A Alger, un pôle
d'affaires émerge du côté de Bab Ezzouar et, jusqu'à preuve du contraire et à
moins de l'avènement d'un miracle, les clubs de football, ces fameuses sociétés
sportives par actions (SSPA), n'y éliront pas domicile. Ils n'ont pas, à
l'image du mythique Mouloudia Club d'Alger qui croule sous les dettes, les
moyens de côtoyer les enseignes et les grandes entreprises qui s'y installent.
Presque tous les clubs sont dans la mouise. Le football professionnel algérien
était mal barré, il risque un atterrissage en crash. Mais quand il y a de la
faillite pour les uns, il y a des opportunités pour les autres. Et justement,
le Mouloudia attend le miracle d'un beur à la réussite trop exceptionnelle pour
être citée en exemple par les politiciens de France. Merah est sans doute plus
« vendeur » dans une campagne où le racisme était pratiquement devenu halal. Le
beur atypique qui répond au nom d'Eddir Loungar va peut-être sauver la mise au
vieux club de la capitale, tous les clubs d'Algérie ne trouveront pas de
miraculeux repreneurs. Un an après le lancement de la Ligue de football
professionnel, l'état des clubs d'Algérie dispense de faire un bilan. C'est «
la cata », comme on dit en abrégé. Catastrophe aussi au Mali où l'Etat et
l'armée ont été mis en faillite par la rébellion. Mais là, la faillite ne donne
pas lieu à un repreneur évident. Le MNLA, mouvement national de libération de
l'Azawad, découvre que les prétendants au ramassage des dépouilles de l'Etat
failli du Mali sont multiples. Hier, on annonçait la naissance d'un nouveau
groupe armé, le FLN de l'Azawad. Les aspirations du MNLA à la création d'un
Etat indépendant dans l'Azawad se heurtent d'abord à des gros obstacles
politiques fortement accentués par l'inquiétant parasitage des groupes
djihadistes. Cela ne dispense pas de parler de la viabilité économique
problématique d'un Azawad indépendant. Toutes les faillites ne donnent pas
forcément lieu à des opportunités.