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Comme à l'accoutumée, le
secteur de l'agriculture et du développement rural célèbre, le 1er octobre de
chaque année, la Journée Nationale de la Vulgarisation Agricole (JNVA). Cette
année 2022, l'évènement se tiendra sous le thème:
«Agriculture : 60 ans de réalisations pour l'atteinte de la sécurité
alimentaire». Cette manifestation à caractère national que le secteur agricole
organise annuellement se déroule à quelques jours avant la célébration par
l'Algérie, le 16 octobre, de la Journée mondiale de l'alimentation, sous le
thème retenu par la FAO : «Ne laisser personne de côté. Amélioration de la
production, de la nutrition, de l'environnement et des conditions de vie».
Cela étant, la journée nationale de la vulgarisation qui constitue un espace de communication, d'échanges d'expériences et d'émulation entre divers acteurs engagés dans le processus de développement coïncide, cette année avec une autre phase où l'agriculture algérienne, branche vitale de l'économie nationale, s'oriente inexorablement vers de nouvelles perspectives en s'appuyant sur les acquis et les outils mis en œuvre pour sa modernisation, en vue d'asseoir les base d'une sécurité alimentaire durable. Cela dit, pour l'histoire, la journée nationale de la vulgarisation agricole, institutionnalisée en 1994, à lest devenue une tradition, célébrée le 1er octobre de chaque année et ce n'est pas fortuit de choisir cette date car, elle coïncide avec le lancement de la campagne annuelle agricole, autrement dit, une rentrée sociale pour les professionnels du monde agricole. En prélude et avant d'aborder un tel sujet, il m'est nécessaire de dire que beaucoup de nous autres versé dans le domaine de la recherche-développement- formation, avait passé une grande partie de leur vie professionnelle, à travailler sur les problématiques de la vulgarisation et des systèmes de connaissances agronomiques en général et ce, depuis de nombreuses années. C'est dire combien les choses ont changé, au file des années, et nous avons été témoin de ces changements, tant à l'échelle nationale que mondiale, car la vulgarisation, de son approche techniciste liée à la révolution verte des années 1950 est révolue. Elle a pris une autre tendance vers des conceptions plus adaptées en fonction de l'élasticité des politiques agricoles. Depuis, les systèmes de vulgarisation n'ont cessé de s'adapter et d'évoluer vers la recherche d'une meilleure efficacité qui elle-même est imposée par le contexte économique environnant ou les répercussions des échanges mondiaux. Dès lors, la vulgarisation suggère des approches participatives avec tout ce qui en découle comme implication des exploitants agricole. L'objectif recherché est de pouvoir aider le monde rural et les agriculteurs à enrayer les contraintes auxquelles, ils se heurtent afin d'améliorer les performances et d'accroître les productivités du secteur agricole. La vulgarisation en tant que processus de communication qui du reste, constitue un système mouvant dans les zones rurales, devra toutefois s'inscrire dans de nouvelles perspectives en raison d'une part, du mouvement mondial des réformes de la vulgarisation, en ce sens que le concept d'hier qui lui est attribué n'est plus le même aujourd'hui et qui de facto, prend une perception de développement et de facilitation que des formes techniciste et d'injection de nouvelles technologies et d'autre part, de la tendance de la conception actuelle de l'appui conseil et de ses multiples facettes d'application sur le terrain. Ce mouvement de réformes a d'ailleurs commencé à la fin du siècle dernier. D'une part, de nouveaux besoins en matière d'information et de formation des communautés rurales sont apparus au fur et à mesure que le monde entrait dans une ère de mondialisation, de démocratisation du développement et de libéralisation des initiatives. D'autre part, l'importance accordée au concept de développement intégré, multidisciplinaire, global et durable, constitue, à l'heure actuelle, un fait majeur d'orientation de la fonction communication et vulgarisation. Ces évolutions déterminent de nouveaux besoins en matière d'apprentissage, de maîtrise des processus managériaux à travers de nouvelles approches, de méthodes et d'outils d'aide à la décision pour lesquels, la vulgarisation et l'assistance technique in extenso, l'appui conseil, deviennent une nécessité de première importance, dans la mesure où il est établi universellement que la réussite de toute politique agricole et rurale