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En guise de
programme, le FLN offre un document sans le moindre soin sur le plan de la
présentation. Dans son introduction, ce texte emploie le terme d'engagement au
lieu de programme.
En somme, il s'agit de cent engagements que le FLN prend visà-vis de l'électorat d'une part et invite ses militants, et surtout ses candidats, à les réactualiser. Ce préambule reconnaît explicitement que les populations formulent, des fois en recourant à la violence, leurs demandes et préoccupations. C'est pour cette raison que «les engagements du parti» doivent être «à la hauteur des nouvelles ambitions du peuple algérien». Rangés dans 31 volets, ces engagements «couvrent» tous les aspects de la vie en communauté. Remarquons que dans l'entendement des rédacteurs de ce texte, «l'économie» est à distinguer de «l'agriculture» et «les Finances» n'ont aucun lien avec «les Impôts» ou «les institutions financières». Le simple parcours de ce texte laisse supposer qu'il n'est pas le produit du travail d'une personne ou d'une équipe de spécialistes. On dirait que c'est l'assemblage mécanique de plusieurs contributions. D'autre part, le texte, dénué de tout chiffre ou donnée statistique, use et abuse de l'impératif, ce qui lui confère un côté virtuel. Le premier volet, «L'économie» contient seize propositions. La troisième annonce qu'il faut «s'appuyer sur une économie basée sur l'équilibre entre l'agriculture et l'industrie». La cinquième proposition se termine carrément par une assertion «avec l'éradication de toute fermeture des entreprises et mise en chômage des travailleurs quoi qu'il en soit». La plus intéressante proposition, la neuvième, est celle qui réclame la réduction de la durée pour la création des entreprises qui ne doit pas dépasser quelques jours. S'agissant de l'agriculture, des 14 «engagements» nous retiendrons les 7, 8 et 9. Le premier évoque «le renforcement de l'autosuffisance de la production des fruits et légumes, des féculents et des viandes». Abondant dans le même sens, le suivant prône «la planification rigoureuse de l'assurance progressive du lait et ses dérivés». Enfin le neuvième point parle de «l'émergence d'une classe d'agriculteurs jeunes et formés». Pour l'industrie, ledit programme commence ce chapitre par souligner «la nécessité de faire aboutir la stratégie industrielle arrêtée depuis 1980 en investissant dans les industries de transformation». De même, on insiste sur «la nécessité d'éviter les erreurs du passé concernant le financement, l'investissement, la production, la gestion et la commercialisation». Parallèlement aux industries de transformation évoquées en ouverture de ce chapitre, on relève «l'orientation vers des industries avancées dans les domaines de la mécanique, de l'électricité, des communications, de l'aviation, de la pétrochimie et des fertilisants nécessaires pour l'agriculture». Et de conclure ce volet par l'annonce «la satisfaction, au moyen et long terme, des besoins en matière de métallurgie, d'aluminium et de pétrochimie». Comment ? On ne sait pas. S'agissant de «L'énergie et les mines», le document stipule «l'élargissement de la prospection dans toutes les régions du pays y compris le domaine maritime». De même, il suggère «la multiplication des capacités de raffinage (sans toutefois préciser que c'est du pétrole qu'il s'agit) et son installation dans les Hauts Plateaux et le Sud». Pour le chapitre «Les finances», le texte reconnaît implicitement ce que les économistes appellent le syndrome hollandais en prônant dans son premier point la nécessité de mettre fin à «la contradiction entre la hausse de l'épargne, la hausse des réserves de change, la hausse de la liquidité au niveau des banques publiques d'une part et le bas niveau des investissements et le faible taux de croissance». Cependant, les articles 4 et 5 de ce même chapitre semblent en pleine contradiction. Le 4 stipule «le refus de l'empressement dans l'usage des chèques bancaires dans les relations commerciales» tandis que le 5 parle de «convaincre pour la limitation du stockage de la masse monétaire en dehors des circuits bancaires». Bref, cet article reconnaît la faible bancarisation de l'économie nationale. Quand le texte attaque le sujet des «Banques et institutions monétaires» il propose «la continuation à accorder des agréments de banques pour les opérateurs privés» ; «la consécration de la CNEP en tant qu'institution bancaire» et «L'accord à Algérie-Poste du statut d'institution bancaire». En ce qui concerne «Les Impôts», le texte plaide «pour une refonte totale de tout le dispositif national des impôts de telle manière qu'il assure davantage d'efficience économique, sociale, de solidarité et d'équité» Il propose «l'augmentation de l'impôt sur les grosses fortunes» et l'informatisation de ce secteur. S'agissant de «l'emploi», le texte réitère son «refus de la mise en chômage des travailleurs quels que soient les mobiles» et se déclare pour «l'emploi automatique des nouveaux détenteurs de diplômes universitaires dans des postes dans le secteur social en attendant la création des postes dans le secteur économique». Pour ce, le texte incite «à plus de célérité dans la réalisation des projets du plan quinquennal, seuls en mesure de créer des emplois pérennes». Plus loin, concernant le volet «Salaires et pouvoir d'achat» le texte se déclare favorable au «maintien des subventions des prix des produits de première nécessité et des services essentiels». De même, il se prononce pour «la garantie d'une couverture sanitaire pour tous les Algériens» et réclame «la mise sur pied de l'Agence nationale du médicament». Soulignons que le projet de création de cet organisme remonte à 2006 et que ce dossier a été remis sur le tapis il y a quelques mois suite à la pénurie des médicaments dans les établissements hospitaliers. Sur la même lancée, le programme du FLN continue à énumérer les secteurs et les mesures qui leur conviennent. Pour «les médias et la communication», il évoque «la moralisation du métier de journalisme» d'une part et «l'évitement définitif de criminaliser le travail journalistique». Aussi, il se dit en faveur de «l'ouverture de l'espace audiovisuel» avec cependant la nécessité de respecter un cahier des charges. Dans le chapitre consacré à «la société civile», on peut lire «faire participer les associations locales dans la conception des plans de développement local» et «l'institution des lois permettant aux associations d'assister aux réunions des assemblées élues avec le statut d'observateurs». Enfin, le texte plaide pour «la réduction de la durée du service national dans la mesure où cette réduction n'aura aucun effet sur la défense nationale». Notons que la lecture de ce texte est extrêmement fastidieuse. Il manque d'homogénéité sur le plan linguistique. D'ailleurs, nous pensons que les candidats du parti FLN, conscients de ces écueils, ne s'empressent pas de lui assurer une large distribution. |
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