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Ce que les gestionnaires de
la mission éducative et ceux de l'acte pédagogique ne doivent pas ignorer.
En effet, la gestion de la mission éducative en Algérie a, de tout temps, été l'apanage de personnages qui, non seulement ne maîtrisent pas le dossier, se sont en sus, encoconnés dans une espèce de charisme qui ne leur ressemble pas et par conséquent, dans des fantasmes gluants ou dans des ambitions désarticulées. Moralité, à une gestion pédagogique de la mission éducative, lui était préférée une gestion politico-bureaucratique pour ne pas dire « au jugé » ou pourquoi pas, à la pièce. Résultat, la sinistrose a affecté le système éducatif algérien au point où aujourd'hui, il est totalement inopérant. En conséquence, sans un élan salvateur cette sinistrose qui s'érige dans des allures grandioses, risquerait de devenir son affectation définitive. Le souci est que l'avenir national soit, de plus en plus visible et de mieux en mieux lisible, l'esprit cartésien conviendra avec moi que les temps ne sont plus propices à la morbidité, au farfelu, à l'insolite, à la hussarde, aux plans « Marshall » dans la gestion de la mission éducative comme ils le furent. En effet, les temps ne sont plus aux slogans, à la démagogie ou à la fuite en avant, ils ne sont non plus aux replis et aux pauses mais à la conjugaison des efforts et des volontés. Les temps ne sont plus ceux de l'indétermination et de l'incertitude mais ceux d'une feuille de route bien pensée et bien réfléchie et qui permettra une gestion efficace des modules proposés par la mondialisation afin de s'y mêler, sans gêne et sans complexe. Notons qu'à l'heure de celle-ci, (de la mondialisation), où la compétition internationale devient impitoyable, ce sont les savoirs et les innovations scientifiques et technologiques qui redistribuent les cartes de la richesse et de la puissance. En conséquence, la croissance économique et la prospérité sociale ne sont plus, c'est une évidence, subordonnées à la seule possession des matières premières, fussent-elles stratégiques. Cela dit, l'explosion vertigineuse des connaissances, l'accélération de leur renouvellement, l'accroissement exponentiel des connaissances scientifiques et technologiques ayant imposé la mise en place d'une nouvelle société humaine, celle du savoir et de l'action, la nôtre qui aspire à être gouvernée par ceux qui savent et qui peuvent, devra l'être. Cela suppose que les savoirs dispensés à l'école devront, désormais, occuper une place prépondérante dans nos soucis entre autres, dans l'évolution de nos rapports avec les nations. L'heure est venue de cesser de régenter le système éducatif mais de débusquer toutes les carences qui l'ont empêché de promouvoir cette société de savoir et d'action, cette société capable de mobiliser ses aspirations pour qu'elles ne s'effilochent, d'orienter ses ambitions pour qu'elles ne tombent en désuétude, de sélectionner ses besoins pour qu'ils ne se transforment en désirs épars et de canaliser ses contraintes pour qu'elles ne l'envahissent et disposée à se donner tous les moyens pour pouvoir évoluer au rythme de l'international. L'heure est, alors, venue pour l'Ecole algérienne de cesser d'être ce ghetto de l'absurde et de faire corps avec les ajustements structurels définis par une politique éducative et culturelle qui, aux moments propices, saura s'arrêter, relire la conjoncture socio-économico-culturelle qui prévaudra, sélectionner les urgences et prendre « les virages » -(mesures)- qui s'imposeront. Cette politique qu'il convient donc de clarifier et d'engager, s'investira courageusement dans la lutte contre l'insignifiance et le « crétinisme » qui sont hélas, en tête d'affiche et qui privilégiera les actions porteuses d'intérêts sur les activités marginales et stériles générées, des années durant, par le discours politico-idéo-démagogique reproducteur de dérision et dont la fragilité et la vicissitude provenaient des contradictions qu'il secrétait et qu'il s'obstinait indécemment d'entretenir. Les acteurs du système éducatif devront, désormais, se mobiliser au profit de l'émergence du développement durable escompté et qu'animera, indubitablement, une école créatrice de renaissance. Cependant, une école créatrice de renaissance, ne pourra être qu'une école intelligente et une école intelligente ne pourra être que le « précipité » d'une politique éducative inspirée par un paradigme scolaire, porte-parole de son temps et témoin de demain, (qui prépare au lendemain). La tâche étant lourde et dure à accomplir parce qu'il s'agit d'une refondation pure et simple de l'école algérienne. Cela dit, pour qu'un élan soit authentiquement salvateur, il serait utile de ne pas faire table rase des points morts en chaîne qui avaient défiguré ce qui devrait être un système éducatif porteur d'avenir. Autrement dit, il serait judicieux de prendre acte de l'état des lieux, c'est-à-dire des causes qui ont été à l'origine des points morts en chaîne, constatées, d'en défaire l'attelage pour pouvoir définir un attelage politico-technico-pédagogique créateur de renaissance et qui s'exprimera à travers un plan de formation qui se refusera de se soumettre au diktat du révolu et par des buts qui se refuseront de se soumettre à celui de