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Notre supplément économie avec la collaboration de «MAGHREB EMERGENT» : Le secret du sandwich chétif de la croissance algérienne

par Salim Rabia

Personne, jusqu'à preuve du contraire, ne peut rendre les pouvoirs publics responsables du départ sur la pointe des pieds de l'enseigne Quick, vendeur de sandwichs devant l'éternel business. Le seul constat «critique» que l'on peut faire dans ce domaine est, une fois de plus, la difficulté à avoir une information de la part des autorités présumées concernées. Quick s'en va, on ne va pas le pleurer. Et on espère que la justice rétablira dans leurs droits de travailleurs traités comme s'ils n'existaient pas et à qui l'on a demandé de signer une demande de mise en disponibilité pour masquer un licenciement pur et simple. Pourquoi Quick n'a pas marché ? Les Algériens n'ont pas aimé ses sandwichs ? Il vend trop cher ? Il n'a pas gagné suffisamment ? Il a fait un mauvais investissement ? On n'en sait rien. Puisque chez Quick et son représentant, c'est motus et bouche cousue. Encore une fois, espérons qu'un procès nous apportera les éclairages que nous ne pouvons avoir par les voies ordinaires de l'information. On suivra donc ce restaurateur qui ne laissera pas un souvenir impérissable? Juste des casseroles et quelques espaces censés nous mettre «in» et dans la «mondialisation». Celui de la bouffe standardisée et ? c'est une question de goût, admettons-le- peu engageante. Donc personne ne fera reproche au gouvernement de ne plus voir une enseigne Quick rue Ben M'hidi ou ailleurs. Mais quand successivement, la Banque mondiale et le FMI nous confirment pour la sixième année consécutive que la croissance algérienne restera chétive, on n'est pas dans une affaire de sandwich mais sur des questions à la digestion beaucoup plus lourde. Quand la dépense publique est aussi élevée et que la croissance est très modeste et en tout cas toujours loin des projections annoncées, la moindre des choses est de se poser des questions. La gouvernance économique du pays ne pose-t-elle pas un problème pour ceux qui décident quand ils lisent les bilans établis par les institutions financières internationales ? Et si ces bilans n'omettent pas de dire que l'Algérie dispose d'une aisance financière relative, ils soulignent que comparativement aux pays voisins, nos performances sont faibles. Bien entendu, ce sont les économistes qui, par pudeur, parlent de gouvernance économique. Juste pour éviter d'aborder le plat difficile de la gouvernance tout court. Donc de la question politique. On finira par le faire un jour. Le plus tôt sera le mieux.