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Sonatrach a les moyens de récupérer ses créances auprès du groupe pétrolier
helvétique Pétroplus et n'ira pas très probablement jusqu'à lui intenter un
procès. C'est en gros ce qu'a affirmé hier lundi le ministre de l'Energie et
des Mines, M. Youcef Yousfi, sur cette affaire qui commence à prendre de
l'ampleur. Selon le ministre algérien qui répondait à des questions de
journalistes en marge d'une réunion sur l'agence minière ANGEM, le groupe
pétrolier Sonatrach a les moyens de recouvrer ses 250 millions de dollars
auprès du suisse Pétroplus.
Sonatrach va très probablement récupérer son argent, selon M. Youcef, qui a notamment précisé que les créances détenues par Sonatrach sur le raffineur suisse font l'objet «de suivi de la part du groupe algérien qui dispose de mécanismes nécessaires pour résoudre l'affaire». «Sonatrach suit l'affaire, les choses ne sont pas arrivées au tribunal mais nous disposons des mécanismes nécessaires pour résoudre cette affaire», a-t-il ajouté. L'affaire serait actuellement entre les mains de cabinets-conseils, a-t-il encore laissé entendre, même si pour le moment, Sonatrach est restée mystérieusement muette sur ce dossier. Et le ministre de l'Energie de préciser que pour le moment, l'affaire, qui porte sur le recouvrement de 250 millions de dollars, ne devrait pas aller jusqu'aux tribunaux. Une précaution du ministre, car le groupe pétrolier algérien a sous le bras une ou deux affaires pendantes. Cette affaire porte en fait sur la livraison par Sonatrach de cargaisons de plusieurs tankers au groupe suisse en 2011. Mais Sonatrach n'a pas été payée, Pétroplus ayant auparavant déclaré faillite et s'est mise sous la protection de l'Etat suisse. Un avocat, dont la firme est en charge de la liquidation des actifs de Pétroplus en Suisse, a refusé de commenter cette question des factures non payées à Sonatrach. «Nous ne pouvons rien dire concernant les réclamations, ni si elles seront acceptées ou non», a indiqué Karl Wuethrich du cabinet Wenger Plattner. Par ailleurs, M. Yousfi, qui ne s'est pas gêné durant cette réunion de critiquer la gestion du secteur minier par son prédécesseur, Chakib Khellil, notamment des projets ?'mort-nés'' et coûteux. Pour autant, et sans donner plus de détails ni de précisions, il a annoncé qu'un projet de partenariat de transformation de phosphate pour la production d'engrais, d'une capacité annuelle de 35 millions de tonnes, «est en train d'être discuté avec des partenaires étrangers». Il n'a pas donné d'autres détails sur ce projet, autant le montant de l'investissement que les partenaires et le lieu d'implantation. Le ministre de l'Energie est également revenu sur la production pétrolière algérienne, qui devrait augmenter dans les prochaines années, avec une capacité en hausse dès cette année. Mais, il a précisé que l'Algérie, qui va produire plus et mieux, ne va pas mettre sur le marché des quantités supplémentaires par rapport au quota qui lui est attribué au sein de l'OPEP. Le quota de l'Algérie est actuellement fixé à 1,2 million de barils de brut par jour, et il n'est pas question de dépasser ce niveau, a affirmé M. Yousfi, à quelques semaines de la réunion à Vienne de la conférence ministérielle de l'OPEP. En fait, il a réaffirmé que l'Algérie observera une stricte application de son quota de production, en dépit de ses énormes capacités de production. Un message clair en direction de certains pays membres qui n'hésitent plus à pomper davantage pour réduire la courbe ascendante des prix, même au désavantage des pays producteurs. |
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