l'inertie force motrice de l'ineptie et surtout, qui inciteront l'élève à vivre son apprentissage comme une expérience où il interrogera ses relations avec la vérité, qui lui permettra d'apprécier la faisabilité et la portée de l'effort intellectuel authentique, (cet effort auquel collaborent le raisonnement logique, le jugement méthodique, en tant que composants de la mentalité scientifique), qui lui apprendra à persévérer dans la voie dans laquelle il s'engagera en développant son sens de la responsabilité et en apprenant à effectuer des percées dans l'actualité. ETAT DES LIEUX L'échec scolaire est en tête d'affiche Dresser l'état des lieux du système éducatif algérien, c'est procéder à une étape importante dans la définition de sa réforme. Il s'agit donc d'établir, sans complaisance aucune, un diagnostic de qualité et objectif de tous ses éléments constitutifs. Ce diagnostic devra être aussi précis et exhaustif que possible. Il portera à la fois sur les résultats positifs enregistrés grâce à l'effort de certains, sur les insuffisances générées par l'incompétence et la désinvolture de beaucoup d'autres et sur les contraintes qui carencent sa mission en analysant leurs causes et en mesurant toutes leurs implications. Il s'agit, en l'occurrence, non seulement de situer les responsabilités des uns et des autres mais d'avoir une rigoureuse connaissance de l'état actuel de notre système d'éducation et de formation pour mieux prendre conscience de la réalité de la situation du terrain et apporter les correctifs qui s'imposent. Jusqu'à ce jour, ce qui est supposé être l'efficacité du système éducatif algérien est mis à l'index parce que les objectifs qu'il s'est fixé, subissent une crise de confiance et les repères auxquels il devrait se référer, ont été falsifiés. Alors qu'il devrait évoluer au plan du pédagogique authentique, développer chez chaque élève son avoir cognitif, ses potentialités intellectuelles, ses dispositions psychologiques et le comportement du futur citoyen porte-parole de son temps et témoin de demain et l'initier à l'action solidaire du progrès ; alors qu'il devrait l'approcher avec optimisme et respecter sa condition d'élève en canalisant ses espoirs et en faisant aboutir ses aspirations ; alors qu'il devrait prospecter avec perspicacité et vitaliser ses virtualités cachées, (ses aptitudes, ses attitudes et ses inclinaisons) et exploiter avec pertinence celles qui sont apparentes, il s'est inventé «machine à enseigner» sans pour autant éduquer, instruire, former et qualifier. Il fait fi de la régression patente des capacités de celui-ci et de sa motivation. Encore moins, il ne l'explique. Il a de la sorte, dévié autant l'élémentarité de sa mission, (éduquer, instruire, former et qualifier) que son but : le développement humain. Autrement dit et bien qu'il sache, quelque peu, exposer les connaissances, bien qu'il sache quelque peu les faire assimiler, il demeure, à ce jour, mal armé en matière de plans formation. Ceux-ci devraient être animés par des programmes d'études pertinents mais allégés et orchestrés par des gestionnaires de l'acte pédagogique capables de dispenser de la pédagogie au lieu de « la jeter » et par des gestionnaires de la mission éducative soucieux de développer les compétences et les attitudes indispensables à la gestion des exigences imposées par un monde en constante mutation, au lieu de faire dans « le semblant ». Conséquence, au lieu de s'investir dans la structuration de la mentalité scientifique qui acquise à l'esprit, permettra à l'aptitude à l'autonomie et à l'adaptation aux circonstances de s'exprimer, il, (le système éducatif), a fait dans le développement des attitudes passives. Au lieu de promouvoir le travail en équipe et la coopération entre élèves, c'est toujours la compétition individuelle et l'émulation qui y sont encouragées. Au lieu de leur apprendre à évaluer leur travail, ils subissent une évaluation chiffrée qui, quand bien même, elle se veut impartiale, couve tout de même, l'arbitraire. (Mieux encore, les critères selon laquelle celle-ci est appréciée, échappent souvent à ceux qui en sont en charge). Piloté au « jugé », il a tendance à se refermer sur lui-même et à cultiver cette inadéquation qui a grossi démesurément, entre des idéologies obsolètes, des comportements rétrogrades et les exigences du développement durable imposées par le « vivre ensemble » dicté par le troisième millénaire. Dogmatique et profondément tronqué, il a pratiquement relégué à un rôle accessoire la formation des capacités d'analyse et de synthèse, (ces composantes de l'intelligence pratique), quand bien même l'effort d'instruction qu'il a consenti a enregistré quelques résultats. L'action éducative quant à elle, reste timide. En effet, le développement culturel, le sens civique, l'assimilation des valeurs nationales et universelles ne sont pas au niveau escompté et la capacité de création artistique et de production intellectuelle est modeste. Ayant, par ailleurs, fait dans une massification, (une démocratisation), de l'enseignement mal pensée et mal réfléchie, il n'a pas été favorable à la formation des élites. S'agissant du niveau de qualification des encadrements tant administratif que pédagogique. Il est faible, bien que l'on relève au plan quantitatif des ratios