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Le 1er avril 2010, aux environs de 7 heures, les éléments de la section 13
du groupement de garde-frontière (GGF), alors en patrouille de routine dans la
région frontalière de Béni Bousaïd (daïra de Zouïa), aperçurent fortuitement une voiture suspecte en
train de se frayer un chemin vers le territoire national via un sentier barré.
Par jumelles, ils purent constater une Peugeot 504 garée et un homme, le conducteur, en train de dégager des pierres posées au travers de la route, en guise de barrière, pour passer de l'autre côté de la frontière. Mais, grâce à son flair de contrebandier sans doute, l'homme put s'enfuir à temps, abondonnant sa P-504 sur place. La course-poursuite tourna court, du fait que le suspect put rallier le territoire marocain, situé à 600 mètres plus loin seulement. La fouille du véhicule se solda par la découverte de près de cinq quintaux de kif, précisément 487 kilos, de qualité «1er choix». Sans plus. Une enquête contre X fut ouverte le même jour par la Gendarmerie nationale. Le lendemain, les mêmes éléments de la GGF fournirent aux enquêteurs un élément susceptible de les mettre sur une piste, à savoir un téléphone portable qu'ils avaient trouvé au cours d'un ratissage méthodique de la zone. Dans le raisonnement des enquêteurs, l'appareil pouvait, fort probablement, être celui du trafiquant. Il lui serait tombé de la poche durant sa fuite. Le propriétaire de la puce téléphonique fut identifié grâce aux informations recueillies auprès des personnes dont les numéros figuraient sur l'historique d'appels du téléphone en question. Il s'agissait de M. S., un trentenaire issu d'une famille qui habite dans un misérable hameau, à quelques encablures seulement de l'endroit où fut saisie la drogue. Arrêté, le mis en cause avoua sans détour qu'il était le propriétaire du téléphone, et ce bien que l'opérateur téléphonique affirma que la puce était enregistrée au nom d'une autre personne résidant à Annaba. Selon M. S., il s'était procuré, sans dossier aucun, cette puce auprès d'un KMS à Zouïa. Quant au kif, M. S. a toujours affirmé qu'il n'avait rien à voir dans cette histoire. Le téléphone retrouvé à 1.500 mètres de la scène du crime, M. S. dit l'avoir fait tomber là-bas, par inattention, au moment où il prenait sa «dose quotidienne» de Ricard, pour noyer ses souffrances dans l'alcool. Le représentant du ministère public, mettant l'accent sur un faiscau de points énigmatiques, a requis 15 ans de réclusion. L'avocat de la défense a, pour sa part, battu en brèche les éléments d'accusation «trop légers et caricaturaux» sur la base desquelles son mandant a été «superficiellement» inculpé d'importation illicite de stupéfiants. A l'issue des délibérations, M. S. a été déclaré innocent et acquitté. |
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