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A Cannes, les
rumeurs les plus folles et les révélations les plus invraisemblables finissent
par se croiser...
- Finalement ce n'étaient que de fausses rumeurs - et certaines de très mauvais goût. Chawki Amari n'a tourné aucune scène obscène dans «Fatima», le très halal film de Philippe Faucon. Il n'a abusé d'aucune boniche, fût-elle marocaine (il n'a plus la force pour ça). Il n'a pas souillé la moquette de la suite royale du Sofitel (c'était juste un éternuement) et ce n'est pas « La Marseillaise » qu'il chantonnait en kabyle, mais une berceuse du Burkina Faso qu'il tentait de traduire en tamachek. Jamais au grand jamais il n'a été contraint de prendre le dernier train pour l'Espagne pour ensuite rejoindre Club des Pins à la nage (il n'a pas de visa pour Club des Pins), pas plus qu'il ne s'est converti au judaïsme (trop rationnel pour ça). Il n'a jamais rencontré de rabbin même roux et n'a pas décidé de passer ses vieux jours main dans la main avec un porteur de kippa flânant dans les jardins de l'Alhambra (trop hétéro et pas assez zen). Non, la réalité est moins fantasque. Chawki Amari a passé le plus clair de son temps à dire du mal d'un président malade (et de son frère), d'un écrivain à la mode (et de ses prix), d'un rédacteur en chef d'une feuille de choux paraissant le vendredi (et de sa femme), d'un célèbre jeune chroniqueur des années 90 devenu vieux (et de ses frasques de mythomane inspiré) sans oublier de dénigrer le monde en général (et l'Algérie en particulier). Par ailleurs, Chawki Amari fut ovationné pour ses qualités de comédien et assailli par des fans (car il en a). A l'issue de la belle soirée organisée par la production du film il s'éclipsa avec quelques fausses blondes mais vraies Oranaises venues de Marseille spécialement pour lui, et évidement sans dire au revoir à l'envoyé spécial du Quotidien d'Oran à Cannes. Enfin lors de sa montée des marches Chawki Amari a fait la promesse devant les caméras du monde entier de revenir à Cannes. Au même moment, seul dans les toilettes bouchées du Kebab-store « Chez Bouhrissa, la diarrhée c'est fissa» (oui, derrière la gare), le ramasseur des rumeurs pourries jurait que plus jamais il ne remettrait ses pieds dans ce Festival devenu Dar Sidi Moh. - Dans le cadre du Festival d'Oran du Film arabe (3 au 12 juin), Tewfik Hakem et le producteur Boualem Ziani ont été chargés depuis le mois de mars d'organiser un Atelier du Scénario pour les jeunes auteurs de moins de 40 ans. Après un appel à candidatures (autours de 200 projets reçus), 6 scénarios ont été retenus et des professionnels d'Egypte, de France et d'Algérie ont accepté de venir à Oran pour des Master-Class, des conférences et pour conseiller dans des séances de tête à tête les jeunes auteurs à améliorer leurs projets et à trouver des financements. La rumeur de l'annulation de cet Atelier vient de leur être confirmée par un mail. Pas les raisons. La justice devra bientôt se prononcer et trancher. Est-ce de la censure, du grand n'importe quoi, ou juste des méthodes «normales» dans l'Algérie officielle telle qu'elle est devenue aujourd'hui ? La révision de la Constitution stipule-t-elle que désormais on peut faire travailler les gens sans contrat de travail, puis les virer sans les payer et sans explications ? Affaire à suivre. - Out donc Boualem Ziani et Tewfik Hakem. Le reste de l'équipe du Fofa (Festival d'Oran du Film Arabe) dirigée par son commissaire M. Ibrahim Seddiki comprend Madame Leïla, l'ancienne téléspeakerine (as la directrice artistique); Saïd Ould-Khelifa (tout à fait à sa place dans le poste de «Responsable de la logistique»); Amira Soltane et Salim Aggar (on ne peut plus légitimes pour diriger le département Communication). Soyons bons joueurs, avouons que c'est du casting ça mon coco ! - Les festivaliers ont été très surpris des trombes d'eau qui se sont abattues sur leurs têtes sans être annoncées par la météo. En réalité, nous sommes les seuls à pouvoir expliquer ce phénomène et d'où il vient. Exactement du toit du Théâtre Croisette où après avoir décroché une interview «exclusive» (mais avec « plein d'autres journalistes ») du réalisateur marocain Nabil Ayouche, Hind O apprenait officiellement qu'elle n'était finalement pas éligible pour remplacer l'envoyé spécial du Quotidien d'Oran au poste stratégique (et bientôt vacant) de critique de cinéma officiel de la République algérienne démocratique et populaire -avec une accréditation automatique du Festival de Cannes. A l'annonce de son élimination, elle versa des tonneaux de larmes sur la ville au grand bonheur des Sénégalais Mourides de la Croisette qui ont vite ressorti leurs stocks de parapluies. « Pourquoi c'est l'Autre et pas moi? L'Autre n'est qu'une tiers-mondiste qui préfère le Fespaco à Cannes, c'est injuste ! » a pu dire, effondrée, la jeune, petite et néanmoins sympathique envoyée spéciale du quotidien l'Expression à l'agent de service de l'APS (la voix officielle de l'Etat algérien). La relève de Mouny Berrah et de Tewfik Hakem se fait dans la douleur et dans les pleurs. Ce qui prouve au moins que la petite histoire de la critique de cinéma en Algérie est intimement liée à la grande Histoire du pays. |
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