d'encadrement qui paraissent relativement suffisants. Cette sous qualification des personnels n'est que l'expression de l'insuffisance notoire de la motivation, de la vocation et de la formation particulièrement pédagogique dont ils devaient être nantis, (cette dernière est à ce jour une formation dite d'appoint qui ne dépasse guère une année). Elle est aussi, celle de l'inefficacité des opérations supposées être de recyclage et de perfectionnement engagées par des visites d'inspection et des séminaires. Conséquence, le déficit cognitif, psychopédagogique et professionnel ne peut donc qu'être au rendez-vous. En conséquence, les modes de gestion de la mission éducative et de celle de l'acte pédagogique, en vigueur, ne permettent pas au système éducatif, une maîtrise suffisante. Ceci apparaît notamment dans l'absence quasi-totale de continuité et de cohérence entre les différents segments qui le constituent. En outre, l'absence d'une prise en charge sérieuse des élèves en difficulté d'apprentissage par des cours de soutien et de rattrapage de qualité et par un enseignement adapté, l'insuffisance de moyens didactiques, l'absence de recherche pédagogique, l'inefficacité du processus de suivi et d'évaluation et l'inadaptation de celui de l'orientation scolaire sont autant de facteurs qui ont favorisé la cristallisation de l'échec scolaire. Moralité, ce qui est supposé être les performances, (compétences générales et qualifications spécialisées), constatées chez les sortants du système éducatif, sont nettement insuffisantes et les taux d'échec aux examens des différents niveaux en sont des indices éloquents. Moralité : la faiblesse du niveau scolaire atteint est donc justifiée. L'examen critique du bilan ci-dessus dressé, révèle des distorsions Les distorsions enregistrées sont le produit de dysfonctionnements de la politique éducative en vigueur. Ces dysfonctionnements sont l'expression d'un cumul de lacunes dans la maîtrise des stratégies de mise en œuvre de celle-ci et de l'absence d'un cadre permettant l'évaluation de sa rentabilité. (Notons, à ce propos, que cette politique éducative n'a jamais été mise en œuvre dans le cadre d'une démarche globale et cohérente encore moins, évaluée). Par ailleurs, dans son orientation et son contenu, cette politique éducative a toujours subi, non seulement les contraintes de l'incompétence de ceux qui sont en charge de son application mais aussi, celles des idéologies tant orientale qu'occidentale. Cela s'est traduit par un décalage notable entre le projet éducatif et la réalité sociale en évolution. Ce décalage peu manifeste au départ, s'est progressivement aggravé pour aboutir à une véritable crise d'adaptation de l'école aux préoccupations de la société, (ses ambitions, aspirations, besoins et contraintes) et aux enjeux nationaux. Mieux encore, cette politique éducative «jusqu'au boutiste», n'a su accorder aux acteurs de l'éducation, (Inspecteurs d'enseignement, Chefs d'établissement, Enseignants, Elèves, Parents d'élèves, Syndicalistes), l'importance et le rôle qui leur sont dus. Dans son effort de l'entretien de « la chasse gardée » de ce qu'ils croient être leur notoriété orchestrée par les responsables à tous les niveaux et de la promotion de l'idéologie partisane en vogue et pour y avoir longtemps obéi, elle ne s'est jamais investie dans la promotion d'une pédagogie appelée à structurer l'esprit soucieux de s'épanouir. Elle s'est faite le creuset de la sinistrose nationale. En effet, sinistrée et c'est donc le seul qualificatif qui vaille pour dire, sans autre forme de nuance, l'état de délabrement avancé de l'Ecole algérienne. Un naufrage dont personne ne doute. Encore moins ceux dont le métier est de clamer, par tous les temps que tout va pour le mieux. Bien avant que le Président Boudiaf ait exprimé, sans ambages, le constat de faillite d'un système éducatif et culturel archaïque, aveugle, effrité, d'autres personnalités à l'image de Mostefa Lachraf, avaient auparavant tiré la sonnette d'alarme. C'est à croire qu'ils prêchaient dans le désert ! C'est à croire qu'il n'y avait personne pour les entendre. Le souci d'une Ecole moderne, génératrice d'épanouissement social, se heurte aujourd'hui encore, malgré les bonnes volontés qui émergent çà et là, à la logique de l'intérêt, partie prenante de l'inertie, jusqu'à l'asphyxie. Combien furent-ils, combien sont-ils aujourd'hui encore, dans l'anonymat, à se prêter main forte pour continuer à creuser ce « ghetto de l'absurde », faisant de la société algérienne une offrande à l'erreur, à l'informel sur un fond d'incertitude. Dès l'indépendance nationale, l'Ecole algérienne est devenue le lieu de tous les enjeux. Elle subira très tôt l'emprise du discours reproducteur de la dérision. Soixante années plus tard, c'est l'atrophie, la mort lente. L'échec et la déperdition scolaires, la difficile adaptation des bacheliers au cycle universitaire et la dégradation des mentalités et des comportements sont portés au compte de cette école alors qu'elle devrait être l'outil du développement durable et dissiper les malaises de la société et les conflits qui l'opposent à elle-même. Aujourd'hui, force est de constater que l'école algérienne ne sait plus répondre aux attentes légitimes et aux besoins réels de la collectivité. Plutôt