|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
Si Moustefa Ben Boulaid était de cette poignée d’hommes qui n’avaient pas peur de mourir pour la patrie mère l’Algérie. Il était convaincu de la lutte armée du moment que cette France refusait toujours l’intégration des Arabes qui étaient des sous hommes. En effet, le jeune Moustefa n’avait pas avalé toutes les injustices qu’il avait scrutées durant sa scolarité du moment qu’il était un brillant élève et qui avait un certificat d’étude qui était un gros diplôme pour un indigène. Ben Boulaid regardait d’en haut de la montagne sacrée ce riche pays qui se vidait de ses biens. Le lion des Aurès cachait au fond de sa poitrine le rugissement qui fracasserait tout l’Est du pays. Le jeune philosophe était en quête de discours qui allège ce fardeau qui pesait lourd sur son dos avec la succession des nuits sombres où notre héros écrivait sur son petit carnet les notes d’un changement proche. Ben Boulaid avait pris la décision de ne vivre que pour une Algérie juste et équitable et sa soif du savoir l’avait poussé à sillonner le sol de ce vaste pays pour juste connaître l’avis des autres Algériens qui avaient le même rêve que lui. Le natif d’Arris aimait tant Batna et Constantine et Alger était sa Mecque. Le dur et pur Chaoui voulait approfondir ses recherches et sans le vouloir, il était tel cet enfant qui n’attendait que les fêtes de fantasia pour humer l’odeur de la poudre qui était sa drogue et sa force. Le jeune Moustefa aimait tant la chasse et savait tirer mieux que le meilleur militaire français. Voilà la deuxième guerre mondiale qui se déclenche et la France n’avait aucune chance de gagner sans l’apport de tous les indigènes qui étaient placés devant comme une chair pour les canons allemands. En mobilisant des hommes intelligents tels Ben Boulaid, la France venait de signer son propre acte de décès. Le lion des Aurès avait montré un courage et une disposition à diriger les hommes qui avait étonné ses supérieurs et qui les a poussés à lui accorder la médaille militaire et la croix de la guerre. Le jeune adjudant n’avait aucune peine à dénicher une licence de transport et c’était le début d’une nouvelle vie pour notre héros qui a les qualités d’un homme fort et respectueux, il gagnait d’un jour à l’autre le respect et l’estime de tous les citoyens et pour tester sa popularité, il se présenta aux élections de 1948, mais l’Etat français avait peur de Ben Boulaid qui paraissait à l’époque tel un penseur et un philosophe qui pouvait drainer des millions d’illettrés derrière lui. La police française était informée de presque tous les dires et les déplacements du lion. Mais notre philosophe n’avait pas peur et son but était la recherche des autres Algériens qui partageaient les mêmes idées que lui. La sortie de Ben Boulaid du PPA et son adhésion au MTLD du défunt Messali El Hadj n’avaient pas comme objectif une formation politique, car Si Mostefa dépassait de loin un grand nombre des fervents messalistes. Ben Boulaid savait que la France était une ogresse sourde et sans honneur et qu’elle n’écouterait pas la voix de la raison et que tous les principes humanitaires qu’elle exhibait étaient une poudre qu’elle jetait aux yeux d’un monde qui voyait en elle la nation, où les droits de l’homme étaient respectés. Une nation, où la liberté était confisquée, l’inégalité était monnaie courante et la fraternité demeurait un substantif fictif, car un Français n’avait jamais accepté d’imaginer d’être le frère d’une bique. Alors, Ben Boulaid n’avait pas besoin d’écouter les longs discours sur les droits de l’homme et de ce qui se faisait dans les autres pays du monde. Si Moustefa jaugeait les cervelles de ses interlocuteurs et traçait dans le très fond de sa noble tête le trajet d’une révolution et quelle révolution ? Le cerveau de la révolution n’avait pas attendu longtemps pour rejoindre l’organisation secrète qui avait pour tâche la préparation de la lutte armée. Avec ses connaissances, l’Est algérien était le chemin qui menait vers l’achat des armes et des munitions. Les braves soldats de l’ombre n’avaient pas droit à l’erreur et tous les intellectuels de l’époque étaient invités à la fête. Ben Bella se faisait passer pour un derviche et de Tlemcen, il passait vers Alger, où d’autres groupes l’attendaient pour des réunions et surtout la coordination. La France n’avait rien pu faire devant la volonté de ces hommes qui voulaient offrir leur vie en échange de la liberté. La prison et la torture étaient les seules solutions choisies par les colons pour dissuader les révoltés. Cependant, les petits de Ben Boulaid, Ben M’hidi, Krim Belkacem, Didouche Mourad, Boudiaf Mohamed et Bitat étaient sur le qui vive et attendaient chacun dans sa région, les ordres pour anéantir le mythe de la peur et surtout donner une leçon de courage à cette puissance coloniale qui prétendait être invincible. Le 1er Novembre était la date fatidique choisie par le groupe des six chefs du F.L.N pour mettre fin à cette longue occupation de notre pays. Ben Boulaid avait trouvé les hommes qui partageaient les mêmes idées que lui et tout était prêt pour la nuit sacrée, où des hommes avaient juré de mourir pour cette terre. Le 1er Novembre était le début d’une guerre sans merci contre un ennemi qui avait abusé de la patience des nobles et qui avait tenté d’effacer l’identité