Les études épidémiologiques portant sur le personnel exposé dans des établissements où sont traités depuis quelques années des patients atteints par le virus de l'immunodéficience humaine (VIH) ou d'autres formes de l'infection par le sida montrent que le risque de transmission au personnel est très faible. Cependant, si ce risque est faible, son existence est démontrée dans de nombreux cas en milieux de soins et de laboratoires qui reçoivent des dizaines de séropositifs et de malades de sida. La question qui taraude aujourd'hui l'esprit du personnel exposé dans ces établissements est l'inscription aux tableaux des maladies professionnelles de l'infection par le VIH. « Toute affection qui répond aux conditions médicales professionnelles et administratives mentionnées dans les tableaux est systématiquement présumée d'origine professionnelle, sans qu'il soit nécessaire d'en établir la preuve. Celle-ci ne peut être envisagée que si la maladie considérée est plus fréquente dans la population exposée à ce risque en milieu de travail que dans la population générale. C'est le cas pour les hépatites virales, par exemple, dont la fréquence, beaucoup plus élevée en milieux de soins et de laboratoires qu'ailleurs, a permis de faire bénéficier le personnel soignant de la possibilité de réparation dans le cadre de la maladie professionnelle», commentera un médecin du travail du CHU de Tlemcen. Et d'ajouter : «Ce n'est pas le cas pour l'infection par le VIH dont les données épidémiologiques sont très différentes, bien que les modes de transmission soient les mêmes que ceux du virus de l'hépatite B. Cette maladie sera-t-elle prise en charge au titre de l'assurance accident du travail ? Eu égard à sa gravité, son indemnisation pourra-t-elle donner lieu à l'attribution d'une rente ? Selon notre interlocuteur, l'idée fait son chemin pour l'inscription de cette infection par le VIH aux tableaux des maladies professionnelles dans la mesure où les personnels de santé sont exposés aux piqûres et projections importantes et à ce virus qui paralyse le système immunitaire en détruisant les globules blancs. A noter qu'au cours de la journée d'études et de sensibilisation sur le sida, organisée le 30 novembre 2011 à l'école préparatoire en sciences économiques, commerciales et sciences de gestion, Dr Berrouiguet Abdeslam (médecine interne) a indiqué, lors de son intervention, que pas moins de 600 nouveaux cas de sida/HIV ont été recensés à travers le territoire national depuis le début de l'année 2010. Ces nouveaux cas portent le nombre cumulé officiel depuis l'apparition de l'épidémie en Algérie (1985) à 4.745 séropositifs et 1.118 personnes en phase de sida maladie.