Les citoyens qui
se rendent dans les marchés de la ville, disent ne pas comprendre cette envolée
des prix de la pomme de terre, « qui devient pratiquement un produit de luxe »,
disent-ils. Selon eux, cela fait déjà plusieurs semaines qu'elle trône sur des
cimes inimaginables de 90 à 100 dinars le kilo. « Il devient impossible de
suivre ces prix », se plaint une femme d'un certain âge. « Depuis une
demi-heure, je divague entre les étals, traînant avec moi mon couffin qui est
encore vide. Les prix sont vraiment inabordables, la pomme de terre qui a été
de tout temps à la base de notre alimentation, se trouve désormais hors de
portée de nos bourses modestes. Elle, qui nous a aidé à cacher notre misère et
à tenir le coup, jusque là, est devenue inaccessible. » Les commerçants de leur
coté déclarent ne rien comprendre à cette situation, qui n'arrange pas et
constitue même une entrave à leur activité. En effet, affirment-ils, « au
marché de gros nous l'achetons chère, ce qui signifie que nous en achetons des
quantités moindres que d'habitude, ce qui influe sur l'offre et sur notre marge
bénéficiaire ». Et d'ajouter, qu'il y a de gros négociants qui achètent des
productions sur pied dans les champs, qu'ils stockent et après les font sortir
par petites quantités pour maintenir les prix élevés. Selon Zidane Boulaarek,
le directeur du commerce de la wilaya de Constantine qui est intervenu hier à
la radio, « nous avons effectué des inspections dans tous les points de stockage
et des chambres froides dans la wilaya, sans rencontrer de traces de pomme de
terre. Par ailleurs, nos agents qui effectuent des contrôles quotidiens au
niveau du marché de gros, n'ont enregistré aucune entorse à la réglementation,
ni spéculation de la part des commerçants de fruits et légumes ». Pour le
directeur des services agricoles, Mohamed Salah Azzizi, les dernières
intempéries et les chutes de neige ont entraîné une baisse de la production
dans les wilayas pilotes vis-à-vis de la culture de la pomme de terre.
Les quantités
entreposées dans les chambres froides, ont été alors déstockées au bénéfice de
l'actuelle période qui à laquelle, étaient destinées ces quantités pour assurer
la soudure. En tout cas, les prochaines récoltes sont prévues de façon à ce que
dans 15 jours au maximum, les prix descendront, affirme-t-il.