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Instance indépendante :
Organisation et contrôle du scrutin L'organisation du scrutin se fera sous le contrôle d'une instance indépendante dont les membres de sa composante seront les représentants dûment désignés par le Hirak, les partis et la société civile qui veilleront à la bonne conduite de l'opération à travers les bureaux et centres de vote. La surveillance des PV transmis et le contrôle strict des données doivent parvenir à la centrale des ordinateurs prévus pour l'occasion que le ministère de l'Intérieur met à sa disposition. Chez nous, comme dans d'autres pays, l'histoire nous le rappelle, «On ne quitte jamais le pouvoir, c'est le pouvoir qui vous quitte. Si l'en s'en va, c'est pour mourir, ou bien que l'on est chassé». Réussites et échecs, défaillances et exploits Les fins de règne exhalent toujours « un parfum mortuaire » ; on finit, assez souvent, par être renversé ou disqualifié. La République n'a pas rompu le fil de la tragédie du pouvoir. Est-ce une malédiction qui colle à tout souverain, à tout dirigeant ? Et pourtant dans notre esprit de concorde et de réconciliation, on a toujours le respect absolu des institutions et des lois, avec un amour ardent et désintéressé. C'est une page qui se tourne, mieux encore un chapitre qui se referme. Ce sont des moments terribles et pathétiques quels que soient les efforts fournis. Que d'ingratitudes et de vanités médiatiques. Une déchéance pour celui qui s'en va. «La vérité des hommes y surgit dans sa brutale nudité. Les haines, les affections et l'angoisse de quitter l'exercice du pouvoir». Entrer dans l'histoire pour le meilleur et le pire L'homme politique qui a eu la charge de conduire le pays fait le bilan de ses réussites, de ses échecs, de ses défaillances, de ses exploits et des trahisons qu'il a connues. Il entre dans l'histoire, pour le meilleur et pour le pire. Il s'installe à la place qui sera la sienne pour la postérité. En fait, la trahison est partout qui nous vaut de redécouvrir à chaque fin de mission. Que vous ayez fait du bien ou du mal, nombreux sont ceux qui tournent casaques et versent dans l'insolence. Comment conserver le moindre prestige «quand l'insurrection numérique entretient contre tous les pouvoirs une émeute plus destructrice qu'elle ne dit pas son nom ». La corruption sans foi ni loi d'hommes politiques ou de faux managers, finit par généraliser la critique acerbe contre eux, sans distinction aucune, qu'ils soient honnêtes ou ripoux allant à l'irruption d'une médiatisation à outrance, et finit en définitive par brûler toute fonction publique en la dévalorisant et en la défigurant. L'ampleur de ce mouvement dépasse tout entendement. C'est un phénomène qui a bousculé toutes les logiques et les analystes vont d'une corrélation à une autre tout en se gardant de suggérer définitivement une feuille de route. Rupture systémique ou rupture de générations ou bien les deux à la fois ? Cette génération veut déconstruire le système en le refondant dans l'esprit de Novembre 1954. Planche à billets non-conventionnelle récusée Mais face à un contexte économique et social préoccupant, les inquiétudes se portent sur la persistance et l'aggravation de nos réserves de change atteignant à peine 80 milliards de dollars dues à la fluctuation du marché énergétique et la chute du prix du baril. Celle-ci réduisant substantiellement le pouvoir d'achat du citoyen. La dépréciation du dinar montre combien notre politique monétaire non conventionnelle continue d'expliquer, à elle seule, l'impopularité exceptionnelle de l'exécutif lorsqu'il a trouvé une formule toute faite celle de la planche à billets que récusent nos spécialistes. Toute banque a un besoin de liquidités pour se refinancer auprès de la Banque d'Algérie. Elle peut également s'adresser directement au marché monétaire lorsque les taux pratiqués sur ce marché, sont inférieurs aux taux de refinancement. Ainsi toute politique monétaire doit rejoindre les objectifs de la politique économique que sont la croissance et la stabilité interne de la monnaie afin d'éviter l'inflation. Il est donc exigé par les autorités monétaires d'utiliser de tels instruments pour que la masse monétaire ne dépasse pas le niveau fixé. Une politique économique viable doit faire de bons choix. Lorsqu'on était à l'université, on nous apprenait selon la courbe de Phillips, « qu'il existe un conflit entre recherche de plein emploi, c'est-à-dire lutte contre le chômage et la recherche de la stabilité des prix c'est-à-dire lutte contre l'inflation ». Dans ce cas, on ne peut choisir qu'une seule de ces politiques. C'est pourquoi le gouvernement a une peur bleue lorsque le taux de chômage atteint un niveau insupportable notamment chez les jeunes et la crainte d'un avenir incertain, fait peser des menaces au plan social et