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Je voyage depuis 25 ans. États
Unis (Est / Ouest de New York à Los Angeles, en passant par l'Arizona, le
Nevada, le Yutah) Le Japon(nord au sud) Chine , de Pekin à Shanghai, en passant par Xian,
(ville dans laquelle se trouvent les statues de soldats sur leurs chevaux, le
tout en terre cuite) Thaïlande, Égypte, Palestine, quasiment toute l'Europe du
sud au nord. Mais l'Inde était un rêve que je ne pensais pas un jour vivre.
Pourtant ?
Me voilà ce samedi 20 octobre au matin à l'aéroport de Roissy CDG, attendant mon vol pour Delhi. Avec une escale à Doha, il y a 6 h 25 de vol puis 4 h pour arriver à la capitale indienne. 9 heures 45 : Delhi. Aéroport gigantesque, à la sortie d'avion il faut marcher environ 2000 mètres pour rejoindre les guichets de contrôle des visas. Dehors, une épaisse couche de brume de pollution et de chaleur étouffante m'écrase. Des quantités impressionnantes de Rickshaw ou TukTuk, véhicules à moteur, tricycle qui est le moyen de transports le plus répandu en ville. Prévu généralement pour trois passagers mais souvent des personnes s'entassent parfois jusqu'à cinq. Delhi est une ville de 20 millions d'habitants. 10 millions de véhicules, plus les motos et les vélos, sans parler des piétons qui surgissent de partout et à tout moment, un cahot dont on finit toujours par s'en sortir mais à quel prix ! Tout cela donne le vertige. Conséquence, embouteillages permanents, véhicules vieillots laissant des trainées de fumées planer sur nos têtes. La pollution atteint des proportions inégalées dans presque toutes les villes du pays. La plupart des habitants de Delhi portent le masque pour se protéger de la pollution. Delhi est une ville colorée aux multiples facettes, ethniques, religieuses, castes, langues, dialectes, etc? Un laboratoire de cohabitation grandeur nature. J'ai visité la grande mosquée de Delhi. Comme il se doit on vous invite à vous déchausser même quand vous vous trouvez sur la grande esplanade. J'ai beau tenter d'expliquer que l'on se déchausse généralement que lorsqu'on pénètre dans les salles de prière et pas sur l'esplanade, les nombreux gardiens n'avaient rien voulu savoir. J'ai compris plus tard, quand j'avais récupéré mes chaussures, il fallait payer la prestation de garde de chaussures. Tout est commerce ici. Immersion dans la ville de Delhi, mégapole où le luxe et l'opulence les plus inconcevables côtoient la misère, le dénuement le plus total. Ce phénomène qui caractérise les contrastes du pays, creuse un fossé infranchissable entre les Indiens. Ce qui frappe l'esprit d'un visiteur étranger c'est une sorte de fatalité créant une quiétude, une sérénité inhérente à ce peuple énigmatique. Je n'ai, à aucun moment, vu des personnes élever la voix. Toujours souriants et vous gratifiant d'un mamasté, (bonjour) en joignant humblement les deux mains sur le front inclinant la tête. Les femmes sont quasiment effacées, généralement elles portent l'habit traditionnel coloré. Il y a bien entendu des filles habillées à l'occidental. Le jean troué et déchiré aux genoux est aussi arrivé en Inde. On rencontre des jeunes filles en scooter et casquette ou main dans la main avec un garçon. Direction Jaipur, ville de près de 3,5 millions d'habitants (État du Rajasthan,au nord du pays) Tout est dans la démesure et le gigantisme, quel que soit l'endroit où l'on se trouve. Sur la route, des étendues de terres fertiles mais peu travaillées. On me dit que ces terres sont considérées comme du désert, mais désert ne signifie pas sable ou rocaille. Faut rouler des centaines de kilomètres pour trouver un petit village habité par des paysans. Des maisons blanches, parfois en bois, sous un soleil de plomb. Des enfants habillés de haillons, les yeux mi-clos pour les protéger du soleil, nous observent, intrigués. Notre présence était,pour le peu d'habitants de ces contrées, comme du spectacle, ils nous regardaient timidement, des étrangers, nous étions comme des extraterrestres. Ils vivent de l'agriculture, production de blé et d'élevage de chèvres. Le dromadaire est leur moyen de transport. L'Inde est le deuxième producteur de riz au monde juste derrière la chine, 110 millions de tonnes en 2016 et troisième producteur de blé, derrière le même géant chinois et l'Union Européenne. L'Inde est le pays des contrastes et des paradoxes. D'un côté on utilise encore la charrette tirée par des dromadaires pour les transports de marchandises et de personnes, de l'autre, le pays s'impose dans le club fermé des concepteurs et fabricants de technologies spatiales. Sur la route on rencontre souvent des cérémonies de crémation. C'est la tradition en Inde. On brûle les corps et on jette le tout en général dans les fleuves, les ruisseaux. Ce qui pollue encore plus l'environnement. En Inde il y'a plus de 14 % de musulmans. Environ 172 millions de personnes. L'islam est la deuxième religion après l'hindouisme. La plupart des monuments comme le Taj Mahal sont l'œuvre des musulmans moghols. Leurs mosquées et autres palais sont généralement ornés de motifs géométriques et incrustés de versets coraniques. Les hindouistes sont végétariens, ils ne mangent pas