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La
clinique de chirurgie cardiaque infantile érigée au centre de Kinshasa vient
juste de recevoir son certificat de qualification par les experts
internationaux.
Réalisée entièrement par la société ADAPA dont la directrice générale est l'entrepreneure algérienne, Najjat Belbachir, la clinique NGaliema est implantée à l'intérieur d'un hôpital public de près de 280 lits situé au centre de la capitale congolaise, Kinshasa, précisément dans la commune de Gombe. Elle jouxte la résidence présidentielle des Kabila. «Je suis venu de très loin, de Magouda, de la province du Bas-Congo pour travailler dans ce chantier, je suis très content d'avoir participé à la réalisation d'un centre médical aussi moderne», nous a dit le jeune Kings, un technicien en bâtiment. Chargé de mission du centre de chirurgie pédiatrique, Dr Tshionyi Kabanga Etienne est, nous dit-il, «la jonction entre la société ADAPA qui construit et la direction de la clinique pour le suivi du chantier jusqu'à sa réception.» De Sétif à Kinshasa Ce lundi, deux experts français étaient venus tester « la salubrité» des lieux notamment les blocs opératoires de la clinique. « Nous sommes venus pour faire la qualification des blocs opératoires», indique Alain Goulley, opérateur en calibrage et mesure venu de Lyon. Il est expert international dans la certification et la qualification des «espaces» médicaux. «La semaine dernière, j'étais à Sétif pour la qualification d'un laboratoire algérien privé de production de bandelettes et de médicaments» nous fait-il savoir. Accompagné par Guillaume Salleyron, chargé d'essais, venu lui de la ville de Caen, Goulley nous explique comment ils procèdent tous les deux en tant qu'experts pour qualifier un bloc opératoire, « c'est-à-dire démontrer qu'il a été construit aux normes internationales, notamment du point de vue de l'hygiène. Les premières opérations ont commencé ce lundi à 8h30 pour ne s'achever qu'à 17h. «L'attente nous noue l'estomac», a lâché Dr Tshionyi. Najjat Belbachir a préféré s'occuper d'autre chose pour ne pas avoir ce même stress en attendant les résultats des tests de qualification. C'est dire que l'homologation par une expertise internationale d'une infrastructure de santé est d'une importance cruciale. « J'ai tenu à inclure cette certification dans le contrat, je me devais donc de m'en occuper moi-même avant de faire réceptionner l'ouvrage par les autorités congolaises. Je tenais absolument à ce qu'il soit réalisé aux normes internationales les plus strictes», affirme Najjat. «On pose des filtres qui coûtent très très cher au plafond des blocs opératoires ; il y a tout un carré de filtration qui permet de tester l'air soufflé», nous explique Alain Goulley. « En tant que chargé d'essai, j'interviens avant, pendant et après cette opération de qualification», nous renseigne Guillaume Salleyron. «Ça y est, nous sommes aux normes internationales» Déjà, avant que l'opération ne se termine, Goulley était sorti pour lancer «le premier bloc est bon !». Un début de soulagement pour Najjat et Dr Tshionyi. En fin de journée, les deux experts sortent de la clinique et annoncent avec le sourire «c'est fini, la qualification est bonne». Dr Tshionyi déclare avec satisfaction «ça y est, nous sommes aux normes internationales». Dès la fin de la qualification, la clinique est prête pour recevoir ses premiers patients. Mais Dr Tshionyi nous explique qu' «il faut toute une préparation du personnel médical parce que les activités de la clinique doivent s'articuler avec celles du pavillon d'hospitalisation qui lui fait face et qui est en phase de rénovation». La formation du personnel médical s'est faite à l'hôpital Saint-Louis de Bruxelles. Mais Dr Tshionyi compte d'autres collaborations en matière de formation avec les hôpitaux de Rabat, Tunis, Cap Town et Bordeaux». En plus, espère-il «de la collaboration que Mme Belbachir va nous aider à avoir avec les hôpitaux de Marseille et d'Alger après nous avoir assuré celle de Bordeaux». Il estime que «l'appropriation purement congolaise de la clinique n'interviendra que dans trois ou quatre ans, parce que la chirurgie cardiaque n'est pas une mince affaire». Il nous fait savoir que la clinique est «un pôle de compétence puisqu'elle abrite deux salles, une pour la chirurgie cardiaque pédiatrique et la seconde pour l'orthopédie, l'urologie, la neurologie?». L'objectif de ceux qui ont «pensé» ce nouveau centre est, nous dit-il, «de pratiquer la chirurgie cardiaque à cœur ouvert sur