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A l'évidence, le marché des Fruits et légumes est entré dans une période
de turbulence qui ne fait que s'exacerber avec des prix qui flambent.
En effet, si à l'Est, on observe une accalmie pendant que les tarifs sont maintenus à la hausse et ne cessent de grimper un peu plus chaque semaine, particulièrement pour ce qui est des fruits, ce n'est pas le cas dans la région centre indique un responsable de l'UGCAA à qui nous avons posé la question hier, où le marché de gros de Bougara, plaque tournante du négoce dans la capitale, est en grève depuis mardi 27 Mars. «Et ce, mouvement de débrayage va être bientôt suivi par les marchés de gros de Khemis el Khechna, Hatatba et Boufarik», a ajouté notre interlocuteur. Ce dernier «estime inconcevable qu'un mandataire au marché de Bougara qui a toujours payé pour le carré qu'il exploite une redevance de 3500 dinars se voit obligé, en vertu d'un nouveau cahier des charges élaboré par l'administration, de payer 15000 dinars pour le même carré, et cela sans aucun préavis. Le commerçant ne peut plus travailler dans ces conditions. S'exprimant sur la flambée des prix des fruits et légumes qui frappe toutes les régions du pays, ce responsable estime que le phénomène est tout à fait naturel et normal en disant que les prix ne font qui suivre la tendance mondiale. «Prenons l'exemple d'un producteur local (un fellah) qui paie le quintal de semences de pomme de terre à 1000 , le quintal d'engrais est à 7.000 dinars, ainsi que l'eau, etc. Ainsi, dans ces conditions le kilo de pomme de terre va revenir à 65 dinars à la production. C'est à dire à 90 dinars le kilo chez le détaillant, ce n'est pas du tout mal payé !». Il met la flambée des prix actuels sur le compte de l'inflation mondiale. Sur un autre plan, explique un autre membre du syndicat des commerçants, le marché national manque singulièrement d'organisation «et ce n'est pas les promesses sans lendemain du Ministère du commerce de faire baisser le prix de la pomme de terre qui vont remédier à cette situation qui n'a que trop duré. «Où en est , s'est demandé enfin un troisième, la promesse des pouvoirs publics d'instituer un organisme national de gestion des marchés de gros». Par ailleurs, une tournée faite hier matin aux deux principaux marchés du centre ville et avec les discussions que nous avons engagées avec les commerçants et les citoyens, il semble que tout le monde allait dans le même sens. «Le Ministre a promis dernièrement que le prix de la pomme de terre va diminuer bientôt. Mais là au contraire, il continue de flamber. Où sont les pouvoirs publics ?» a crié une ménagère rencontrée au marché Boumezzou. «Pendant ce temps, nous continuons à payer notre repas quotidien au prix fort, intervient une seconde, car figurez-vous dans la situation où nous sommes, on ne peut faire cuire la marmite pour faire un repas à moins de 500 dinars ! Multipliez cela par deux dans la journée et vous verrez que notre pouvoir d'achat est soumis à de rudes épreuves». La persistance de la hausse des prix est expliquée différemment d'un commerçant à un autre. Si certains mettent en cause la longue période de neige qui a frappé la région et causé des pertes aux récoltes, comme ils le disent, alors on ne trouve plus de produit chez le fellah, d'autres avancent le fait que la récolte des régions du sud n'est pas encore arrivée à maturité, tandis qu'une troisième catégorie accuse les commerçants du centre et de l'ouest du pays qui s'acheminent vers les wilayas productrices du Sud ( principalement El-Oued et Biskra) et râflent tout, affirment-ils. En tout cas, les ménages continuent à souffrir en payant ces tarifs affichés. Aux marché Boumezzou et Bettou du centre ville, la pomme de terre continue toujours à être payée à 90 dinars le kg, et ce, quel que soit la qualité et la variété. La tomate produite localement est proposée entre 80 et 100 dinars, la salade entre 40 et 50 DA et la courgette à 140, les choux-fleurs à 80, le poivron à 90 et les haricots verts au prix incroyable de 260 dinars. La flambée est aussi de mise pour les fruits, surtout pour les bananes qui sont montés brusquement à 185 dinars le kilo alors qu'elles étaient proposées à 130 il y a une dizaine de jours. La production locale d'orange se faisait désormais rare en cette arrière-saison, c'est le produit d'importation qui a pris sa place sur les étals et le kilo de la fameuse «Thomson» se trouve proposé à pas moins de 180 dinars et sa sœur la mandarine à 190. Pour terminer ce petit tour d'horizon, signalons que du coté des prix de viandes rouges et blanches, c'est le statut quo. Celle du mouton stationne toujours à 1.000 dinars et parfois plus, celle du veau à 750 (le bifteck est à 1.200). Enfin, le kilo du poulet était hier à 280 dinars. |
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