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La catastrophe qui
a frappé le vendredi dernier la cité U de garçons de Kiffane prend décidément
l'allure d'une crise. Et pour cause.
Après El Hachemi Djiar, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique (par intérim) et Djamel Ould Abbès, ministre de la Santé et de la Réforme hospitalière, qui sont arrivés en urgence samedi à Tlemcen suite à la terrible explosion survenue la veille au restaurant universitaire de la cité Abdelmadjid Bekhti de Kiffane, c'est Dahou Ould Kablia, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, qui a été dépêché hier dimanche sur les lieux du sinistre. Il était accompagné du DG de la Sûreté nationale, Abdelghani Hamel, et du DG de la Protection civile, El-Hedi Hebiri. Après un passage au siège de la wilaya, la délégation s'est dirigée vers le CHU Tidjani Damerdji. Le cortège ministériel pénètrera discrètement par l'ancienne porte (désaffectée) de l'hôpital, où un impressionnant dispositif de sécurité était visible. Dans l'enceinte, une haie d'étudiants brandissaient silencieusement des pancartes où on pouvait lire, entre autres: «Nous sommes de tout cœur avec vous» ; «Où est l'Etat ?». Le ministre visitera le pavillon de chirurgie où il s'enquerra de l'état de santé des blessés qui, selon la DG du CHUT, sont pris en charge tant sur le plan thérapeutique, logistique que psychologique. Un soutien moral est par ailleurs apporté aux autres étudiants sous le choc ainsi qu'aux parents des victimes, selon la directrice du centre mère-enfant. Les explications techniques (types de blessures, soins correspondants) seront données par deux chirurgiens, les docteurs Mesli et Azzouni. A noter que 24 blessés sont toujours gardés en observation, dont 4 en réanimation (soins intensifs), parmi ces derniers un cas jugé sérieux, d'après une source hospitalière. Tous étaient unanimes (aussi bien les blessés que le personnel médical et paramédical) quant à l'élan de solidarité spontanée de la population locale en termes de don de sang et au niveau des secours. Après le CHUT, la délégation officielle se rendra à la cité U, théâtre du drame, et plus exactement sur le lieu du sinistre, à savoir le restaurant soufflé par l'explosion de gaz. Des rubans jaunes (périmètre de sécurité) barraient encore le chemin. Une odeur de brûlé se dégageait toujours du lieu du sinistre. Un officier de la Protection civile donnera des détails sur les opérations de secours menées dans ce cadre par ses éléments. Une délégation de jeunes étudiants « sages » remettra une lettre de doléances au ministre. Ce dernier leur dira que l'ensemble de la communauté estudiantine a été touchée par ce drame. De retour au siège de la wilaya, le ministre de l'Intérieur présidera une réunion à huis clos avec le wali, le DGSN, le DGPC et d'autres responsables au sein de l'exécutif. Pendant ce temps, une marche était organisée par des étudiants (elle a démarré de Bel Horizon pour se diriger vers la cité sinistrée, en passant par le siège de la wilaya). Suite à ce drame, les cours ont été suspendus (pour cause de deuil), les examens reportés (pour mercredi et jusqu'à septembre pour l'école doctorale endeuillée) et la cité en question (vieille de 32 ans), transférée (plusieurs scénarios sont à l'étude), selon le recteur Noureddine Ghouali. De son côté, le directeur général de la Sûreté nationale, Hamel Abdelghani, a affirmé qu'une enquête a été ouverte par la sureté de wilaya et que des instructions ont été données pour que toutes les investigations soient menées pour faire toute la lumière sur ce drame. S'agissant du dossier technique, le DGSN a précisé que deux équipes, une relevant du laboratoire régional d'Oran et une autre du laboratoire national de la police scientifique d'Alger, sont sur place pour mener leurs investigations. Evoquant l'aspect du maintien de l'ordre, le général-major a précisé qu'à l'effet d'éviter la manipulation, l'instrumentalisation et l'exploitation de ce drame, un travail de proximité a été fait et un renfort a été dépêché au niveau de la wilaya de Tlemcen. Il faut savoir dans ce contexte que les victimes, tous majors de promotion (originaires de Tizi Ouzou, Bouira, Bejaïa, Médéa), étaient inscrits (en 2e année) à l'école doctorale (pôle d'excellence de sciences technologiques) de Bel Horizon. Pour rappel, l'explosion avait fait huit morts, sept étudiants et une travailleuse du restaurant, ainsi que 38 blessés. |
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