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La découverte jeudi de sept bombes artisanales dans une maison abandonnée
dans la ville du Kef a de quoi inquiéter les milieux politiques tunisiens, mais
également la communauté internationale.
Cette découverte, à quelque dix jours des élections anticipées pour une nouvelle constituante, intervient également après l'attaque du siège de la TV privée Nessma par des salafistes. Une montée des périls qui commence à faire peur. Selon les services de sécurité tunisiens, sept bombes artisanales ont été découvertes dans une maison de la ville du Kef, proche de Jendouba, dans le nord-ouest de la Tunisie. Ces bombes étaient dissimulées dans un sac, précise l'agence TAP. L'enquête des services de sécurité tunisiens cible deux personnes qui se rendaient fréquemment dans cette maison et pour découvrir l'origine de ces bombes. Selon le porte-parole du ministère tunisien de l'Intérieur, Hichem Meddeb, il s'agit de 7 bombes de canon sans projectiles qui ont été cachées dans le sous-sol de cette maison. Pour autant, il affirmé que «ces engins ne représentent aucun danger». Dans la même ville, un groupe d'une vingtaine de militants salafistes avait envahi le 15 septembre dernier une ancienne basilique byzantine pour la reconvertir en mosquée, avant d'être dispersés par les forces de l'ordre. Mercredi, les forces de l'ordre ont saisi une arme et des munitions, et arrêté deux personnes dans une maison de la banlieue de Tunis, selon la TAP. La circulation d'armes et les activités de groupes salafistes, dans une Tunisie qui se prépare à tourner définitivement la page du régime Benali avec la tenue le 23 octobre prochain d'un scrutin pour l'élection d'une assemblée constituante, a de quoi jeter le trouble et menacer les acquis de la révolution de Jasmin. Face à ces périls, les autorités tunisiennes ont renforcé les contrôles ces dernières semaines dans plusieurs régions du pays. Par ailleurs, ces événements surviennent après la tentative de salafistes d'entrer dans le siège de la télévision Nessma, après la diffusion du film iranien Persépolis. Bien que les politiques d'Ennahda aient affirmé que la démocratie sera respectée en Tunisie, les observateurs n'ont pas manqué de relever le caractère dangereux de tels actes, qui se sont multipliés ces dernières semaines dans le pays. La Haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution, de la réforme politique et de la transition démocratique a achevé sa mission jeudi. Cette commission des réformes, mise en place après la chute de Ben Ali le 14 janvier, a clôturé ses travaux jeudi, dix jours avant l'élection de l'assemblée constituante. Officiellement, la dissolution de l'instance n'aura lieu qu'une fois réunie la constituante. Mais la réunion de jeudi était bien celle d'une fin de mission avec les «remerciements» du président par intérim Fouad Mebazza. La Haute instance a permis notamment la création de l'Isie (commission électorale), l'adoption d'un code électoral, la proposition de lois relatives au financement des partis politiques, au fonctionnement des associations, ainsi que l'adoption d'un «pacte républicain « qui prévoit notamment une séparation entre les domaines politique et religieux». L'Instance de M. Ben Achour a également imposé la parité hommes-femmes sur les listes électorales. La vice-présidente de cette instance, Latifa lakhdar, a souligné au cours de la cérémonie de fin de mission que «les objectifs étaient que la liberté devienne un droit sacré général pour tous, que la Révolution représente une rupture avec la dictature, quels que soient ses référentiels, et que justice soit rendue à tous, individus, groupes ou régions, qui avaient été marginalisés ou exclus. 'Fouad Mebazza a, de son côté, affirmé que «nous sommes arrivés à l'approche d'un rendez-vous historique, décidé par les Tunisiens» après une «révolution contre le régime le plus corrompu de l'histoire de la Tunisie». «Nous voulons aujourd'hui rassurer le peuple. Les institutions de l'Etat n'ont connu aucune vacance. Le gouvernement remettra ses pouvoirs entre les mains du prochain gouvernement», qui sera issu de l'assemblée constituante, a-t-il ajouté. Des affirmations qui sont battues en brèche par des informations inquiétantes sur des mouvements de groupes extrémistes, intégristes, armés qui menaceraient la Tunisie. |
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