale, il nous faut combattre toute propagande mensongère et particulièrement celles qui prônent l'obscurantisme, l'islamisme, le racisme, le régionalisme. On ne peut passer à une organisation démocratique et populaire que crescendo, le temps aidant et non pas se presser comme le fait le pouvoir en maintenant les élections du 4 juillet ou comme ceux qui font des appels à une Conférence Nationale juste pour désigner des interlocuteurs au dialogue avec le pouvoir, oubliant que le pouvoir officiel est Bensalah. L'absence d'une organisation populaire pour faire participer la majorité du peuple aux solutions des problèmes qui se posent à la société reste une question d'actualité. Dans un campus en retrait, dans un coin discret des non-jeûneurs ont été agressés ce samedi 11 mai. Comment bannir à jamais une telle intolérance dans la société ? Pour que les électeurs gardent la main sur leurs élus au cours de son mandat ; le droit d'élire doit être accompagné du droit de révoquer celui ou celle qui ne respecte pas ses engagements. L'Algérien a interdit l'espace public aux femmes et le système a fini par l'interdire aux hommes. Cela doit être médité. La vindicte est une des caractéristiques dominantes dans les réseaux sociaux. Elle nuit à la mobilisation des citoyens. Ceux qui veulent nous imposer leur démocratie qui a donné Trump, Merkel, Macron, Poutine... sont ceux-là mêmes qui faisaient l'éloge de Bouteflika pendant presque 20 ans. Ils ne tiennent à nous démocratiser par le biais de leurs ONG que pour introduire leur venin, le capital financier, cet effaceur de tout espoir d'un pouvoir populaire. On veut nous imposer un modèle de démocratie alors qu'il en existe au moins deux. Celui des Occidentaux, et l'autre, le nouveau qui est en gestation y compris chez nous, celui qui empruntera l'article 7 de la Constitution pour entamer le chemin de la Révolution au lieu du chemin de la transition qui ne peut dans le meilleur des cas ne mener qu'à des réformes. Il faut rappeler que la transition, comme la guerre, une fois entamée est d'une période dont on ne connaît jamais la fin. La revendication principale du mouvement est de dégager le système politique des oligarques. Celui de l'injustice, de la hogra (le mépris), de la corruption, du vol, de la privatisation de l'Etat, de la précarisation du travail. Elle est dans ce cas obligatoirement l'affaire du peuple comme l'écrivent les étudiants le mardi 14.05.19. Pour assurer la victoire du Mouvement du 22, la «Transition» doit être accompagnée par la majorité du peuple sur tout son trajet. |
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