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Nabil El Arabi est
venu, à Alger, pour réconcilier davantage les autorités algériennes avec les
dirigeants arabes en ces temps de crises renouvelées dans leur région et
d'exigences de réformes de leur gouvernance et leurs institutions en premier la
Ligue Arabe.
Au delà des bouleversements, qui secouent la scène arabe, la crise syrienne et la question palestinienne avec en plus la réforme de la Ligue arabe ont figuré en pôle position dans l'agenda que le secrétaire général a examiné, ces deux derniers jours, avec le ministre des affaires étrangères, Mourad Medelci et a surtout exposé, hier, au président de la république. Nabil El Arabi est venu, à Alger, pour réconcilier l'Algérie avec les Etats arabes qui ont vite fait d'acclamer ce qui a été baptisé pompeusement « le printemps arabe» par les occidentaux. Versé depuis l'histoire des temps dans l'art de la compromission avec les puissants de ce monde, la plus grande partie des gouvernants arabes ont, fortement, soutenu le renversement de Moukarek l'Egyptien, de Benali le Tunisien et applaudi le lynchage de Kadafi le Libyen. Ceci, même si le monde entier et eux en premier, savent qu'ils ne diffèrent en rien de ce que l'histoire a classé dans ses annales comme dictateurs. La position de l'Algérie, vis-à-vis de la crise libyenne, a été cette exception qui avait confirmé cette règle de la compromission. Ses responsables ont appréhendé, dés le début les conséquences, d'un conflit que les pays Occidentaux, notamment, la France a voulu en faire une première étape de la mise en œuvre de ce que les analystes appellent «le pacte colonial.» L'on rappelle, à cet effet, que c'est depuis bien longtemps que les pays africains, ceux de la bande su Sahel inclus en premier, sont considérés comme étant «les réservoirs» de l'Occidentaux en prévision de l'assèchement de ses gisements de ressources naturelles et de l'augmentation et la diversification de ses besoins énergétiques. La Libye a été envahie par les forces de l'OTAN au moment où le monde est entré de plain-pied dans une ère de manque accru d'énergies. Les Etats-Unis ont essayé de contourner la question par entre autre l'exploration du gaz de schiste avec à l'esprit de faire d'une pierre deux coups, à savoir se détacher des importations du GNL et supplanter ses pays producteurs. L'option ne leur a pas réussi tant les dégâts écologiques sont énormes et les moyens matériels et financiers déployés exorbitants. Le jeu n'en vaut, nullement, la chandelle. Reste le jeu géopolitique qui, d'une main de maître, a désigné ce petit pays qui est le Qatar en prestataire de services vis-à-vis de ses homologues arabes. Il est ainsi dans toutes les situations conflictuelles de la région avec en prime des feuilles de route en main pour chaque situation. Le Qatar se plaît bien dans ce rôle puisqu'il lui permet d'être puissant sans l'être. Ses ressources sont ,tellement, importantes et sa population, tellement, minime par rapport au reste du monde arabe qu'il peut non seulement se servir abondamment mais laisse les Occidentaux le faire autant que lui. Mais dans cette histoire géopolitique d'émiettement du monde arabe par l'Occident sous le prétexte fallacieux de sa démocratisation, les Arabes commencent à se rendre compte que «le printemps» est un hiver sans fin où les courants politiques détruisent le peu d'Etat qui a été construit depuis les indépendances et les unités des peuples se décomposent en ethnies et en rites religieux sur fond de tueries monstrueuses. Le SG de la Ligue Arabe a tenté d'atténuer de ces conséquences dramatiques en revendiquant que «les printemps arabes ne doivent pas servir que pour changer les régimes mais pour répondre aux attentes et revendications des peuples.» Le changement pour lui doit être ainsi «global et général.» |
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