qu'agir, la confrérie préfère encore discourir. Que de monde pour réussir l'échec ! Que de monde pour réussir un enchaînement mascaradesque de difficultés qui non seulement se juxtaposent, elles s'ajoutent, elles se multiplient même. C'est cette logique-là du consensus par l'absurde qui a fait que toutes les tares inoculées à l'école algérienne, soient comme justifiées, en toute bonne conscience, par des arguments voulus imparables. Parmi ces tares, on décompte : - des établissements en folie, (conçus pour mille élèves, ils en accueilleront deux mille) ; - une pédagogie qui, ayant du mal à se frayer un chemin, est devenue une pédagogie de «l'urgence» que des enseignants eux-mêmes formés en catastrophe, «jettent» dans le brouhaha de salles de classe surpeuplées plus qu'ils n'en dispensent ; - de moins bons enseignants ont eu à former, en moins de temps, d'avantage d'esprits mal formés ; Et quand par bonheur, il se trouve quelque ersatz de volonté à donner le coup de pied dans la fourmilière, c'est immanquablement pour donner le jour à une réformette-éclair, ficelée en deux temps, trois mouvements. L'Ecole algérienne se retrouve ainsi plus proche du gardiennage d'enfants que d'un lieu de formation et d'apprentissage. Non, rien n'y va plus ! Par quelque côté que l'on aborde la question, il y a sérieux problème. Des Inspecteurs d'enseignement, des Chefs d'établissements, des Enseignants, des Elèves, des équipements et du mobilier scolaires, des manuels scolaires, des programmes d'étude, des modes d'évaluation, des procédés et des méthodes d'enseignement, des rythmes scolaires, du système d'orientation scolaire, il y a infiniment à dire. Quelque part, dans cette Ecole là, la mégalomanie semble avoir triomphé. Faudrait-il, dès lors, se suffire des protestations et autres dénonciations de cet état de fait ? Faudrait-il se suffire de constater cette anarchie « méthodique » qui a assassiné l'Ecole algérienne et par ricochet, a généré l'accélération de la déliquescence sociale par le billet de l'obstruction de la pensée et par la déviation du comportement ? La défaite qui s'est emparée de l'Ecole algérienne pour en faire une institution « irresponsable », est une sorte d'abstraction dévorante qui vit par elle-même, pour elle-même et qui s'obstine, à ce jour, à légiférer l'incohérence et à légitimer un porte-à-faux avec l'ambition citoyenne. Sans pour autant vouloir théâtraliser le drame, il est assurément plus que temps de dépasser les névralgies d'un consensus épuisé, en miettes, de jeter bas compromis et compromissions et de s'atteler au meilleur. Il y a par conséquent, on le voit, on le sent, urgence d'un vrai débat, d'un débat performant, d'un débat qui rompt avec le factice et le tacite pour toucher du doigt cet échec par nous-mêmes sécrété. Il y a urgence d'un débat qui ne pâtira d'aucune concession, d'aucune restriction pour établir une plate-forme éducationnelle sur laquelle s'édifiera un système éducatif et culturel libéré de l'étau de la mégalomanie et des serres de la médiocrité. Pédagogie, formation des enseignants, langues à enseigner, conception et élaboration des programmes d'étude, organisation des rythmes scolaires, encadrements, (pédagogique et administratif), espace scolaire, évaluations (systémique et formative), orientation scolaire, profils de sortie... autant de thèmes d'un débat en retard de plusieurs décades, qui ne sera plus prétexte à quelques réformettes de circonstances, qui osera bousculer les intérêts des promoteurs de l'erreur, des rentiers de l'école et autres défenseurs autoproclamés des «constantes nationales», (alors qu'ils n'en sont que le visage hideux), qui viendra débusquer des peuplades de planqués passés pour maîtres dans l'art de faire semblant en différant l'avènement du développement national durable aux calendes grecques. A qui la faute ? Est-ce la faute, l'euphorie, au dirigisme, au dilettantisme des uns et des autres, au discours-carotte des uns, au discours-passion des autres, au discours-rotatoire de tous, aux théories fumeuses de certains technocrates, à l'errance de pédagogues chagrins ? Pas seulement à eux. En vérité, nous en sommes tous responsables qui par son mutisme complice, qui par sa soumission au diktat. D'une façon ou d'une autre, à un degré ou à un autre, nous sommes tous responsables puisque nous avions applaudi les méfaits des uns et des autres, tant et si bien que nous nous sommes évertués à ankyloser la pensée de notre jeunesse qui, aujourd'hui, erre à l'aventure et sans gouverne. En tout état de cause, il est tout à fait clair que l'Algérie ne peut « jouer dans la cour des grands » tant que la sphère dirigeante n'admette pas qu'à l'ère de la mondialisation où la compétition internationale devient impitoyable et où les retardataires ne peuvent que demeurer à la remorque des autres, ce sont les savoirs et les innovations scientifiques et technologiques qui redistribuent les cartes de la richesse et de la puissance et tant qu'elle ne cesse pas de dissimuler l'échec scolaire. En effet, ayant soixante années durant subi les méfaits de ceux qui ont « privatisé » la gestion de la mission éducative, le système éducatif algérien qui aurait pu être la force motrice du développement durable, est aujourd'hui totalement délétère parce que fondamentalement