est liée à : (1) un dispositif réglementaire, juridique, financier et incitatif, efficient et (2), à un système de communication et de vulgarisation destiné aux populations rurales à la fois, puissant et performant. Aussi, la problématique qui se pose aujourd'hui est telle que les nouvelles mutations qu'a connu le monde agricole et rural, tant à l'échelle nationale qu'internationale, induisent une nouvelle perception et une orientation du mode d'intervention dans l'approche de vulgarisation, d'assistance technique et de l'appui conseil. Ces nouvelles donnes constituent des éléments de réflexion sur l'orientation future à donner à la vulgarisation. Il s'agit de savoir quels sont les principes, les approches, les méthodes et les outils pour une formulation efficiente d'une politique de vulgarisation adaptée et adaptable, tout en se fiant à cette idée que toute politique est élastique et que la vulgarisation doit suivre l'élasticité de la politique agricole et rurale dans le temps et dans l'espace. Sur un plan général, il est pleinement admis aujourd'hui que l'agriculture est un domaine économique par excellence. Sa promotion passe nécessairement par l'utilisation d'un ensemble d'ingrédients ou « d'inputs » constitués par les éléments d'intendance (les investissements, le financement, les crédits, les prix, les marchés, les soutiens, les mesures incitatives, les circuits de commercialisation des produits), et le système de connaissance agricoles (la formation, la recherche, la vulgarisation, l'appui conseil et quelques autres encore, ayant pour base l'amélioration du savoir, des aptitudes et des pratiques des concernés). Une combinaison spécifique de ces éléments est primordiale pour amorcer un développement agricole voire un développement rural harmonieux et durable. Cependant, dans une phase de mutations souscrite dans la sphère de l'économie de marché où les partenaires sont engagés à détenir les principaux ingrédients de développement, les pouvoirs publics sont, dans ce contexte, sensés fournir la grande partie, voire le quasi totalité des instruments de développement de l'agriculture et son soubassement le milieu rural. La vulgarisation est un des instruments principal d'application de ces politiques agricoles sur le terrain. Dans ce développement conceptuel et à l'échelle mondiale, il est établi que la conception de la nature de la politique agricole est en pleine évolution. Historiquement et même aujourd'hui, l'un des instruments essentiels de la politique agricole était la dépense publique, de telle sorte que les budgets sont affectés au secteur agricole à diverses fins, dont, principalement, les soutiens à l'irrigation et à la production, la fourniture de crédits et de mesures incitatives aux producteurs, le financement de la recherche, de la vulgarisation et de la production de semences améliorées, le financement des achats de céréales aux agriculteurs à des prix élevés et de vente aux consommateurs à des prix bas, ainsi que les paiements directs ou d'autres programmes de soutien et de développement. La seconde grande catégorie d'interventions de la politique a souvent pris la forme de contrôles, principalement des prix et des échanges commerciaux, mais parfois aussi de l'accès aux terres et à l'eau d'irrigation, ainsi que des niveaux de production eux-mêmes. Le recours à des prix de soutien et à des prix administrés pour les consommateurs et les producteurs a été une pratique dans toutes les régions du monde. Elle demeure en vigueur dans nombre de pays et en voie de disparition, dans plusieurs autres. La troisième grande catégorie d'instruments de politique dans de nombreux pays a été la gestion directe de la production et de la commercialisation par le biais d'entreprises étatiques, allant de collectifs de production en passant par des circuits bancaires et des sociétés commerciales, mais la tendance est de réduire la propriété étatique des biens de capital du secteur, mais le rythme du changement varie selon les pays et les régions. A l'heure actuelle, un consensus international semble prendre forme en faveur de la réduction de l'intervention directe des gouvernements dans l'économie, ainsi que des dépenses budgétaires, la question de la signification d'une politique agricole (et du rôle d'un ministère de l'Agriculture) se pose de manière encore plus aiguë. Elle se singularise d'autant que les niveaux de prix et les volumes d'échanges commerciaux réagissent essentiellement à la politique macroéconomique et à la situation des marchés