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Mohamed Bouhadjar, le président de la chambre nationale de l'agriculture,
en place depuis novembre 2011, a estimé hier que « la hausse des prix des
produits agricoles et notamment de la pomme de terre ne peut nullement se
justifier par la faiblesse de l'offre étant donné que contrairement au passé,
la rareté du produit n'était pas perceptible sur les marchés ». En revanche, il
renvoie cette flambée rarement égalée « à la spéculation née du système de
régulation qui a montré toutes ses limites ».
M. Bouhadjar a expliqué qu' «en dépit des intempéries qui ont été relativement à l'origine de l'indisponibilité du féculent sur le marché, les prix injustifiés imposés aux consommateurs proviennent de la non compréhension du système de régulation qui a généré un stockage abusif pratiqué par certains opérateurs dans le seul souci d'obtenir de meilleures marges bénéficiaires ». En clair, « il faut mettre en place un système de régulation plus efficace et recentrer la mission de stockage et la ramener à un niveau plus rationnel », devait préciser l'intervenant qui présidait une rencontre régionale des chambres d'agriculture des wilayas d'Oran, Tlemcen, Mostaganem, Aïn Témouchent et Sidi Bel-Abbès dans le cadre de la mise en place d'un plan d'action des chambres de l'agriculture en relation avec le renouveau du secteur de l'agriculture. « Sans accuser personne, cette situation pourrait dans l'avenir se répercuter directement sur le producteur et le détourner de sa mission d'assurer la sécurité alimentaire qui est en train de prendre forme en Algérie et pour preuve, l'Algérie n'a pas recouru à l'importation de la pomme de terre depuis près de 5 ans », a également déclaré l'intervenant. Ce dernier a annoncé d'emblée que pour les postulants à la concession des terres agricoles publiques, un dispositif décidé il y a deux ans mais qui tarde à être concrétisé en raison de l'établissement des actes de concession donnant droit aux crédits bancaires, que le gouvernement vient de décider d'alléger la procédure en invitant les futurs bénéficiaires ayant signé le cahier des charges à se rapprocher des services de l'office national des terres agricoles qui a sous sa coupe un domaine public estimé à 2,8 millions ha, pour l'obtention d'une attestation leur permettant de se rapprocher des établissements banquiers pour bénéficier aussi bien des crédits saisonniers « Rfig » que les crédits destinés à l'investissement « Ettahadi ». Cette décision qui concerne plus de 200 000 candidats, selon l'orateur, a été initiée suite au constat effectué sur le terrain et le retard de la concrétisation du dispositif d'autant qu'aussi bien les terres que les fonds sont disponibles. Quant aux formalités administratives pour l'établissement des actes de concession pour, rappelons-le, une durée de 30 ans, elles se feront progressivement par les services des domaines ainsi que ceux du cadastre. Abordant le plan d'action de la chambre nationale de l'agriculture qui doit retrouver son rôle d'intermédiaire entre les pouvoirs publics et les exploitants, M. Bouhadjar expliquera qu'il est impératif que les chambres de l'agriculture s'impliquent davantage dans l'organisation des salons et des manifestations agricoles et de se rapprocher des jeunes agriculteurs qui ont investi le secteur pour mieux les accompagner. Abordant la question de l'assainissement de la corporation des agriculteurs, le même responsable a révélé que désormais, les vrais exploitants obtiendront une carte magnétique pour une meilleure identification et ce dans le but d'éviter tout risque de falsification de cette carte qui a donné lieu à des actes frauduleux. Notons enfin qu'après Oran, le responsable de la chambre nationale de l'agriculture présidera aujourd'hui à Mascara une rencontre similaire et qui regroupera 5 autres wilayas de l'Ouest. |
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