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Notre supplément économie avec la collaboration de «MAGHREB EMERGENT» : De la permanence des vieux sujets en gouvernance immobile
par Salim Rabia
Les Algériens nés
en 1988 ont aujourd'hui 24 ans. Et ceux qui parmi eux font des études
d'économie ne seront pas surpris de découvrir, en faisant une petite recherche,
que les sujets qui étaient abordés en ces temps-là sont toujours d'actualité.
Ils n'ont pas changé y compris dans leur formulation. Faut-il subventionner ou
apporter une aide ciblée à ceux qui en ont besoin. Et comment faire pour que la
subvention ne soit pas éternelle et que l'importation n'ait pas pour effet de
tuer toute velléité de production. Comment faire qu'une entreprise d'Etat ne
soit pas synonyme de non-gestion, d'effectifs pléthoriques et de rendements
faibles ? Et il ne faut pas faire d'effort pour découvrir que la surfacturation
des importations qui fait la chronique à scandales ces jours-ci, existait aussi
au temps du «monopole d'Etat sur le commerce extérieur». Cette permanence des
vieux thèmes est, il n'est pas nécessaire de trop ratiociner, le signe qu'on ne
parvient toujours pas à apporter les bonnes solutions. Pourquoi ?
Quand on refuse à céder à l'autoflagellation
devenue un sport généralisé en Algérie, on sait que les cadres algériens disposent
de l'expertise et du savoir nécessaire pour apporter les solutions les plus
utiles à l'économie du pays. Mais c'est un fait qu'on essaye de moins en moins
de proposer des solutions en Algérie par lassitude, par fatigue, par conviction
que cela ne sert à rien et «qu'ils» ne veulent pas. On propose de moins en
moins de solutions aussi en raison d'une réduction substantielle et dramatique
des producteurs de solutions qui sont partis exercer leurs aptitudes ailleurs,
là où les mécanismes sont en place pour les valoriser. C'est qu'il est
désormais établi, et l'Algérie est un modèle en cela, que la réponse technique
même innovante ne peut que se perdre dans les dédales d'une gouvernance
vieillotte et inefficace. Les solutions existent, bien entendu, mais comment
peuvent-elles être appliquées quand tout un système de fonctionnement y est
réfractaire. Il n'est donc pas surprenant que les étudiants en économie
d'aujourd'hui découvrent qu'ils discutent des mêmes sujets qui faisaient
l'actualité il y a trente ans. En Algérie, après la tentative post-octobre
1988, on semble avoir décidé de figer le pays dans un autre temps politique qui
entrave les élans et la créativité. Et c'est là que réside la plus grave des
surfacturations?
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