internationaux. L'interdépendance, dans ce domaine est de taille. La question aujourd'hui est comment définir un ensemble de politiques agricoles qui dynamise le taux de croissance du secteur ou augmente les niveaux de revenu des populations rurales notamment? Existe-t-il encore des degrés de liberté pour agir positivement au niveau du secteur, entre la politique macroéconomique et les programmes de terrain? Dans une économie libérale, l'expression politique agricole devient-elle un oxymoron? En bref, la réponse serait que la politique agricole a un rôle très important à jouer, mais qu'elle nécessite pour l'essentiel de nouvelles démarches. L'une de ses principales tâches est l'amélioration du fonctionnement des marchés de produits et de facteurs dans les zones rurales, en prêtant une attention particulière à l'accès des ménages à ces marchés et aux conditions de leur participation. Si cela nécessite parfois d'investir dans les infrastructures, cela nécessite quasiment toujours des politiques appropriées. Les marchés de facteurs sont ceux de la terre, du capital financier, de la main d'œuvre et, dans certains cas, de l'eau d'irrigation et des caractéristiques environnementales. La participation des populations rurales aux marchés de la main d'œuvre pourrait être renforcée par les programmes de formation et de vulgarisation agricoles. Aujourd'hui plus que jamais, il faut coordonner la politique agricole avec d'autres domaines de politique et les institutions qui en ont la charge. Autrement dit, le domaine agricole doit s'inscrire dans un domaine de synergie avec les autres départements ministériels, car l'agriculture ne se pratique pas en vas clos. Souvent les variables de commandent sont en dehors de la sphère du secteur agricole. A ce titre, son évaluation est liée à la capacité de la synergie établie. De la même manière, pour bien concevoir et mettre en œuvre la politique agricole, il faut qu'y participent les institutions locales, les associations de producteurs, les associations d'utilisateurs de l'eau, les ONG, les agences et services locaux du Ministère de l'agriculture et autres organisations décentralisées. Ainsi, le rôle de coordination de la politique devient central pour le Ministère de l'agriculture. La vulgarisation, nécessité de réorganisation du système Ce faisant, la nécessité de la vulgarisation dans le développement agricole n'est plus à démontrer, bien que disons-le, sans précaution oratoire, que la notion de vulgarisation, tout le monde la pratique et tout le monde la critique, dans la mesure où arrive-t-on peu à mesurer son impact. Cela étant, la mise place d'un système de vulgarisation opérationnel doit répondre aux aspirations, aux préoccupations et attentes des différents intervenants dans l'acte agricole à savoir : les pouvoirs publics et les organisations professionnelles. Leurs missions et leurs rôles doivent être définis de façon précise. En Algérie, le passage d'une économie planifiée à une économie de marché et ses corollaires en termes de responsabilité de libéralisation, d'autonomie, d'efficacité devait induire une réorganisation du secteur public agricole en entités de statuts, issues de la restructuration des domaines agricoles socialistes. Corrélativement, s'est apparu dans le secteur depuis le début des années 1990, un tissu énorme constitué d'associations agricoles, d'entreprises agroalimentaires et divers partenaires oeuvrant dans les domaines de la vulgarisation, de l'appui et de l'assistance, à la production, à travers la fourniture d'offres et de services. Ce faisant, la réorganisation opérée au niveau du secteur productif agricole, il y a plus de 25 ans, devrait s'acheminer vers une rupture entre les pouvoirs publics et les producteurs en termes d'orientation de la production, d'injections, de soutien en matière de financement, de prix des intrants agricoles et autres formes d'accompagnement. La logique du profit aurait induit, une nouvelle perception de l'activité agricole elle-même. C'est ainsi que les besoins nouveaux, la modification des systèmes de production, in extenso, toute démarche envisagée par le producteur fait référence nécessairement à une approche monétaire à toute l'activité entreprise. Au delà des faits, cette réorganisation du secteur agricole ne pouvait s'accommoder d'un système de vulgarisation tel qu'a été établi en 1985 (circulaire 1055 du 31.12.1985 portant mise en place de l'appareil de vulgarisation) en réponse à une économie planifiée car fonctionnant jadis, sur des logiques inconciliables. Aujourd'hui, la