d’un peuple en faisant de lui un troupeau d’analphabètes qui ne sait qu’obéir aux ordres et auquel on refusait tout. L’indigène était sale, incapable de penser et tout ce qu’il réalisait était mal fait. L’indigène était un voleur impoli, indigne de confiance et Dieu merci qu’il avait reçu la France pour l’éduquer et lui montrer l’art du labour et de la semence. Le 1er Novembre était le jour tant attendu par les braves qui rêvaient en cachette d’un lendemain fait de tant de sourire et de tendresse. C’était cette joie de pouvoir dire en toute liberté : «Sortez de nos terres et laissez nous en paix.» En effet, le déclenchement de la guerre était le dernier recours après l’épuisement de toutes les autres tentatives pacifiques. Ben Boulaid et ses amis n’avaient pas le choix et le vœu de tout un peuple était de voir cette puissance loin de nos frontières et que la génération future puisse vivre dans un climat sans torture, ni discrimination raciale, ni injustice, car l’autochtone n’était qu’un esclave né pour servir les Européens. Et voilà l’occasion de briller et de mener les hommes était offerte à ce guerrier descendant de la race des hommes libres. Si Moustefa le modeste chef connaissait par cœur le maquis et tous les hommes avaient confiance en ce héros qui avait l’art et la manière de faire la guerre. Cet homme qui avait tout pour vivre heureux, mais qui aimait trop cette terre héritage des aïeuls. Ce combattant qui avait laissé femme et enfants pour diriger ses frères et leur montrer la voie de la liberté. Le lion des Aurès avait élu la forêt comme champs de bataille et la caverne pour palais. Ben Boulaid ne mangeait que le reste de ses hommes et ne dormait que quelques heures. Il était le symbole du sacrifice et l’exemple à suivre du moment qu’il savait que sa mort était proche et qu’il allait bientôt voir le prophète Mohamed que le salut soit sur lui. Le grand Monsieur avait la reconnaissance de tous les généraux français et ils étaient tous d’accord pour le tuer. Une année était passée et les armes et les munitions venaient de manquer et Ben Boulaid se voyait obliger de quitter son territoire pour aller quémander un peu chez des amis qui n’avaient confiance qu’en lui. Mais notre héros était capturé et torturé dans les geôles de la Tunisie et sa condamnation à mort était lancée par un juge qui ne croyait pas ses yeux. Ben Boulaid le mythe était capturé et la prison de Constantine était la plus heureuse et la plus précieuse du moment que le père des révolutionnaires algériens était derrière les barreaux. Le chef des justiciers ne perdait pas sa tête et sa foi était si vaste et son esprit était intact, malgré la froideur du gouffre et la misère de la cage, notre lion avait assez de bagages pour dresser toute une salle de détenus et les inviter à participer à une évasion qui dépassait de loin celle papillon de l’île du Diable. Et le grand chef des révolutionnaires algériens était libre et avait vite repris son poste de commandant de la première région. L’espoir d’une victoire était dans les cœurs de tout un peuple qui n’avait jamais douté de la légitimité de notre combat. Mais le bon Dieu avait une bonne surprise pour ce héros qui voulait le paradis. Le noble héros était trop recherché et la France ne savait toujours pas comment capturer cet homme qui savait faire la guerre et qui disparaissait comme par enchantement. Le magicien ou plutôt le technicien des embuscades était un homme habile dans l’art de la guerre et durant les deux ans de combats, Si Moustefa avait formé un grand nombre d’officiers et ses conseils étaient si précieux. Si Moustefa savait que la France allait tout faire pour le liquider, mais le brave soldat n’avait pas peur de la mort et il savait que les militaires ennemis avaient la frousse en entendant le nom de Ben Boulaid. Aucun militaire français n’avait le courage de rôder dans le territoire libre des Aurès, car le lion veillait sur les monts de ses pères. Le rugissement du lion poursuivait les soldats français même dans leurs rêves. Si Moustefa Ben Boulaid la légende vivante incarnait toutes les qualités du guerrier maghrébin qui ne vivait que pour défendre son honneur et sa dignité d’homme libre. Ben Boulaid était le héros qui avait marqué son temps par son courage et surtout son savoir-faire dans la direction des hommes. Si cet homme avait connu la gloire et la victoire, il ne faut pas oublier tous les autres héros qui avaient participé à cette guerre. Tous les moudjahidine qui sont vivants maintenant et qui méritent un grand respect pour leur courage et dévouement envers l’Algérie. Un autre grand salut à la mémoire de tous les martyrs tombés dans les champs d’honneurs pour que nous jouissions maintenant de cette liberté. Une liberté payée par le sang de plus d’un million et demi de martyrs. Une liberté acquise avec souffrance de la main de cette France qui nous accuse et qui refuse d’admettre que sa présence chez nous était un tort immense. Les jeunes qui sont la relève de ce beau pays qui se lève et qui compte reprendre le flambeau du savoir afin de concrétiser les rêves de tous nos martyrs. Nous voulons aussi que le 1er Novembre reste un jour sacré dans la mémoire de la nation algérienne et que l’amour de la patrie soit un devoir qui instaure les bonnes qualités dans les têtes de cette jeunesse qui reste notre fierté et notre allégresse. |
|