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C'est un
véritable signal de détresse que lancent les habitants d'un pâté de maisons,
situé à Haï Ouarsenis - appelé communément douar Sardina -, dans la commune de
Mers El-Kébir. Ces familles, au nombre de cinq, sont dans une situation
périlleuse du fait des effondrements partiels en cascade causés par l'émergence
d'une source d'eau douce. Le danger latent, qui couvait depuis bien des années,
lié au fait que ces habitations perchés à flanc d'une dépression en contrebas
de l'ancien CW 44, déclassé dernièrement en chemin vicinal, reposant sur une
nappe aquifère, a été mis en évidence par la remontée à la surface par un
processus tout à fait naturel de cette eau souterraine, et ce au niveau du
patio d'une habitation. Et comme un malheur n'arrive jamais seul, un
affaissement de terrain survenu dernièrement au niveau du tronçon routier
surplombant ces habitations n'a fait qu'aggraver la situation.
Ce glissement de chaussée, conséquent à l'obstruction par la boue et les déchets ménagers jetés dans un dépotoir sauvage, d'un aqueduc de drainage des eaux pluviales et de ruissellement passant sous un pont, a donné lieu à un fossé grandeur nature atteignant les deux mètres de profondeur. C'est cette famille, se trouvant à « l'épicentre » du danger, qui avait tiré la sonnette d'alarme au début auprès de l'APC de Mers El-Kébir, la daïra d'Aïn El-Turck, l'unité d'Aïn El-Turck de la Protection civile, ainsi qu'auprès de la subdivision d'Aïn El-Turck de l'Hydraulique. Suite aux constats relevés par ces services faisant état d'un « danger imminent lié à l'émergence de l'eau d'une nappe aquifère », le nom de cette famille a été porté en 2006 sur la liste des familles sinistrées (documents faisant foi) et, de ce fait, recensée comme « cas prioritaire dans le cadre des programmes de logement ». Mais cela est resté de l'encre sur du papier, alors que la situation va de mal en pis, comme en témoignent les PV d'intervention successifs dressés par les pompiers à l'occasion des incidents d'effondrements à répétition signalés par les occupants de cette construction. «L'apparition de l'eau n'a fait que transformer en certitude notre pressentiment nourri par les secousses à répétition et les fissures dans le sol, les murs et même les piliers et les poutres. Maintenant, nous sommes certains que nos demeures sont assises sur une nappe d'eau qui finira tôt ou tard par les faire écrouler. Nous prions Dieu que ce jour-là, nous ne serons pas là », soupire la mère de cette famille. « A quelque chose malheur est bon » : l'eau douce surgissant des entrailles de la terre aura néanmoins servi à quelque chose. En effet, cette source d'eau potable, fraîche en été, chaude en hiver, et qui coule avec un fort débit, a résolu la crise d'eau pour cette famille et ses voisins qui s'en approvisionnent quotidiennement. « Pour peu que l'on nous trouve un toit sûr, cette source prolifique pourrait être savamment exploitée par les services de l'Hydraulique », souhaite celle qui veille jalousement sur cette source mais qui avoue dormir la peur au ventre. |
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