mise en œuvre de la politique de développement agricole, rural et aquacole constitue, par sa démarche, le fait majeur d'une politique de relance qui incite tous les acteurs de l'économie agricole et piscicole, en premier lieu, les agriculteurs , les éleveurs et les pécheurs, les opérateurs d'amont et d'aval, les institutions rurales et en second lieu, les institutions de vulgarisation, de recherche, de formation et de développement publiques ou professionnelles, à mieux répondre aux défis de l'agriculture algérienne, d'aujourd'hui et de demain. La composante « vulgarisation » en tant qu'instrument de mise en œuvre de cette politique devra tendre à fournir à l'ensemble des artisans du développement, les ingrédients «savoirs, connaissances et informations » en vue de les aider à les parfaire au niveau méthodologique de gouvernance des programmes et de projets et leur gestion sur le terrain d'application. De façon générale et en matière de vulgarisation, il est reconnu que beaucoup de travail a été fourni notamment en termes de transfert technologique en direction des producteurs. Dans ce cadre, les structures de développement agricole et rural, qu'elles relèvent de l'administration (DSA, Instituts de recherche-développement, Centres de vulgarisation?) ou de la profession (Chambres d'agriculture...), se sont constamment investies dans des actions de vulgarisation, inscrites dans leurs projets et programmes de développement. S'il est vrai que des résultats plus ou moins palpables ont été enregistrés, les efforts consentis étant souvent dispersés, et ont souvent engendré auprès des structures partenaires, non seulement des doubles emplois, lorsqu'il s'agit de programmation et du choix de thèmes à vulgariser, mais surtout une mobilisation parfois inefficace de l'encadrement et des charges financières supplémentaires qui, dans le fond, nécessitaient une synergie et une action d'ensemble. Cela constitue l'un des mandats futurs de l'appareil de vulgarisation agricole. A la lumière de tout cela, il revient à dire que les missions et la place de la vulgarisation, dans le contexte actuel du développement agricole et rural, doit nécessairement passer par sa réorganisation dans une optique de satisfaction des besoins des bénéficiaires à travers ses offres et ses services et la réorientation de ses structures qui s'avèrent prendre une tendance d'inadaptation, dans la mesure où l'organisation qui prévalait des décennies durant , est devenue aujourd'hui obsolète, en raison d'une succession rapide des différentes réformes politiques, économiques et institutionnelles qui ont touché le secteur de l'agriculture. Ceci nous fait clairement comprendre que si, au moment d'avoir décidé chacune de ces réformes pour le secteur de l'agriculture, on aurait, corrélativement, réclamé une politique de vulgarisation qui puisse adapter ses mécanismes de fonctionnement, par rapport aux changements survenus, celle-ci n'aurait pas accusé, aujourd'hui, autant de retard et tant d'obstacles, aussi complexes les uns que les autres. Les services de vulgarisation de demain se fiant à l'ère de changements enregistrés ne pourront ressembler probablement aux services de vulgarisation d'hier et d'aujourd'hui. Le pluralisme sera presque certainement prédominant et plus prononcé vers des formes organisationnelles, des méthodes et des structures institutionnelles plus légères, plus efficientes et surtout plus opérationnelles. La recherche d'opportunités pour accroître l'efficacité de la vulgarisation doit donc être orientée vers deux domaines prioritaires, pensons-nous : ? Premièrement, il s'agit de mieux appliquer les enseignements des dernières années en réalisant les réformes structurelles requises depuis longtemps, portant sur des systèmes de vulgarisation pilotés par la demande et répondant aux besoins du marché. ? Deuxièmement, quelques-unes des plus fortes demandes pour plus de vulgarisation, proviennent de domaines inattendus tels que l'accroissement de la fourniture d'informations relatives au climat, l'amélioration de la programmation en matière de sécurité alimentaire, l'évolution de l'agenda de l'aide au commerce et la réforme globale de la recherche agricole pour le développement. Toutes ces questions laissent entendre le besoin d'utiliser les connaissances existantes, mais également d'étudier la nécessité et l'importance de changer les formes de vulgarisation dans le cadre des nouveaux programmes de développement, de l'organisation des aides et des soutiens et des structures institutionnelles. Dans