désorganisé et magistralement précarisé. Il livre annuellement des cohortes entières de jeunes Algériens si ce n'est aux injures du temps, à celles de la débrouillardise. Subissant l'effet « médiocratisant » de cette gestion « à sens unique » et qui a fait fi de l'ambition citoyenne, (se mêler au monde sans gêne et sans complexe, gérer le tumulte de la modernité sans inquiétude et sans trouble et faire dans la prospective sans erreurs et sans illusions), il a favorisé l'émergence de pans entiers de la société qui, nourrissant une platitude éducative et culturelle démesurément indigente, répriment, voire méprisent la réflexion et ses objectifs, sacralisent l'ignorance et les maux qu'elle engendre, refusent d'admettre qu'il existe entre les hommes un avenir commun. Il a favorisé l'émergence de pans entiers qui trébuchent à reculons. Pour avoir longtemps obéi à des décisions politiques et administratives farfelues, le système éducatif et culturel algérien n'a su s'interroger sur le processus qui permet l'émergence des élites. Par conséquent, il est, aujourd'hui encore, loin d'être l'expression d'une politique éducative et culturelle « valorisatrice » de la ressource humaine. Il n'est, en fait, qu'une simple entreprise d'assujettissement de l'esprit puisqu'il ne structure pas en lui le sens du raisonnement logique et celui du jugement méthodique. Cette situation alarmante due, en grande partie, à l'absence de vision prospective, est aggravée par une insuffisante liaison avec l'environnement interne et le manque d'ouverture sur l'universel et qui ont lourdement pesé dans le processus de dégradation générale des comportements, des mentalités et des réflexes. Derrière ce qui est communément prôné comme étant la force motrice du développement autonome durable, se cache une énorme escroquerie, l'échec scolaire dont la nation entière en est la victime expiatoire Cet échec élevé au rang de norme alors qu'il devrait être l'exception, ne peut donc être imputé qu'à l'absence d'un programme de recherche-développement en matière de prospective éducative et culturelle évoluant en fonction des grandes mutations qualitatives imposées par la mondialisation de l'idée et du comportement qui doivent d'ailleurs apprendre à se défendre contre la « médiocratisation » qui tend à se fossiliser et qui les a, hélas, affectés, à lutter contre l'ignorance et à promouvoir le réflexe à l'éducation permanente. En conséquence, il est imputé à l'absence d'un projet éducatif et culturel capable de sous-tendre un projet de société structuré autour d'un consensus mobilisateur répondant aux préoccupations nationales d'abord, (ambitions - aspirations - contraintes -besoins) et aux deux exigences mondiales ensuite, (se mêler au monde sans gêne et sans complexe et gérer le tumulte de la modernité, sans erreurs et sans illusions), d'où l'impérativité de lui faire échec. Il est grand temps que les Algériennes et les Algériens prennent acte de cette insalubrité éducative et culturelle qui les étouffe et de laquelle certains et en parfaits têtus, doutent encore. Il est grand temps qu'ils cautionnent leur appartenance à la commune humanité de façon engagée et lucide. Il est grand temps qu'ils prennent part au discours politique positif inhérent à la gestion de la mission éducative et s'érigent en une authentique force de propositions régénératrices au lieu de se contenter de le subir, s'entraident et s'assistent mutuellement pour édifier une école universelle, une école créatrice de renaissance : - de laquelle émergeront des femmes et des hommes qui sauront gérer les puissances et les obligations que leur créent les choses de la vie* ; ? Les choses de la vie : elles se répartissent entre la servitude et la liberté, entre l'injustice et l'équité, entre la faiblesse et la puissance. - qui établira cette continuité entre l'effort et le mérite qui font les nations et les civilisations ; - qui sera la toile sur laquelle se tisseront des comportements, des réflexes, des attitudes, des aptitudes et des valeurs qui font la culture d'une société de savoir et d'action ; - qui formera des compétences et des qualifications capables d'orienter ou de soutenir les rythmes du développement économique, culturel, technologique et politique d'une Algérie en recomposition et de les promouvoir ; - qui s'obligera par conséquent à préciser les objectifs et les finalités de son enseignement. En tout état de cause, il est impératif de cesser de palabrer et d'agir vite. Une société d'humanoïdes inspirée par la seule satisfaction de ses instincts de base est en phase de supplanter la société algérienne originelle. Commençons d'abord par mettre fin aux fourberies qui tentent de faire de l'échec scolaire une norme alors qu'il devrait être l'exception L'échec scolaire est à l'origine des malaises qui accablent toute société humaine qui viendrait à le subir. Il génère la dépendance de l'autre, l'infériorité, l'humiliation et les conflits qui l'opposeront à elle-même. Les dérives sociales, sous les auspices de sous-sociétés socialement marginales parce que mutilées intellectuellement et mal armées culturellement que le système éducatif aura produit en animant la négation de l'humain chez qui il n'aura pas favorisé la réussite scolaire et en qui, il aura, en contre partie, éveillé