l'enfant». Il note que «nous réalisons cette chirurgie depuis des années mais pas à cœur ouvert, les conditions d'hygiène et de travail en général ne nous ont pas permis de la faire dans les hôpitaux». De cet objectif, il en fait un point d'honneur. «Dans le plaidoyer présenté aux autorités de la république, nous avons clairement inscrit cet objectif», affirme-t-il. Il souligne en outre que «la clinique travaillera en collaboration avec l'université pour accueillir des étudiants et des professeurs». «Le projet est une parfaite réussite» Mais, selon lui, «c'est la législation qui fixera le rôle des services pour que cet hôpital puisse devenir un CHU». Hôpital pour lequel il précise qu' «il abrite quatre générations de pavillons, la première date de 1927, la seconde de 1936, la troisième des années 70 et la quatrième de 2016 qui est la nouvelle clinique de chirurgie cardiaque pédiatrique». Il n'omet pas de rappeler qu' «avant que la clinique NGaliema ne soit réalisée par ADAPA, l'entreprise de Najjat Belbachir, il y a eu plusieurs tentatives mais elles ont toutes échouées ; il y a eu même plusieurs autres que le président Mobuto voulait faire réaliser avec la diaspora congolaise à l'étranger, mais en vain». Dr Tshionyi est persuadé que «le projet est une parfaite réussite, parce que nous avons obtenu un centre aux normes internationales avec les différentes homologations délivrées par des experts internationaux». Spécialiste en chirurgie digestive, il compte bien basculer vers la chirurgie cardiaque parce que, précise-t-il, «j'ai participé à plusieurs formations et stages dans le domaine, à Bruxelles et à Cap Town». Chaque année, la RDC envoie quatre enfants pour être opérés à Bruxelles à raison de 8000 euros l'intervention. «Encore que là, ne sont pas comptés les honoraires des médecins, on nous fait des prix, sinon l'intervention à cœur ouvert revient à 40.000 euros», dit-il. La nouvelle clinique applique en principe un système mutualiste mais qui est encore à l'état embryonnaire, selon lui. «Nous voulons le faire démarrer avec la clinique parce que la médecine gratuite ne doit pas exister, elle tue la médecine», note-t-il. Pour lui, « il faut que quelqu'un paie, par des conventions avec les employeurs pour ceux qui travaillent et les plus démunis seront pris en charge comme indigents dans le cadre de la solidarité nationale». Un résultat pour une qualification de «0,001% d'erreurs» En fin de journée, les deux experts français nous affirment qu'«avec le procédé de l'envoi du produit de particules pour voir si rien ne passe, par les filtres posés au plafond pour tester la qualité de l'air et la pose d'un appareil qui va mesurer toutes les particules, le test de la qualité de l'air, le nettoiement de toutes les surfaces pour les besoins du test de désinfection microbiologique jusqu'à la fin de l'opération qualification globale des blocs opératoires qui dure trois jours, nous avons le résultat de 0,001% d'erreurs, c'est dire que la qualification du centre est prouvée à 99,99%». Toute l'équipe est soulagée. «Nous avons eu la chance et le privilège d'avoir ADAPA comme société qui a construit le centre parce que singulièrement, Mme Belbachir Najjat est intimement liée à la qualité, c'est sa seconde nature, elle a compris qu'on ne fait pas de chirurgie cardiaque sans qualité ; elle s'y est engagée», affirme Dr Tshionyi. Il précise encore que «la clinique a son autonomie en électricité et en eau ; toutes les normes ont été respectées ; s'il m'était demandé de le dire dans le discours inaugural, je le répéterais deux fois». La réalisation par ADAPA de 7 instituts techniques industriels et professionnels dans différentes provinces de la RDC et deux écoles dans la province du Katanga au sud, est jugée tout autant remarquable par les Congolais, tous statuts confondus. La «conquête» de l'entrepreneure algérienne dans ces vastes territoires africains a été réalisée entre 2013, 2014 et 2015. Najjat Belbachir avait, avant toute chose, assuré à la première dame de la RDC, Olive Lembe Kabila, marraine des 7 projets de réalisation des instituts techniques professionnels tout autant que pour la réalisation des deux écoles au Katanga inscrites au titre du programme du président Kabila que «notre démarche va se déployer sur 5 directions étroitement liées qui sont l'ingénierie de la construction et de la formation, les études techniques, la réalisation proprement dite, l'équipement des écoles et enfin la formation des formateurs». Les paris gagnés de Najjat En soumissionnant pour réaliser