ce contexte, il est essentiel de promouvoir une perspective plus élargie de ce que représente la vulgarisation parmi les structures de l'Etat et de la profession agricole, de la société civile et des ONG et voir quels seraient leurs rôles et leurs missions, en adéquation avec la sphère institutionnelle de l'évolution de l'agriculture et des attentes des populations rurales. Il faut ainsi définir la gamme de stratégies, de structures, d'organisations, de méthodes et des outils qui sont nécessaires pour gérer une diversité de rôles et atteindre, par la même, les différents groupes de producteurs dont les besoins sont souvent multiples, complexes et hétérogènes. En outre, il est nécessaire de soutenir les organisations de producteurs pour qu'elles représentent le moteur de ce processus en assumant un rôle actif et crucial dans l'établissement des mandats pour des institutions de vulgarisation, de recherche et de formation et apprentissage. Dans ce développement conceptuel, une vision nouvelle de la vulgarisation se dessine. Elle s'impose pour tenir compte des évolutions et orientations des mutations qu'a connues le secteur de l'agriculture et du développement rural. Elle doit être construite sur une analyse des points forts et des faiblesses, sachant toutefois que la vulgarisation, élément de connaissances, doit être dans un système global de recherche- développement et formation. Il en découle, un nombre de principes qui devraient permettre de configurer et de construire une politique de vulgarisation dans le futur. Il s'agit : 1. Une bonne politique agricole est indispensable La vulgarisation n'est qu'une composante d'une politique agricole dont une large part relève de la politique macroéconomique tracée (protection des investissements,..). ses principales conditions se traduisent par l'accès aux marchés, les prix des produits, la disponibilité des intrants et l'accessibilité aux crédits, la sécurité foncière, la création de coopératives et d'association, la formation primaire et agricole, la recherche agronomique appliquée, l'efficacité des administrations centrales et déconcentrées, dans leurs missions de supervision des fournisseurs de services et la prévention et gestion des crises, alerte et réaction rapides aux évolutions du marché et des autres facteurs de production. 2. La vulgarisation est aujourd'hui, plus « facilitation » que transfert de technologies La vulgarisation est trop souvent considérée comme un moyen de diffusion du progrès scientifique et technique et de transfert de technologies. Cette définition étroite est très insatisfaisante. La diffusion des connaissances ne se fait pas à sens unique, du milieu scientifique vers les producteurs. Il existe des savoirs locaux qu'il faut recenser, analyser, valoriser, faire circuler et diffuser. Dans cette logique de pleine mesure, pensons-nous, la vulgarisation agricole consiste à faciliter les interactions et à développer les synergies au sein d'un système global d'information auquel participent la recherche agricole, l'enseignement agricole et un vaste ensemble d'opérateurs économiques porteurs d'informations. En améliorant les capacités d'initiative individuelle et collective des producteurs, cette facilitation permet à court terme, une meilleure adéquation des solutions techniques aux contraintes de l'exploitant agricole, et à long terme, elle structure une recherche continue de l'innovation. Ainsi, une action de vulgarisation agricole devra faciliter les échanges directs entre producteurs comme méthode de diagnostic des problèmes, de valorisation des savoirs existants, d'échange d'expériences, de diffusion des améliorations validées, mais aussi de formulation de projets communs. Les relations entre producteurs et prestataires de services (y compris les services publics de vulgarisation), permettent d'accompagner dans le temps les projets des producteurs et mettre à à leur disposition des capacités d'analyses, des méthodes et des adresses de fournisseurs de service et enfin les conseiller, sans prescription. Ceci implique que les vulgarisateurs soient des «acteurs» et non des «outils» de la vulgarisation. Le climat de confiance entre client (producteur) et conseiller doit s'instaurer pleinement. Même si des compétences techniques solides restent indispensables, les compétences des vulgarisateurs doivent être plus larges, de telle sorte que les conseillers agricoles doivent maîtriser les méthodes participatives et savoir recourir aux différentes techniques de communication. Ils doivent penser en termes d'opportunité de marché, d'augmentation du revenu des producteurs et de gestion globale des exploitations agricoles. La facilitation implique des ressources humaines de haut niveau, en termes de savoir-faire comme de savoir être. Ces savoirs peuvent s'acquérir par la formation initiale et continue des agents de terrain. Mais, simultanément, il faut que les producteurs puissent faire valoir leurs points de vue sur les agents impliqués dans les dispositifs de vulgarisation agricole et d'appui conseil. 