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J'emploie à dessein la
terminologie de Système. En Algérie il s'agit d'un système sophistiqué,
incluant toutes les institutions politiques, administratives, associatives et
économiques.
Cet ensemble d'influences a fait de notre régime politique un environnement de Process et d'hommes qui le font fonctionner, un « SYSTEME » donc ! Au travers toute son histoire, l'Algérie indépendante a opté pour un régime d'abord socialiste, ensuite social... Ce choix a été privilégié pour plusieurs raisons : Promouvoir le niveau de vie des Algériens, longtemps détérioré durant la période du colonialisme ; Stabiliser les équilibres d'influences politiques; Perpétuer la préservation du pouvoir par les clans qui le composent; Contrôler l'économie. Après vingt-sept ans d'indépendance, l'Algérie s'est retrouvée dans une tourmente sans précédent, sans doute, résultat des mauvais choix effectués par les décideurs : Révolution agraire, industrie industrialisante, opacité totale autour du pouvoir suite à la chute brutale des prix des hydrocarbures en 1986. Le système commence, alors, à se liquéfier et à perdre ses repères. Une guerre rangée autour du pouvoir s'est déclenchée entre différentes factions, se nourrissant du système, utilisant tous les prétextes de l?heure, manipulant, se servant d'idéologies, du régionalisme et groupes d'influences. La situation ne pouvait continuer ; le pays du million et demi de martyrs était au bord de la déliquescence, voire de la désintégration. Il fallait faire appel au Zaïm pour arranger la situation et surtout retrouver l'équilibre au sein du pouvoir. C'est une tradition ancestrale, chez nous, qu'un Zaïm vienne au secours du pays. Ce Zaïm, en l'occurrence, le regretté Mohamed Boudiaf, n'ayant pas pu contenir les grandes ambitions de la mafiacratie, fut lâchement assassiné en direct devant tous les Algériens. Acte I: le président algérien assassiné lors d'un coup monté jusqu'à preuve du contraire, l'Algérie bascule dans un cycle de violence qui a duré plus de dix ans. Puis, l'Algérie ayant besoin de retrouver la stabilité, une série d'actions pour remettre les institutions de l'Etat est envisagée. Sur consensus, un président d'Etat est coopté, ensuite élu, président de la République et une nouvelle constitution confortant la pérennité de l'Etat algérien. Acte II: l'Etat réhabilité, l'Algérie commence à s'ouvrir à l'international ; le système se déploie avec l'ancrage de nouvelles pratiques délétères dans l'exercice du pouvoir : prédation, élimination et clientélisme à outrance. Devant la grande difficulté dans l'exercice du pouvoir, le président de la République Liamine Zeroual démissionne : spoliation du pouvoir par une bande de militaires essentiellement. Grand malaise, la blessure Algérie a du mal à se colmater, agissement et pressions de l'étranger sur l'Algérie. Acte III: convocation à des élections libres, trois ans après la grande élection « démocratique de 1995», incertitudes, mais le peuple algérien pousse pour éviter un retour au chaos. Les décideurs optent pour la cooptation, le risque de livrer le pouvoir à la légitimité populaire étant énorme. Acte IV: faire élire président de la République Abdelaziz Bouteflika, en 1999: Dès son arrivée le président revendique les pleins pouvoirs. Signal fort, apprécié par la majorité des franges du peuple algérien et octroie de fait une légitimité au président, ceci couronné et consacré par ses projets de réconciliation nationale. Bouteflika redore le blason de l'Algérie, menace ostentatoirement la mafiacratie et rentre en guerre ouverte. Acte V: le président est réélu difficilement en 2004, divisant ainsi ses associés décideurs. Le Président Bouteflika commence à s'installer au pouvoir et à user de ses prérogatives, procédant à des combines de changement du personnel du Système. Première alerte, le président échappe à un attentat à Batna, ce fut en 2005, un an après sa réélection, en même temps les prix du pétrole s'envolent. L'Algérie accumule du capital, le président assume une bonne partie du pouvoir exécutif et grave son empreinte. Acte VI: la crise des subprimes affaiblit le monde de la finance mondiale et provoque une restriction drastique des dépenses des Etats. Le président est élu pour la troisième fois, après avoir réglé l'obstacle constitutionnel. Nous sommes en 2009. La crise se globalise et se transforme en crise de liquidité, d'endettement ensuite économique ; la récession s'installe dans la majorité des pays industrialisés. L'Algérie lance ses grands plans de développement et invite les grandes firmes de ce monde à venir construire le pays. Le président contrôle le pouvoir, pas le système et la sécurité du pays. Il pense à continuer le jeu et promet une nouvelle constitution digne d'une constitution d'une république démocratique, la retarde, attendant de recouvrer l'ensemble du pouvoir, jusqu'ici contrôlé dans sa partie sécuritaire et l'influence que celle-ci produit, par la