|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
L'ancien Premier ministre de Wade est devenu le
nouveau président du Sénégal après avoir remporté, haut la main, le deuxième tour
de la présidentielle qui s'est déroulé sans incidents notables, hormis l'action
d'hommes armés qui ont perturbé le vote dans quelques bureaux en Casamance (sud),
région en proie à une rébellion indépendantiste depuis trente ans.
Victoire prévisible, la seule inconnue de cette deuxième manche était la réaction du chef de l'Etat sortant, Abdoulaye Wade, 85 ans et au pouvoir depuis 12 ans. Cette appréhension est née des violences de février qui ont éclaté après l'annonce de la nouvelle candidature de Wade, contrairement à la Constitution, et qui ont fait entre 6 et 15 morts et au moins 150 blessés. Cependant, la reconnaissance presque immédiate par Wade de sa défaite, avant même la publication des premiers résultats officiels, a dissipé les craintes et confirmé l'ampleur de la victoire de Macky Sall, 50 ans, les premières estimations officieuses lui donnant environ 70% des voix. Candidat à sa propre succession, Abdoulaye Wade était arrivé en tête du premier tour avec 34,81% des voix, suivi de Macky Sall, 26,58%, qui, par la suite, a obtenu le ralliement des 12 candidats battus du premier tour, qui voulaient barrer la route à M. Wade dont ils jugeaient la candidature «anticonstitutionnelle» après deux mandats. Macky Sall disposait également du soutien de mouvements de jeunes comme «Y'en a marre» et de celui du chanteur Youssou Ndour. Cette transition, somme toute démocratique, a été saluée par l'ensemble des partenaires étrangers du Sénégal et par la population locale qui a laissé libre cours à sa joie. La France, ex-puissance coloniale et principal partenaire économique du pays, l'Union africaine (UA) et l'Union européenne (UE) ont estimé que le second tour et l'alternance pacifique qui en a résulté «font honneur non seulement à ce pays mais au continent africain tout entier», alors que quatre jours auparavant, un coup d'Etat militaire au Mali renversait le président Amadou Toumani Touré, avant une présidentielle prévue le 29 avril. Quelque 300 observateurs étrangers ont surveillé le vote, notamment de l'UA, de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) et de l'UE. L'ensemble de la presse sénégalaise, unanime, saluait également l'élection de Sall comme une «victoire du peuple» et de la démocratie. Sitôt l'euphorie du succès dissipée, M. Sall, avait indiqué vouloir s'attaquer à plusieurs chantiers dont la «situation dramatique des finances publiques» et surtout l'épineux problème de la situation alimentaire préoccupante de plus de 800.000 Sénégalais menacés de famine dans le nord du pays, à cause de la sécheresse. Il devrait surtout faire face à une éventuelle grogne des fonctionnaires de l'Etat puisqu'il compte réduire en particulier les représentations diplomatiques du Sénégal et baisser de moitié environ le nombre des ministres, une quarantaine actuellement, pour arriver à diminuer les prix des denrées alimentaires de base. |
|