3. Les producteurs sont la clientèle et les partenaires du processus de vulgarisation L'efficacité des actions de vulgarisation augmente quand les producteurs sont impliqués directement dans leur définition, leur gestion ou leur mise en œuvre. Lorsque les agriculteurs financent ou achètent un service de formation, les résultats sont sensiblement améliorés par rapport à une situation où les agriculteurs assistent à une formation entièrement financée et conçue par d'autres. Ces conditions sont réunies quand les organisations agricoles se dotent de leurs propres services techniques, lorsque des relations de prestations contractuelles sont établies entre des groupes de producteurs et des centres de services privés (gestion, alphabétisation) ou publics (recherche, formation, vulgarisation) et enfin, quand les producteurs ont la possibilité d'orienter les financements sur la recherche de solution à leurs problèmes. 4. La demande du marché induit une nouvelle relation entre les agriculteurs et les fournisseurs de biens et de services Le développement de l'agriculture implique notamment un passage progressif d'une agriculture de subsistance à basse productivité vers des productions spécialisées basées sur des avantages comparatifs et l'échange de surplus sur le marché. Dans l'évolution de l'économie de subsistance vers la production commerciale, le consommateur, plutôt que le producteur, est le vrai décideur. La démarche commerciale des fournisseurs d'intrants ou des acheteurs de produits implique une bonne connaissance de la demande et la formulation de solutions adaptées. En l'absence des intrants ou des débouchés, les recommandations d'un dispositif de vulgarisation sont lettres mortes. Des liens plus actifs entre les agriculteurs et les opérateurs privés sont essentiels. Mais, les biais inhérents aux relations commerciales ne doivent pas être ignorés. Des conseils techniques et commerciaux indépendants et impartiaux sont nécessaires aux producteurs pour qu'ils répondent à la demande du marché. L'action de vulgarisation, qui apporte ces conseils et facilite une relation équilibrée entre le producteur et l'opérateur privé, contribue à sécuriser le producteur et donc son développement. 5. Pluralité des intervenants et décentralisation des actions requièrent coordination et concertation entre les acteurs de développement Des structures de vulgarisation nationales, uniformes ne sont guère satisfaisantes. Une même approche, une même organisation ne peut s'appliquer partout. La diversité des milieux sociaux, des contextes économiques et des conditions agro-écologiques, la multiplicité des spéculations induit une hétérogénéité des exploitations. Les conditions de l'activité agricole se modifient rapidement en réponse au marché ou aux aléas climatiques. Une vulgarisation efficace doit pouvoir s'adapter aux changements. La réactivité des dispositifs de vulgarisation aux situations nouvelles (opportunités ou crises) implique une grande souplesse. Elle est facilitée par la proximité des instances d'orientation et de décision. Par ailleurs, les monopoles présentent des limites en matière de vulgarisation. Les producteurs devraient avoir la possibilité de choisir entre plusieurs intervenants en fonction de leurs méthodes, de la qualité de leurs services et de leurs coûts. Il est de la responsabilité du secteur et des acteurs nationaux de définir ensemble leurs stratégies en matière de vulgarisation agricole pour améliorer la qualité des interventions pour soutenir la politique nationale négociée entre les véritables parties prenantes et prendre en compte la viabilité financière des programmes à long terme, prévoir des stratégies de retrait des soutiens extérieurs dans toute intervention et permettre le financement des initiatives des producteurs, assurer que les actions de vulgarisation sont accompagnées d'un soutien à la formation, à la recherche agricole et aux organisations de producteurs et instaurer une coordination active avec les institutions de coopération. 