la part obscure du moi, se veulent être l'expression d'une loi. Cela dit, on ne peut faire échec à l'échec scolaire en nous limitant à faire le constat du malaise social qu'il engendre. Certes, en prendre conscience est légitime et digne d'intérêt, l'amoindrir pour enfin le réduire serait souhaitable. Autrement dit, il ne s'agit plus de vouloir le conjurer en nous confondant en palabres. Il nous faut réagir en nous engageant à lui faire échec. Commençant d'abord par mettre fin aux fourberies idéologiques qui tentent de s'enkyster dans notre société et aux tendances politiques qui s'y entrechoquent en quête de gisements électoraux qui aspirent à faire de l'école leur terre de mission et qui, de surcroît, l'étouffent sous le poids d'un administratisme sclérosant. Si donc celle-ci doit recouvrer ses fonctions de formation de l'autonomie intellectuelle, de libération de l'individu du joug de la dépendance et de promotion de la citoyenneté et si elle doit éduquer les jeunes à l'élaboration d'un projet de vie, il lui faut d'abord lutter contre les inadaptations scolaires qu'elle a développées. Cette lutte devra s'exprimer à travers une nouvelle représentation qu'elle devra se faire de son action pédagogique. Cela signifie que désormais les praticiens de la pédagogie seront assignés à penser pédagogie. C'est-à-dire qu'ils ne devront plus ignorer qu'une formation pose le problème de son contenu et de la manière dont ceux à qui elle s'adressera, se l'approprieront pour le traduire en compétences générales et en qualifications spécialisées. Cependant pour faire échec à l'échec scolaire, il faut l'identifier Identifier l'échec scolaire, c'est faire en sorte que la réussite scolaire soit identifiable aux compétences réellement acquises, aux performances véritablement accomplies et aux comportements intellectuels effectivement structurés. C'est aussi admettre que l'échec scolaire est « le fait qu'un écolier ou un étudiant de n'avoir pu, faute de succès suffisant, parvenir au terme du cycle d'étude entrepris » -Dictionnaire pédagogique. Il est « la conséquence d'une situation difficile que vit l'enfant sans pour autant qu'elle soit comprise ou même perçue par son entourage. Il est une situation individuelle complexe dans laquelle de mauvais résultats à l'école, ne sont pas la partie visible d'un problème plus vaste qu'il faudra bien considérer dans ses causes et dans sa diversité ». Pierre Jouvenet. En tous cas, il y a échec scolaire si l'élève n'arrive pas à s'adapter à l'environnement scolaire en général et à sa classe en particulier, s'il vit une situation d'exclusion. Il est donc la représentation d'une situation scolaire, de ce rapport que l'élève entretient avec la connaissance qui lui est enseignée et avec les codes élaborés et qui justifient la fonction de l'école. Autrement dit, il y a échec scolaire si celui-ci n'arrive pas à aller au terme de sa scolarité faute «d'avoir cognitif» conséquent et de comportement intellectuel adapté. Lui faire donc échec est l'enjeu d'une politique éducative se voulant valorisatrice de la ressource humaine et promotrice de l'épanouissement social. (Le dossier inhérent à une politique éducative se voulant valorisatrice de la ressource humaine et promotrice de l'épanouissement social, est traité en page 40 ....). Le déficit en capital cognitif et l'absence d'un comportement intellectuel adapté, sont : -a) Les produits conjugués de l'affaissement du niveau scolaire. Si l'échec scolaire est la conséquence de l'affaissement du niveau scolaire, ce dernier est le produit de l'absence d'une procédure rigoureuse de l'évaluation systémique et d'un traitement adapté aux carences constatées En effet, l'acharnement mis à évaluer le système éducatif du « dehors », provient en grande partie de cette incapacité qui prévaut à examiner son fonctionnement du « dedans ». Moralité et faite de l'extérieur, l'évaluation est sommaire et sans rigueur parce qu'elle se résume à n'être que l'expression de vulgaires contrôles d'appoint et non celle d'une véritable identification des difficultés qui carencent sa mission. Elle ne se limite donc qu'à une appréciation aprioriste. En conséquence, la gestion de la mission éducative, se laissant aveugler par la quantité des connaissances à proposer au détriment de la formation de la capacité de l'esprit à raisonner logiquement et à juger avec méthode, (une tête bien faite), elle ne juge pas des résultats atteints ou de la nécessité d'ajuster les pratiques pédagogiques développées, en vue d'améliorer et de perfectionner le rendement scolaire. -b)...d'une planification qui devant être à long terme, est réduite à une fuite en avant Dans l'urgence d'agir clamée par le discours officiel, la planification des diverses étapes scolaires et des divers modules des plans de formation mis en œuvre pour faire échec à l'échec scolaire, n'est en fait qu'une non gestion qui a mis en échec cette entreprise. En effet, comment peut-on orienter l'activité éducative pour un meilleur rendement scolaire si le regard reste figé sur l'immédiat, le court terme ? Comment peut-on assurer l'accomplissement de ce rendement scolaire si on n'a pas le souci de performer le personnel et de le mobiliser à cet effet ? Comment peut-on aspirer à une évolution du rendement scolaire si on ne