L'Algérie devra prendre en exemple l'Inde ou la Chine, dont les
gouvernements demandent à leur élite scientifique vivant à l'étranger de
parrainer les jeunes entreprises locales dans le domaine de la technologie, afin
de créer des start-up dans leur pays d'origine.
C'est en tout cas le souhait de Smaïl Chikhoune, le président du Conseil d'affaires algéro-américain qui prendra part au forum devant regrouper
notamment les ministères de l'Industrie et de la Poste et des TIC, l'Agence
nationale de soutien à l'emploi des jeunes (Ansej), des
banques et la délégation des technologues algériens de Silicon
Valley. Ainsi, une quarantaine de chercheurs et
d'ingénieurs algériens de la célèbre technopole de San Francisco, Silicon Valley, seront présents
en février prochain à Alger pour la mise en place d'un projet d'accompagnement
des entreprises innovantes algériennes. La délégation sera composée de
spécialistes exerçant, pour la plupart, dans les
grandes entreprises technologiques américaines telles que Apple, Google ou encore Intel, ainsi que d'Algériens, patrons de
leur propre société technologique. Ce forum de 48 h devra consacrer une
«feuille de route» à moyen et long termes avec pour but de promouvoir, en
Algérie, les jeunes entreprises en activité ou à créer de nouvelles
spécialisées essentiellement dans les nouvelles technologies. Smaïl Chikhoune explique que les
apports financiers ne suffisent pas à eux seuls pour la pérennité de telles
start-up mais que les conditions idoines de réussite s'appuient sur un
accompagnement professionnel multidimensionnel à travers le «coaching» et une aide en matière d'expertise en management,
d'où la pertinence de la présence des spécialistes algériens de Silicon Valley. Pour la mise en
place de ce projet, un fonds d'investissements baptisé «Casbah business
managers» a été créé, dont le rôle consiste à financer à la fois les start-up et le travail des experts. Provenant des
deniers de l'Etat, des banques ainsi que des entreprises de tout secteur, lesquelles
pourraient prendre des participations dans le capital de la start-up, il
financera des petites entreprises algériennes opérationnelles ou en phase de
constitution. «Un fonds d'investissement privé a été créé à Alger et
l'initiateur de cette démarche, à savoir l'organisation algérienne start-up
initiative (ASI) fondée par la diaspora algérienne en Californie, a déjà
sélectionné 14 entreprises activant dans les nouvelles technologies», a indiqué
le président du Conseil d'affaires algéro-américain
sur les ondes de la Radio
nationale. La création de ce fonds a été annoncée en marge de la visite d'une
délégation américaine conduite par la représentante spéciale du Département
d'Etat pour les Affaires commerciales et les entreprises, Mme Lorraine Hariton. La création de start-up, ou jeunes entreprises à
fort potentiel de croissance, figure au menu de cette délégation, composée
d'une quinzaine d'investisseurs américains, de représentants d'organisations non-gouvernementales, d'universitaires ainsi que de l'UABC. Rappelons que les Etats-Unis sont le premier client
de l'Algérie avec 9,26 milliards de dollars d'exportations algériennes
d'hydrocarbures, soit 21% de la totalité des exportations, et le sixième
fournisseur avec près de 2 milliards de dollars d'exportations américaines. Les
investissements américains dans le secteur des hydrocarbures en Algérie, où ils
sont présents depuis les années 1980, étaient de 16 milliards de dollars en 2010
et devraient atteindre 18 milliards de dollars en 2011, a
prédit M. Chikhoune qui a noté que 125 compagnies
américaines activent actuellement en Algérie.