6. Le soutien a la politique de vulgarisation négociée entre les véritables parties prenantes Il est préférable de raisonner en termes de politique nationale de vulgarisation et non en termes de structures nationales de vulgarisation. Une politique est un cadre incitatif, indicatif, flexible, de mise en synergie pour les différents opérateurs. En effet, les pouvoirs réglementaires et les moyens financiers dont dispose l'État lui permettent d'orienter les activités des opérateurs privés et professionnels en définissant des priorités sectorielles, géographiques ou thématiques, les compétences requises par les conseillers agricoles, les conditions de qualification des prestataires privés de formation, d'animation, de conseil, les mécanismes de concertation nécessaires et la définition d'une politique nationale de vulgarisation ne peut être du seul ressort des administrations. L'ensemble des acteurs concernés doit y être associé. Parmi ces acteurs, les producteurs doivent jouer un rôle central. A ce stade de la réflexion, il convient de faciliter la représentation des producteurs dans les instances de discussion des politiques agricoles, de gestion et d'orientation des structures publiques ou parapubliques de vulgarisation, de formation et de recherche. La participation des représentants des producteurs et l'acquisition de leurs organisations des capacités nécessaires à ces fonctions, par la formation de leurs responsables élus et de leurs cadres. La vulgarisation élément d'un système global et intégré de recherche-formation-développement (RFD) Dans ce débat intellectualisant, il reste à penser que la problématique globale de la vulgarisation et de l'appui conseil agricole, en général est liée en fait, à toute la sphère du système agronomique pour ne pas dire agricole, dans une vision générale et ce n'est que dans le cadre d'un système global et intégré de recherche-formation-développement (RFD) qu'on peut analyser les enjeux et les besoins en matière de vulgarisation et de formation (la vulgarisation est une forme pragmatique de formation) en rendant plus explicite et fondés, les choix qui seront faits quant à l'intervention de ces segments de connaissance, car l'interdépendance est de taille. Il s'agit, à notre sens, de développer une politique relevant la différenciation des fonctions et des structures de chaque segment de l'appareil, tout en assurant son intégration dans le cadre d'un projet collectif et d'intervention synergique et coordonnée.. L'objectif du développement d'un tel appareil est bien entendu, d'assurer la production, la gestion et la diffusion de la connaissance : production de l'invention (scientifique), de l'innovation (économique) et son transfert ainsi que son adoption par les acteurs économiques, la reproduction, l'accumulation et la diffusion de la connaissance et des savoir faire pour changer le comportement des acteurs en vue d'améliorer leurs performances. Il est clair alors que pour le secteur agricole, l'objectif principal est de construire un outil, constitué d'un réseau regroupant l'ensemble des institutions de RFD existantes, capable de constituer un appareil assumant la fonction de production et de diffusion du savoir et de l'innovation en milieu producteur. Par conséquent, une fois l'objectif recherché est défini, deux questions se posent : (i) quelles sont les forces et les faiblesses de l'appareil existant, et (ii) quel mode d'organisation de la coordination pourrait être le mieux adapté pour qu'il puisse répondre aux objectifs recherchés ? Il est nécessaire de rappeler ici, quelques-unes des forces et faiblesses du dispositif actuel de la recherche, formation et développement (la vulgarisation étant considérée ici, comme faisant partie du développement) et qui se traduisent par : - L'existence des trois composantes de l'appareil global (recherche-formation- développement), dont le nombre et la répartition sur le territoire national sont appréciables. Toutefois, et mis à part l'appareil de développement-vulgarisation, les autres sont réparties sur trois secteurs (agriculture, enseignement supérieur et formation professionnelle). Cela est à l'origine de cloisonnements qui limiteraient objectivement le rendement du système global, la concertation et la synergie entre les métiers. - Pour l'appareil de recherche actuel du secteur agricole, bien que ses structures actuelles soient en expansion, il ne représente qu'une partie de l'appareil national de la recherche agronomique, dominée par l'enseignement supérieur. Le Secteur