procède pas aux réajustements pédagogiques qui s'imposent, si on ne se préoccupe pas d'en suivre, de manière critique, la trajectoire -c)...de la dégradation de l'image de l'école et de l'enseignant 1) L'Ecole algérienne a perdu son ambition d'enseigner les valeurs Faire acquérir un savoir créatif de savoir-faire, former le comportement citoyen, développer l'attitude scientifique, (le goût de rechercher pour apprendre, d'apprendre pour connaître, de connaître pour connaître plus, de connaître plus pour découvrir et de découvrir pour aimer), ne sont plus l'expression de l'ambition de l'Ecole algérienne. Celle-ci est en rupture franche avec sa mission originelle, (instruire, former et qualifier) et surtout avec l'aspiration des jeunes qui lui sont confiés, (acquérir une formation de qualité), celle qui leur permettra d'évoluer, aisément, au rythme de l'international. Elle est même en rupture avec la vie économique, (les compétences générales et les qualifications spécialisées que les diplômes qu'elle décerne sont censés représenter, sont jugées insuffisantes. Les recrutements sur le marché de l'emploi sont comme conditionnés par l'expérience acquise et non par le diplôme). A propos du diplôme universitaire algérien. Il fut accepté à la Sorbonne, à Oxford et à Harvard, mais aujourd'hui force est de constater avec regret que ce diplôme, comme le Dinar, perd de sa valeur. Interrogeons-nous alors sur la situation à laquelle a abouti le diplôme algérien. Est-ce le fait de la restructuration des programmes, des moyens, de la langue ou de l'incompétence et de la désinvolture de certains managers en charge de la gestion de la mission éducative? 2) La fonction enseignante a perdu de son prestige et de son autorité La fonction enseignante ne joue plus le rôle de substitut de la famille. Les gestionnaires de la mission éducative, (les décideurs toute hiérarchies confondues) et ceux en charge de celle de l'acte pédagogique, (les Inspecteurs d'enseignement, les Chefs des établissements scolaires et les Enseignants), sont eux-mêmes en situation d'échec, (leur motivation et leur savoir professionnel accusant une précarité patente). Les médiocres d'entre eux, (et ils sont nombreux), ne trouvent pas mieux que se figer dans une position conservatrice, s'ils ne finissent pas par adopter une attitude défensive. Ces prises de position, outre qu'elles soient culpabilisantes, leur donnent l'occasion de justifier, à bon dos, l'échec scolaire qu'ils ont pourtant, par petites touches mais, magistralement réussi. Parfois, cette attitude défensive se pervertit et passe à un stade offensif. Ils se permettent, faute d'un meilleur alibi, d'accuser la démocratisation de l'enseignement comme étant une atteinte aux droits de ceux qu'ils appellent les « bons élèves » et surtout comme une contribution à la dégradation de la discipline rigide qu'ils tentent d'instaurer parce qu'elle leur permet de cacher leurs tares multiples, (incapacité, indisponibilité, démotivation). Faute de stratégies pédagogiques et d'engagement professionnel, ils ont fini par considérer les élèves qu'ils « n'aiment pas », comme ne disposant ni de code, ni de vocabulaire, ni de culture, ni de disponibilité à l'apprentissage. Mieux encore, ils ont fini par faire dans la promotion des stéréotypes discriminatoires. Quel gâchis !!! Etre en échec scolaire n'est donc pas une pathologie à soigner Il ne s'agit pas de se représenter les inadaptations scolaires dont l'échec scolaire en est la manifestation dramatique, comme une pathologie. C'est par conséquent, un autre regard que nous devons adopter à l'adresse des élèves en difficulté d'apprentissage. De type psychopédagogique, ce regard impliquera une action éducative tout à fait spécifique. La spécificité du traitement reposera alors sur une stratégie propre à aider l'élève inadapté à l'adaptation à l'action scolaire, c'est-à-dire, à transformer son rapport à l'éducation, c'est-à-dire, à dépenser l'énergie intellectuelle utile, nécessaire et suffisante pour rechercher comment et pourquoi acquérir le savoir. Le principe fondamental de cette stratégie est d'accepter ce que l'élève, en difficulté d'apprentissage, a de mauvais. (Cette incapacité et cette incompétence qui génèrent son inadaptation à l'action scolaire) Si l'élève en difficulté d'apprentissage arrive à capter cette «tendresse», il s'évertuera petit à petit, à s'adapter à l'action scolaire et par conséquent, à s'exercer à ne plus reproduire l'échec. Dès lors, éducateurs que nous sommes, nous lui aurions entrouvert la porte du succès auquel il prendra goût. Il n'aura plus qu'à «allonger la main pour s'en saisir» -André Gide. Valorisé et déculpabilisé, il travaillera désormais à parfaire la nouvelle image qu'il s'est fait de lui. Soucieux de s'identifier, au plus vite, à l'image qu'il aura vue dans notre regard, il ne cessera de s'améliorer. Ce faisant, il changera de représentations, de conduite à tenir et il continuera à le faire jusqu'à l'effet optimal. Après lui avoir entrouvert la porte du succès scolaire, tentons de l'ouvrir. Usons de cette pédagogie-traitement que préconise Jean Pierre Jouvenet dans «Echec à l'échec scolaire». Cette pédagogie suppose chez l'enseignant, un changement : - de mentalité : ne plus être soumis à des alibis comme les programmes, le