Un récent rapport de la Commission de
l'Environnement, de l'Hydraulique et de la Protection des forêts, de l'APW
d'Oran, consacré à la pollution générée par les activités des zones
industrielles de la wilaya, tire la sonnette d'alarme sur la situation
environnementale, dans certaines zones. Plusieurs usines, publiques et privées,
sont épinglées pour leur non-respect des lois en vigueur, en matière de
préservation de l'environnement, soit pour les gaz nocifs qu'elles rejettent
dans l'atmosphère, soit par les liquides chimiques qu'elles déversent, en toute
impunité, dans la nature. L'une des principales recommandations formulées par
cette instance, dans son rapport rendu public, lors de la 1ère session 2012 de
l'APW, tenue avant-hier, est «la mise sur pied d'une commission d'enquête
composée de médecins et de scientifiques dont la mission serait d'établir une
carte sanitaire détaillée sur les répercussions des activités dans ces zones,
sur la santé des populations.» Il est également vivement demandé aux pouvoirs
publics de veiller au respect des lois en vigueur et des normes
internationales, en la matière. Dans la zone industrielle d'Arzew, l'une des
plus grandes zones, à l'échelle nationale, avec ses quelque 2.700 ha de
superficie et qui s'étale sur les territoires de 4 communes de la wilaya à
savoir : Arzew, Aïn El Bya, Béthioua et Mers El Hadjadj, le constat de la situation
environnementale, particulièrement celle relative à la pollution de l'air,
reste peu reluisant. «Le point noir constaté en matière de pollution de l'air
dans la zone industrielle (Arzew) concerne l'usine d'ammoniac (FERTIAL) de
laquelle se dégagent des gaz denses et jaunâtres, ayant une odeur asphyxiante,
considérés comme étant la principale cause des maladies respiratoires dont
souffrent la majorité des habitants des communes avoisinantes et
particulièrement ceux de la commune de Aïn El Bya (?)». Une situation due
essentiellement, note le même rapport, à «l'ancienneté des techniques utilisées
pour l'évacuation des gaz». Un constat renforcé par la visite des membres de la
commission au nouveau Complexe d'ammoniac (SORFERT) qui lui «utilise, contrairement
à l'usine de FERTIAL, la technique de torchage.» Autre zone industrielle, celle
de Hassi Ameur qui compte, selon le rapport de la commission de l'APW, quelque
41 unités industrielles spécialisées, notamment dans l'agro-alimentaire,
l'électronique et le cuir. En matière de pollution de l'air, l'équipe de la
commission a constaté l'arrêt de la station de relevage de la zone à cause «de
conduites obstruées par les matières grasses rejetées par une usine». La même
source fait état d'odeurs nauséabondes qui se dégagent des conduites
d'évacuation des eaux pluviales à cause de la stagnation et du pourrissement de
ces matières grasses. Par ailleurs le volet relatif à la pollution de l'eau est
encore plus préoccupant. Le rapport de la Commission de l'APW fait, en effet,
état de rejets par certaines usines «de grandes quantités d'eaux
industrielles», parfois sans aucun traitement préalable, dans le réseau d'eau
pluviale qui à son tour déverse ses eaux dans le lac «Tlamine». Des pratiques
qui ont donné lieu à une situation environnementale qualifiée par la commission
de «dangereuse» pour la santé des populations, vivant aux abords de conduites
d'évacuation des eaux pluviales. D'autres usines, souligne le même rapport,
sont «connectées directement au réseau domestique, et ce, en dépit de la loi et
des mises en demeure de la direction de l'Environnement de la wilaya.»