de viande contrairement aux musulmans. De ce fait il arrive que certains musulmans s'accaparent d'une vache égarée dans la nature pour la sacrifier et la manger. Cela crée évidemment parfois des émeutes. On fait la chasse aux disciples de Mohamed, mangeurs de vaches sacrées. Mais hélas, sacrées ou pas, ces vaches se trouvent dans un état de maigreur rachitique. En effet comme elles sont libres et souvent en ville, sans pâturage, sans moyen de se nourrir normalement, elles broutent ce qu'elles trouvent sur leurs chemins. Souvent elles se nourrissent d'ordures ménagères, de plastiques, de papiers. Leurs mamelles sont à peine visibles. Elles font pitié. Quand on sait qu'une vache en France pèse entre 500 et 900 kg et certains taureaux pèsent jusqu'à 1500 kg. La conséquence de l'errance bovine en ville engendre des déjections partout, le sol est tapissé de bouses et d'urines. Attention où vous mettez les pieds. En Inde il n'y'a pas que les vaches qui sont vénérées, on adore aussi les serpents, les singes, les rats, les insectes. Il y'a même un temple pour les rats. J'ai vu dans un quartier proche de la grande mosquée de Delhi, une colonie de singes grimper sur le balcon cherchant une fenêtre ouverte pour pénétrer dans des appartements. On m'avait dit qu'ils ouvrent les réfrigérateurs, chipent la nourriture, saccagent tout et s'enfuient. Les singes cohabitent pacifiquement avec les hommes, ils sont apprivoisés, comme les chiens, les chats. A Jadpur, une ville pas très loin de Jaipur j'ai visité une manufacture vendant tapis, couvertures, foulards et écharpes de luxe. Un autre phénomène attire l'attention. C'est le nombre de camions qui sillonnent les routes, c'est impressionnant. Ces véhicules de marque locale TATA sont pour la plupart décorés par des artistes. La corporation des chauffeurs routiers est bien organisée, ils ont des relais sur les routes où ils se regroupent pour manger et passer la nuit dans leurs camions. Ces véhicules sont bardés de grigri pour se protéger du mauvais œil et des accidents. On roule à gauche, tradition britannique oblige. Les chauffeurs de poids lourds sont de vrais pilotes. En effet, entre la densité de la circulation automobile, les nombreux piétons qui surgissent de nulle part et de partout, les vaches pour qui l'Inde entier est leur royaume, les autres chauffeurs venant d'en face effectuant des dépassement sans le respect des règles élémentaires du code de la route, j'avoue que je reste admiratif car je n'ai vu, ni entendu de disputes ni d'insultes ni vu d'accident. J'ai passé presque trois heures dans le marché de PUSHKAR, ville dotée d'un palais entouré d'un lac que l'on peut voir de loin. Au centre-ville de PUSHKAR on trouve de tout, un vrai capharnaüm. On passe d'un magasin de tissus, à un marchand de zlabia, puis d'un coiffeur se trouvant juste à côté d'un forgeron, puis un vélo sur lequel est monté un magasin de fruits et légumes, un photographe, un fabricant de galerie pour camionnettes, un vendeur de jus de citron pressé, sur le trottoir d'en face, on cuisine à même le sol en terre poussiéreuse des beignets, des plats à manger sur place. Parmi la multitude de gens affairés, on croise une vache cherchant à grignoter sur son passage des restes de légumes pourris, de papier d'emballage, de sacs plastiques. JAIPUR, étape après JADPUR (beaucoup de villes indiennes finissent par «PUR», cela signifie «VILLE») JADPUR est une ville de 6 millions d'habitants, même cahot qu'ailleurs : la poussière, le bruit, les coups de klaxons assourdissants et incessants. Le coucher du soleil est magnifique, un rouge brillant qui souvent se reflète dans l'eau ou entre deux palmiers, c'est à rendre jaloux les peintres impressionnistes. Ce vendredi 26 octobre cela fait six jours que je suis en Inde. En ville à 8 heures du matin. Brume, poussière : pollution à volonté pour tous. Égalité absolue dans ce domaine, il suffit de s'acheter un masque de protection pour se démarquer et faire riche. Circulation anarchique, même les bus ne marquent pas l'arrêt devant les feux rouges. L'Inde est un vaste pays, un sous-continent. Le Rajasthan aussi. La superficie de cet État du nord du pays est de 334 000 km2. Le Rajasthan est aussi appelé le pays des rois. On nous fait visiter des temples, des mosquées, des palais des Maharajahs mais aussi des coopératives d'étoffes de soie, de lin, de coton et de cachemire. On vous propose de vous tailler sur le champ, un costume, une chemise dans le tissu de votre choix. La livraison est assurée pour le soir même à l'hôtel. Non seulement ils ont des compétences et sont travailleurs, les Indiens sont aussi ponctuels et sérieux dans tout ce qu'ils font. Le seul bémol est que le touriste étranger est considéré comme un os à ronger ou une vache à lait. Vous êtes sans cesse harcelés par des vendeurs de babioles, par des mendiants, par ceux qui se proposent de vous pendre en photos devant un monument, après qu'ils aient actionné le déclencheur de votre appareil, ils exigent le payement de leur prestation. Même les mendiants vous regardent de travers quand vous leur donnez moins de 100 roupies. A suivre... |
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