matériel didactique, l'inspection, mais les considérer comme des variables. Ne plus considérer la pédagogie comme un art, une technique, mais comme le moyen à investir à l'effet d'une approche scientifique ; - d'image : ne plus se représenter soi-même comme un modèle unique à imiter. Ne plus se représenter l'institution scolaire comme un monde à part, mais comme un moyen au service d'une fin, cet élève à éduquer, à former et à qualifier et qui ne sera plus seulement un sujet à instruire ; - de pratiques : devenir capable de mettre en œuvre des séquences de travail individualisé et de travail en groupe. Savoir opérationnaliser l'objectif didactique, observer, analyser, sélectionner, agréger, abroger, abstraire évaluer les conduites et les efforts pour aider l'esprit mis en présence, à concevoir et à élaborer des stratégies d'acquisition des savoirs. Il est donc tout à fait clair que le traitement pédagogique est significatif d'un paradigme centré sur une approche scientifique. «L'échec scolaire n'est pas une fatalité» -Robert Rivière- L'échec scolaire n'est pas une fatalité parce qu'à chaque âge mental, il est traité d'une manière différente des autres ; parce qu'à chaque âge mental, il est jugé d'une nature particulière ; parce qu'il n'est pas irréversible. Il suffit donc de ne pas l'ignorer, mais de le circonscrire avec circonspection et de faire le geste pédagogique approprié pour le juguler ou à tout le moins, l'amoindrir. * 6,7 ans : c'est l'âge des premiers apprentissages cognitifs. C'est le passage du pré scolaire à la scolarité obligatoire. *7 ; 12 ans : c'est l'âge où commence l'initiation à la maitrise des langages, (littéraire et mathématique), qui devient progressivement un moyen de communication et l'outil de l'apprentissage, pour le premier, et le moyen de la construction de l'intelligence, pour le second. C'est la période des premières exclusions par l'échec. *12 ; 15 ans : c'est la période qui correspond à l'entrée au premier cycle du secondaire, (le cycle moyen), et qui marque le passage au stade conceptuel. C'est la première confrontation avec l'enseignement abstrait et l'apprentissage de nouveaux langages et qui risque de générer une première phase de démotivation et donc de rupture avec l'action scolaire s'il n'est pas géré avec le maximum de circonspection. *15 ; 18 ans : C'est la phase de l'adolescence avec son cortège de mutations psycho somatiques et de crises. C'est aussi la fin de la scolarité obligatoire et pour certains, ceux qui seront en échec scolaire, le début d'une insertion difficile dans la vie adulte. Au centre des problèmes on trouve le rejet de l'école, de la société et des valeurs qu'elles prônent. Alors que l'échec scolaire devrait être l'exception, en Algérie il s'est érigé en norme. Est-il cependant admissible qu'un nombre important d'élèves quitte annuellement l'école incapables de prendre part activement et utilement à l'épanouissement de la cité. La formation du citoyen fort de compétences significatives et de qualifications utiles, les attentes d'une société humaine se voulant de savoir et d'action, tout milite alors au profit d'une stratégie éducative qui se fixera pour mission de le conjurer. Parmi ces moyens on comptabilise la nécessité de proscrire ce qui en est la cause. Proscrire l'échec scolaire, c'est en proscrire les causes En effet et en usant d'une approche socio-historique, nous constatons, tant en élévation qu'en perspective que, faute d'une mise en valeur authentique de ses ressources humaines, la société algérienne n'arrivera pas à accomplir le pas libérateur. Elle barbotera encore et encore, au seuil de ce troisième millénaire, dans une indigence éducative et culturelle cautionnée six décades durant par un déterminisme politique et idéologique dont le discours démagogique, dissimulant l'échec scolaire, a volontairement mis en péril la mission de son école. Il l'a réduite de fait à une école pis-aller, à une école programme à laquelle lui sont tracées les limites de son expression. En conséquence, des pans entiers de la jeunesse, par manque de ressources et d'expertises, s'agitent dans la confusion de leurs idées gluantes et dans la bousculade de leurs fantasmes désarticulés. Cela dit, si l'échec scolaire qui est, par nature, étroitement lié à la non prise en compte du complexe psycho-mental et psycho-intellectuel* dans la gestion du cursus scolaire de chaque « enfant », (cette partie silencieuse à laquelle le statut d'élève ne lui a jamais été reconnu sérieusement), n'est pas une fatalité, on peut donc le prévenir pour peu que les actions réformatrices à entreprendre à cet effet, soient menées dans le sens d'une meilleure prise en charge des facteurs enclenchant la réussite scolaire. ? Complexe psycho-mental et psycho-intellectuel : ressort animé par la motivation, la détermination et la curiosité de réflexion en fonction du degré de maturité atteint et qui permet à l'individu d'être nanti ou non d'arguments à opposer aux circonstances en vue de s'y adapter et de s'en accommoder avec subtilité. A suivre... *Directeur départemental de l'Education - Ancien Professeur INRE. Auteur. Dernier ouvrage paru aux Editions El Maârifa : «Comment mettre en état un Etat qui était dans tous ses états» |
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