sécuritaire. Stratégie de communication et révolution numérique Il faut indiquer un cap et redonner espoir dans les prochaines élections réellement démocratiques où le taux de participation serait à la hauteur de ce « hirak » qui a montré qu'on peut plébisciter celui qui d'entre les challengers serait le meilleur. En fait ce sera le choix du peuple et de lui seul. En raison des évolutions sociétales inévitables en cours et à venir qui impacteront, sans nul doute, les rythmes des différents partis dans la course. Il appartiendra alors à ces élites de peaufiner leurs projets de société pour convaincre. Une réelle stratégie de communication connectée aux attentes du peuple. La révolution numérique aidant, tout peut être relié en un clin d'œil. Pour revenir au premier soulèvement du peuple alors que le Président s'adressait par message à la Nation, lançant sa feuille de route, indiquant qu'il ne se portera pas candidat à ce 5ème mandat. La demission : une clé pour sortir de la crise Il se donnait une année pour organiser les élections présidentielles. Le Hirak prenait une autre tournure et réclamait le départ des 3B. Après plus d'une semaine le Président du Conseil constitutionnel en la personne de Tayeb Belaiz se rendait à Zéralda où il recevait la lettre de démission du président de la République en présence du Président du Conseil de la Nation. Il faut dire que nombreux des observateurs attendaient ce moment, c'est-à-dire l'idée d'une démission pour faciliter l'issue de cette crise politique car les rumeurs courent dans tout Alger où les chancelleries tentent de recueillir la moindre indiscrétion. En fait la situation paraissait de plus en plus intenable. Quoique diminué physiquement le Président apparaissait à travers la télévision très affaibli remettant cette lettre de fin de mandat. Depuis son retour des hôpitaux français et suisses, il ne quitta plus ce lieu médicalisé pour sa convalescence qu'est la résidence de Zeralda où il recevait les quelques personnalités venues lui rendre des visites de compassion. Le Président laissait voir qu'il vivait une des épreuves les plus douloureuses de sa vie. Vingt ans de traversée du désert, lui qui s'attendait être le dauphin depuis la mort du Président Boumediene. Le bilan du président sortant soumis à l'épreuve du temps Il les récupérera en entier où il amorcera toute une série d'actions à un moment fort du terrorisme en soumettant au peuple le référendum sur la Concorde civile puis la Réconciliation nationale. Durant ces vingt ans de règne, l'Algérie a connu une avancée certaine au plan des infrastructures de base qu'il ne faut pas nier à moins d'être nihiliste. Le bilan physique montre les centaines de milliers de constructions de structures universitaires et scolaires, des logements sociaux et des CHU. L'autoroute, les chemins de fer (trains et tramways et métro) et la modernisation de notre armée peuvent paraître les fleurons dont on pourrait être fier. Il reste, cependant, que sa responsabilité est pleine et entière, elle l'est également, dans toutes proportions congrues à tous ceux qui l'ont accompagnés dans ces efforts de développent. Chacun est comptable de ses résultats. Bonnes ou mauvaises, chacun assumera sa part. Les comptes de la Nation détermineront les dépenses réelles induites. Que ceux qui ont profité pour dilapider les deniers de l'Etat répondront devant les juridictions compétentes et répondront de leur innocence ou de leur culpabilité s'ils sont impliqués dans les affaires de corruption. La justice, loin de toutes pressions, agira dans toute la sérénité et l'esprit de son indépendance. Après vingt ans d'exercice du pouvoir en tant que 1er magistrat, le Président Abdelaziz Bouteflika cède sous la pression de la rue, écourtant de quelques jours, la fin de son mandat présidentiel. Alors commencent les spéculations sur la transition allant vers l'élection d'un nouveau président de la Pépublique. Les pronostics s'accélèrent. Chaque camp mesure ses chances au regard des exigences des manifestations drainant des millions de personnes dans une civilité jamais égalée dans le monde. Raisons d'Etat et maladie du Président Malgré les quelques informations sur sa maladie sur l'hémorragie de l'estomac en 2005 qui lui a fallu prendre quelques semaines de convalescence, c'est l'AVC de 2013 qui va certainement le mettre à l'abri de toute possibilité de connaître l'évolution de sa maladie. Sa famille met sous embargo toute information le concernant au respect de raison la d'Etat. Il est difficile, dans le cas de notre pays, de connaître qui sera le futur Président. Même du temps de la guerre de Libération nationale, personne n'a pu dire qui succède à tel ou tel autre responsable. L'esprit de notre Révolution a toujours voulu garder ses secrets. On peut toujours spéculer, ce ne seront que des suppositions et des rumeurs. En attendant