DRS. L'affaire Tiguentourine affaiblit définitivement la DRS Acte VII : le Président Bouteflika réussit son pari et devient incontournable aux yeux des Algériens et de la Communauté internationale. Même sa maladie n'inverse aucunement la tendance. L'élection au quatrième mandat est une évidence pourvu que le président se rétablisse, et qu'il puisse terminer le travail. Si l'élection au quatrième mandat de 2014 a fait couler beaucoup d'encre en Algérie, aucune incidence à l'étranger, au point où le secrétaire d'Etat américain John Kerry ainsi que d'autres officiels du monde lui ont rendu visite en guise de soutien et appui. Acte VIII : le Président Bouteflika démantèle la DRS et met en retraite son chef suprême. Ce fut en septembre 2015. Les prix des hydrocarbures connaissent une tendance baissière à partir du deuxième semestre 2014, l'Algérie doit assurer sa mue et le système doit connaître de profondes modifications pour assurer une économie de production et par voie de conséquence la pérennité de l'Etat algérien. Acte IX : le président promulgue sa constitution, comme promis, après recouvrement des pleins pouvoirs. Le pays fait face à une restriction budgétaire, mobilisation générale à l'effet de diversifier l'économie nationale, mobilisation au niveau des frontières évitant l'escalade venant du sud-est et du sud, voire même des menaces du voisin de l'ouest, appel à la vigilance? nécessité de grand consensus. Acte X : le grand consensus national sous la houlette du Président Bouteflika ? Après ce petit récit des moments forts du règne du Président Bouteflika, j'aimerai, à présent, conduire la réflexion par une série de questionnements : Ce récit, non exhaustif, retraçant l'histoire des faits de la période, président de la République Abdelaziz Bouteflika, nous interpelle, dans une première lecture, sur la faisabilité et l'objectif de cette stratégie, dont le point de chute reste confus pour certains. Cette stratégie, fut-elle élaborée pour sauver l'Algérie et améliorer la vie des Algériens ? Je pense que détracteurs et alliés du Président Bouteflika doivent débattre de cette question, car, le citoyen lambda, auquel il faut penser surtout pendant ces moments de malaises économiques et sécuritaires, ne comprend pas certains agissements, accusations et méandres de la part des uns et des autres. La politique par définition est un jeu de confusion et de stratégies, mais constituée, aussi de niveaux de comptes à rendre avec la perspective de timing à l'adresse du peuple. Le Président Abdelaziz Bouteflika a réconcilié les Algériens au moyen de la loi sur la concorde civile et de réconciliation nationale mais pas les clans au pouvoir et leurs acolytes. Il est en train de les éloigner de la sphère du pouvoir pour le préserver contre la prédation. Le président est en train de reconfigurer le « Système » Est-ce que cet exercice est la solution la plus vraisemblable et adéquate pour notre pays et le bien-être des Algériens ? Pour l'heure les détracteurs du président l'accusent de concentrer le pouvoir à son niveau. Nous sommes devant la problématique majeure de l'exercice du pouvoir en Algérie. Il est clair qu'un pays ne peut être gouverné avec une telle concentration de pouvoir décisionnel. Ce n'est pas la maladie du président qui bloque l'exercice du pouvoir, contrairement à ce qui se dit, c'est plutôt cette transmission du pouvoir qui manque de fluidité et le « Système » qui peine à s'adapter à la nouvelle donne. Il faut comprendre que les détracteurs du président alimentent le « Système » et continuent de l'alimenter. Ils y sont dedans de part leurs fonctions et rôles, au même titre que ses alliés. En 2015, le Président Abdelaziz Bouteflika éloigne définitivement du pouvoir, les cercles occultes et offre à la fonction présidentielle du pays son plein pouvoir, à l'effet de le diriger. Les Algériens applaudissent mais veulent être associés sans exclusion. 2017, selon le calendrier politique c'est l'année du renouvellement des élus du parlement. Irons-nous vers une députation représentative ? Là, encore, est toute la question: le « Système » serait-il fin-prêt, reconfiguré pour assurer ce passage? La conjoncture économique actuelle nécessite une prise en charge rigoureuse pour assurer un redéploiement économique par une politique de diversification, de création et restructuration de filières industrielles, et de prospection de nouveaux marchés, dans le but d'accroître les échanges hors hydrocarbures avec l'extérieur. A ce niveau-là se situe le cœur de la controverse. La stratégie n'a pas prévu ce scénario économique brutal, où l'Etat doit puiser dans les réserves de changes pour budgétiser, balance de transactions courantes déficitaire et déficit budgétaire manifeste. Les solutions sont connues et il est même possible d'inverser cette tendance descendante. Qu'est ce qui empêche ce redéploiement économique ? Pour des raisons de préservation de pouvoir jamais le libéralisme économique n'a pu s'imposer dans notre