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Les autorités algériennes se sont engagées à tout mettre en œuvre pour la libération et le rapatriement
de nos diplomates du consulat de Gao dont les auteurs de l'enlèvement sont
maintenant identifiés comme appartenant au groupe islamiste portant
l'appellation de «Mouvement pour l'unité et le jihad en Afrique de l'Ouest»
(MUJAO) qui en a revendiqué l'action. Les Algériens n'en attendent pas moins de
ces autorités, peu importe la manière dont elles s'y prendront pour parvenir à
libérer leurs compatriotes pris en otage. Le traumatisme qui a été le leur
quand en Irak d'autres diplomates algériens ont été la cible d'une opération du
même genre avec la tragique conclusion que l'on sait, ne s'est pas estompé.
Tout aussi déterminées qu'elles sont à agir pour récupérer les otages, les autorités algériennes sont néanmoins placées devant une situation extrêmement délicate compte tenu du contexte de la région où leur enlèvement a eu lieu et des acteurs dans celle-ci avec lesquels elles doivent compter. Une opération militaire menée par des forces algériennes est à envisager et a incontestablement les faveurs de l'opinion nationale outrée par l'humiliation infligée à l'Algérie par la bande armée auteur de l'enlèvement. Mais une telle initiative ferait que les autorités algériennes pourraient se retrouver accusées par certaines parties maliennes ou étrangères de violation de la souveraineté nationale du Mali, même si la région où s'est produit le rapt de nos compatriotes échappe totalement à l'autorité malienne elle-même toute virtuelle et donc incapable du moindre secours en faveur de nos compatriotes. Accusation qui leur sera d'autant plus aisée qu'en la circonstance les autorités algériennes agiront en contradiction avec la thèse défendue par elles du refus de l'ingérence extérieure dans la crise sahélienne. En dehors de cette option, l'Algérie pourrait recourir à celle de la négociation indirecte avec les ravisseurs. Mais outre que cette voie sera longue et aléatoire dans son résultat, il faudra aux Algériens trouver les bons et crédibles intermédiaires. Le MNLA qui prétend ne pas nourrir d'intentions anti-algériennes n'est pas à écarter dans ce cas, sauf qu'on le voit mal dans ce rôle alors qu'il est engagé dans la lutte contre les groupes islamistes dont le MUJAO pour le contrôle de la région du Nord-Mali dont il a proclamé la prétendue indépendance sous son autorité. Négocier alors directement avec les ravisseurs est une solution que les autorités algériennes n'envisagent même pas, tenues qu'elles sont de respecter le credo du refus de la négociation avec les terroristes dont elles exigent le respect sur la scène internationale. Entre ces deux options qui peuvent valoir à l'Algérie d'indubitables prolongements diplomatiques négatifs, il y a celle d'une intervention africaine dans l'Azawad approuvée par l'ONU et à laquelle l'ANP participerait avec pour mission de traquer les ravisseurs de nos diplomates. Faire accepter une telle opération, l'organiser et la mettre en œuvre demande du temps, ce qui prolongera le calvaire des otages. Autant dire que les autorités algériennes ont sur les bras un problème dont la résolution ne leur va pas être tâche aisée. Coincées qu'elles sont par l'urgence qui s'impose à elles de faire quelque «chose» et les risques qu'elles encourent diplomatiquement par des initiatives unilatérales. Il reste que l'opinion nationale ne peut accepter que le calvaire de nos compatriotes se prolonge et fait pression sur ces autorités pour qu'elles agissent et vite et démontrent que l'Algérie ne s'incline pas devant les groupes terroristes. |
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