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Santé: Tuberculose, ce que ne disent pas les chiffres
par Houari Barti
La journée d'étude et d'évaluation du programme de lutte contre la
tuberculose au niveau de la wilaya d'Oran, organisée hier par la direction de la Santé et de la Population à l'ITSP, a été une occasion pour les responsables du secteur
de souligner «une baisse nette de la tuberculose pulmonaire» au niveau de la
wilaya. Selon les chiffres officiels de la DSP, 1.690 cas de tuberculose ont été enregistrés
en 2011, dont 848 de type pulmonaire (50,18%) et 842 cas de type extra
pulmonaire. La prévalence de la tuberculose pulmonaire est passée de 80 cas
pour 100.000 habitants en 2010 à 52 cas pour 100.000 habitants en 2011, ce qui
traduit une baisse de l'ordre de 35%. Ces résultats «positifs» mis en avant par
les autorités sanitaires de la wilaya pouvaient en effet constituer une source
de satisfaction s'il n'y avait pas d'autres chiffres beaucoup moins reluisants
et une réalité du terrain dont seuls les malades et les médecins traitants en
connaissent véritablement l'ampleur. S'agissant des chiffres, il est
intéressant de se pencher sur ceux ayant trait aux cas de tuberculose de type
extra pulmonaire. Ces derniers représentent en effet pas moins de 842 sur 1.690
enregistrés en 2011, soit quasiment la moitié des cas. Si les cas de
tuberculose pulmonaires à Oran ont enregistré une nette baisse en 2011 par
rapport à l'année précédente, le nombre de cas de tuberculose extra pulmonaire
a, lui, fait un véritable bond. En terme de prévalence, la tuberculose extra
pulmonaire est passée de 47 cas pour 100.000 habitants en 2010 à 52 cas pour 100.000
habitants, soit une hausse de près de 10 %. Mais cette hausse du nombre de cas
de tuberculose extra pulmonaire n'est qu'un défi parmi tant d'autres auxquels
doivent faire face les autorités sanitaires de la wilaya. La réalité que subit
à la fois le malade et le médecin traitant fait en effet état de problèmes
encore plus préoccupants. D'abord, il y a le problème récurrent des «ruptures
de médicament» au niveau des unités de traitement et de contrôle des maladies
respiratoires. Un problème que les spécialistes sont unanimes à en souligner le
caractère néfaste pour le succès du traitement, en le désignant parmi les
principaux facteurs responsables des cas de résistance que certains malades
développent. A ce propos, le directeur de la Santé de la wilaya a indiqué que «le problème des
ruptures de médicaments antituberculeux» devrait être réglé une fois pour
toutes cette année avec la décision du ministère d'abandonner cette année la
procédure du «credoc», ce qui devrait faciliter
l'approvisionnement régulier des structures sanitaires en médicaments. L'autre
problème enregistré dans le traitement de la tuberculose a trait aux cas de
résistance. Un volet important du programme de lutte contre la tuberculose, mais
dont, malheureusement, aucune donnée statistique récente concernant la wilaya
d'Oran n'a été communiquée hier. Il est à souligner enfin que le DSP d'Oran a
annoncé la tenue chaque mois d'une réunion regroupant les spécialistes et les
responsables du secteur autour d'étude de cas particuliers, dont les cas
développant des résistances au traitement.
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