le successeur, on a l'impression que le Président sortant, observe une extrême discrétion, laquelle renforce l'idée crépusculaire qui entoure sa fin de règne comme celle de nombreux avant lui. Les élections à venir si elles se dérouleront dans un climat de compétitions propres, transparentes et libres détermineront par l'urne lequel des candidats est le mieux apprécié. Continuite de l'Etat jusqu'à l'élection du nouveau Président Il est vrai que les critères retenus seront rigoureux et sans complaisance devant les exigences qui vont placer haut le profil de celui qui est appelé à être le Président des Algériens. Pour le moment il faut assurer la continuité de l'Etat. Bientôt le peuple fera le choix qui conviendrait le mieux à son avenir. La crise disait l'autre est un maniement délicat. Si elle dure elle menace de tout emporter. Il est difficile aussi de redescendre de l'Olympe. Au bout de quatre mandats de suite la maladie aidant, la fatigue est grande. Les dernières années étaient pénibles et douloureuses pour celui qui était débordant d'énergie. Après avoir enfilé le costume du 1er Magistrat en 1999, il est difficile de le quitter en 2019. Si le Président ambitionnait le 5ème mandat, ça aurait été sans aucun doute une élection de destitution. Alors il sait quitter le pouvoir comme il l'a conquis. C'est le moment du renoncement et non l'abdication. L'ALGERIE UN PAYS RESPECTE DANS LE CONCERT DES NATIONS Notre pays a besoin comme toute nation, en raison de son passé plusieurs fois millénaire, d'un récit national, d'un espoir. L'Algérie doit dans ce vivier transgénérationnel, puiser un leader charismatique pour porter haut son projet de société. Avec l'intelligence de ses femmes et hommes dans une espérance incarnée dans la bonne gouvernance, l'Algérie s'arrimera aux rivages démocratiques de bonne espérance. Parce que c'est un pays qui pèse et qui continue de peser dans le concert des nations par ses richesses, son histoire, son combat pour les causes justes de par le monde qu'il se fraye le chemin de l'espérance. Nous vivons un tournant historique qui restera mémorable dans la vie de la Nation. L'histoire retiendra que le peuple s'est enfin réveillé dans ce monde en ébullition constante. L'algérien qui a gardé dans son imaginaire les traces indélébiles de cette décennie meurtrière du terrorisme et les conséquences quelque peu néfastes du « Printemps arabe » dont l'Algérie a été épargnée, est sorti après une longue période de convalescence, se donnant enfin le droit indéfectible de choisir le candidat qui sied à ses convictions. Ce serait l'ambition d'un récit, qui sera écrit en temps réel pour raconter l'élection présidentielle telle que nous l'aurons vécu en direct du théâtre des opérations. REVOLUTION NUMERIQUE ET SURSAUT D'UNE GENERATION DU FACEBOOK Ce sera le temps démocratique du débat. Chaque candidat présentera son projet de société pour convaincre les électeurs. Personnalité contre personnalité. Toute est question de méthode, de stratégie et de code de conduite. Le sursaut qui s'est opéré chez les jeunes témoigne depuis le «Harak» comme étant cette rupture systémique d'une génération naissante, prônant le slogan de la «sylmya» comme standard majeur d'une réelle civilité politique et sociétale. Le jeu des libertés fondamentales doit permettre la diversité des opinions. L'ordre démocratique serait celui du pouvoir d'un Etat de droit, «fondé sur l'autodétermination du peuple selon la volonté de la majorité à l'exclusion de tout pouvoir violent et arbitraire». Pour arriver à concrétiser toutes ces revendications, l'issue est encore loin tant l'opacité et les luttes sous-jacentes continuent de rendre les horizons difficiles à saisir. Le mois de Ramadhan serait-il l'occasion d'une convergence dans la compréhension et la sacralité d'une communion dans la solidarité et le bonheur de notre peuple ? Mais après ce 12ème round d'une manifestation massive qui s'apparente à chaque vendredi, comme un référendum sans cesse renouvelé d'une revendication populaire délégitimant les tenants du régime actuel, le dénouement semble ne pas arriver au risque de prolonger encore la crise. L'ANP reste l'élément cardinal de sortie parce que héritière de la glorieuse ALN. Elle reste détentrice de l'équilibre des forces en présence d'une transition démocratique la voulant en douceur sans heurt ni brisure. «Il est d'ailleurs peu d'exemples au monde où l'on soit passé sans transition, sans peine et sans tourments, d'une légitimité révolutionnaire à une légitimité démocratique fondée sur le droit. L'Algérie parviendra-t-elle à en faire, comme nous le rêvons en permanence, le socle indestructible de ses institutions ? Cet Etat de droit il ne suffit plus de le souhaiter, il faudrait le vouloir» (Ali Haroun in l'été de la discorde Algérie 1962) |
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