pays, avant et pendant l'ère Bouteflika, ceci, même avec la complicité de ses détracteurs. D'autre part, en Algérie le pouvoir politique contrôle l'économique pour la simple raison qu'il tire ses besoins de fonctionnement, en grande partie, des recettes des exportations d'hydrocarbures. Le danger est que ce genre de situation implique la plus grande vigilance de la part du pouvoir politique et c'est cette vigilance malveillante qui plombe le décor. A cette situation il n'existe qu'un seul et unique remède, l'ouverture et le repli de l'Etat, se résignant à son rôle de prédilection, Etat stratège et régulateur. Cette exploit ne peut pas se réaliser avec les alliés contre les détracteurs ni vice-versa ; il concerne toutes les forces vives du pays avec un « Système », cette fois-ci neutre de toutes couleurs ou appartenance clanique. En Algérie, nous devons régler définitivement les tentacules du « Système », et ôter à l'administration, en particulier, ce rôle de faiseur et monteur d'hommes d'affaires et entreprises redevables, et par voie de conséquence, frapper la corruption à ce niveau-là. L'administration est le terreau de la corruption en définitive. Sur le plan sécuritaire l'Algérie doit faire preuve de grande vigilance sur ces 6.000 km de frontières avec des pays en guerre civile et avec son voisin de l'Ouest, le pays n'est pas en reste du plan américain GMO et l'unité de l'Algérie est en grand danger. Le piège est clairement et ostentatoirement tendu et l'unité du pays ne peut être effective, sans une unité nationale des différentes franges de la population et des représentations. Comment préserver cette unité de l'Algérie? Je ne suis pas alarmiste mais le danger est d'une importance extrême, aucune situation ne peut être normalisée sans cette entente nationale pour préserver le pays des pires scénarii. L'Algérie a sacrifié ses enfants pour sa pérennité, pendant la guerre de Libération et pendant la décennie noire des Années 90 et elle se retrouve confrontée, encore une fois, à cette menace qui la guette cycliquement à cause vraisemblablement du régime politique qui prévaut depuis l'indépendance. Résultat: un pouvoir incarné par le Président Abdelaziz Bouteflika, une situation peu reluisante, une conjoncture économique difficile, mais qui demeurerait maîtrisable et prête à s'améliorer à terme et une situation sécuritaire très menaçante. Le Président Bouteflika est élu jusqu'à 2019, dans son bilan il est à retenir les éléments suivants : Conciliation nationale, sécurisation et stabilisation du pays ; Plans de développement nationaux ; Restructuration du pouvoir dans son volet exercice du pouvoir ; Replacement de l'Algérie sur la scène internationale ; Reprise des prérogatives présidentielles ; Elimination du caractère prononcé de la prédation au niveau du pouvoir. « Système » pendant le règne du Président Bouteflika se caractérise par : Prolifération abyssale de la corruption; Passe-droit ; Non justice et injustice ; Menace économique depuis fin 2014. Conclusion: Au vu de ce déroulement de faits et questionnements, il est à constater que le Président Bouteflika contrôle le pouvoir, fait et réalité indéniable, la preuve en est que la constitution a été adoptée et c'est la loi fondamentale par excellence et incontestable. En Libye aucune intervention n'est possible faute d'interlocuteur... ! Le pays est cerné par plusieurs poches de tension, susceptible à de fortes déstabilisations, notre seul allié est la stabilité. Cette stabilité il faut aller la chercher sérieusement, efficacement et sans ambiguïté, faute de quoi nous passerons tous pour responsables. Le Président Bouteflika nous dit : je vous ai ramené la stabilité et je vous ai débarrassé des prédateurs qui ont pillé le pays ; Ses détracteurs nous disent : c'est sous Bouteflika que nous avons enregistré les grands scandales de corruptions. Il est bien entendu difficile de se démarquer de ses repères en politique, mais il va falloir comprendre que l'Algérie est en train de muer et que ce changement résulte de cet affrontement au sommet du pouvoir. Nous Algériens, à un certain moment nous devrions faire la part des choses et réfléchir sur notre avenir et sur vers quelle direction devrait être emmené le pays. La classe politique doit se réactualiser avec la nouvelle donne, et cesser la confrontation stérile, cela nous fera gagner beaucoup de temps. L'Algérie recèle un potentiel énorme au point où si nous mettons le cap sur la modernisation, les résultats se feront sentir en un temps record. Le travail a déjà commencé mais reste la détermination et le consensus global pour ainsi sauter le pas franchement et définitivement. Nous avons, aujourd'hui, un système d'éducation en plein réaménagement, allant en s'améliorant, action par action. Cette prise en charge et spécialement de ce secteur nous redonne confiance sur notre avenir. *Manager général du Cabinet Conseil International SDG-group et Economiste |
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