les 9 structures pédagogiques, Najjat a proposé à la présidence de la république de la RDC un package remarquable. En effet, il ne suffisait pas pour elle de construire et de se retirer mais d'assurer en même temps toutes les fonctionnalités à un institut et à une école qui doivent, selon elle, enseigner à près de 400 élèves chacun, les théories du savoir et de la connaissance, faire apprendre la pratique professionnelle et orienter ce qu'il en découle comme produits finis vers le marché pour les besoins de la commercialisation. «Les projets de construction d'écoles professionnelles techniques sont destinés à une frange de la population qui sera orientée vers une formation technique qui lui permettra une intégration immédiate dans le marché du travail et de l'entrepreneuriat», affirme la DG d'ADAPA. Elle mentionne aussi que ces structures prendront en charge «des élèves n'ayant pas eu la chance de continuer leurs études par manque de moyens et par rapport à l'éloignement». D'une pierre plusieurs coups, étant entendu que ces écoles sont destinées à accueillir des élèves apprentis qui sont versés tout de suite après leur formation dans le marché de l'emploi pour produire et approvisionner les commerces. Elèves de surcroît habitant les provinces reculées et déshéritées du RDC. Il s'agit de la province orientale, le Katanga, la province du Bas-Congo, du Kasaï oriental, Kinshasa et de la province du Maniema. Dans sa note méthodologique, Najjat explique que les instituts assurent 9 disciplines, à savoir l'agriculture, la pêche, la menuiserie, la plomberie, l'électromécanique, l'agroalimentaire, la géologie et les mines, coupe et couture.» Il est important de noter que l'apprentissage aux métiers de la construction, entre autres, se fait à partir de purs produits du terroir. «Une fois formés, les élèves fabriquent les matériaux de construction à partir de sable, d'argile et d'autres adjuvants puisés dans leurs propres territoires», affirme Najjat. Pari gagné sur toute la ligne, les instituts et écoles sont fonctionnels et «productifs»? «Si l'éducation coûte cher, essayez l'ignorance» Les objectifs qu'elle a fait assigner à ces établissements se déclinent, selon elle, sous deux formes essentielles « la formation à des métiers et la production de matériaux et prestations de services». Elle note alors à titre d'exemple que « l'école de l'enseignement et de la formation professionnelle agricole découle de la nécessité d'amener à une agriculture compétitive, une masse rurale composée d'un pourcentage d'agriculteurs et salariés dont la majorité ne possédant de qualification que la tradition ancestrale». Elle estime que « la réalisation des objectifs assignés à toutes les écoles est subordonnée à la formation de cadres et de techniciens de différents niveaux tant administratifs que privés». Autre précision, « cette formation doit être assurée par ces écoles types pour différents corps de métiers». ADAPA a apporté les ressources nécessaires à la réalisation de ces projets du financement, aux ressources humaines jusqu'aux ressources matérielles. Najjat n'a pas omis de former des techniciens congolais notamment en Belgique et en France. Elle a pris en charge la formation des formateurs en RDC en recrutant du personnel qualifié pour les besoins de la gestion et de l'enseignement technique et professionnel. «Je me suis engagée pour ramener deux formateurs d'Alger», nous fait-elle savoir en substance. Construits sur initiative de la première dame de la RDC, l'épouse du président Kabila, les 7 instituts d'enseignement et de formation portent son nom «Maman Olive Lembe Kabila». Au fait, les Congolais usent en permanence de «maman» et «papa» pour s'adresser à des personnes. Pour eux, maman et papa sont des marques de respect et d'affection en remplacement de «madame» et «monsieur». C'est ainsi que toutes les personnes que nous avons rencontré à Kinshasa vouent un grand respect à «Maman Belbachir.» Elle qui leur a bien dit lors de l'inauguration de l'école de Tshikapa dans la province du Kasaï occidental au sud du Congo que «rien ne procure autant de souvenirs, de nostalgie qu'une école, ce puissant levier pour l'avenir de milliers d'enfants de tous les horizons». En leur réalisant ces «leviers», elle aura fortement marqué les populations de ces provinces déshéritées. «Si vous trouvez que l'éducation coûte cher, essayez l'ignorance», a-t-elle lancé à Tshikapa, paraphrasant Abraham Lincoln, le 16ème président des Etats-Unis. |
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