de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique disposerait de plus de 20 établissements d'enseignement et de recherche répartis sur le territoire, mais manque en stations et en sites d'expérimentation (disponibles dans l'appareil RFD du secteur agricole : 69 stations et 400 sites de démonstrations), alors que ses liens avec l'appareil de développement-vulgarisation sont jugés faibles. - La ressource humaine (nombre et production scientifique) a évolué plus rapidement dans l'enseignement supérieur comparativement au secteur agricole, probablement suite aux recrutements plus larges et à la disponibilité des étudiants (Magisters et doctorants), qui sont à l'origine de la progression de la recherche. Le fait que les institutions de recherche relevant du secteur agricole n'ont pas d'interface avec la formation post graduée et ont peu de flux de doctorants (moteur de la recherche) avec l'université, a fortement handicapé leur évolution et la progression scientifique de leurs chercheurs. En revanche la recherche et la formation à l'université possèdent peu de liens avec l'agriculture et manquent de ponts de liaison avec le terrain. C'est à notre sens les premiers éléments à prendre en charge dans la construction de l'interface intersectorielle en vue d'améliorer la complémentarité dans un sens mutuellement bénéfique. - L'appareil de développement-vulgarisation est composé des instituts techniques, assumant des missions de formation, de recherche-développement, d'appui et d'assistance technique, et des structures de vulgarisation rattachées aux DSA, aux CAW (vulgarisateurs et parfois délégués) et Conservation de forêts (Ex-facilitateurs dans le cadre du développement rural), qui assurent une mission d'appui et d'animation du développement, le situation actuelle montre une faiblesse dans l'articulation et les liens entre les deux composantes (instituts techniques d'une part, agents d'appui technique et d'animation d'autre part), entre les instituts techniques, la recherche-formation et l'appareil de vulgarisation. Cela appelle le renforcement de l'interaction et la coopération entre les différentes composantes, à travers la mutualisation des moyens, le renforcement de la concertation et des synergies, qui se traduira inéluctablement par une amélioration de la cohérence globale du système et de son efficience. Les modalités pratiques de mise en place d'un tel dispositif ont d'ailleurs commencé il ?y a quelques années, à travers la création de l'ex-CCRAFAT (Comité de Coordination de la recherche Agronomique et forestière et de l'Appui Technique), ou l'ex- GIC MADR, (Groupement des instituts et centres du ministère de l'Agriculture et du Développement rural), mais nécessitent cependant des ajustements quant à l'organisation effective du dispositif : sa régionalisation, son fonctionnement et ses liens avec les appareils de vulgarisation et de formation, sachant toutefois que la fonction coordination relève beaucoup plus de la vulgarisation. Les deux instances ont disparu sous le poids de l'administration. Dans un tel dispositif, l'objectif recherché est la circulation de l'information et de la connaissance dans les deux sens : les agents de développement doivent être en contact étroit avec l'appareil de recherche-développement. Cela pourrait assurer d'une part, une amélioration et une actualisation de leurs qualifications, et d'autre part, permettra l'identification des problèmes rencontrés par les acteurs pour qu'ils soient pris en charge par la recherche-développement. L'institution de liens entre institutions et leur décloisonnement sont les enjeux majeurs dans l'organisation de ce niveau d'intervention. Egalement, l'intégration de l'appareil de formation dans le dispositif global permet l'adaptation du contenu des formations aux besoins des acteurs, l'évolution et la diversification des métiers et des profils de formations. Une autre interface est à construire aussi avec la formation professionnelle, qui dispose de moyens importants et d'un réseau d'établissements plus large que celui du secteur agricole, mais manque de sites d'apprentissage, de pratique et de contact avec le monde agricole, dont dispose le secteur agricole dans le cadre des sites de démonstration. Alors quelles formes d'organisation peut-on mettre en place pour assurer la coordination et la synergie tant souhaitées ? Ici, l'idée est d'aborder la coordination de ces institutions, pas leurs restructurations, étant donné quelle que soit l'orientation de leur réorganisation, cela appelle la synergie et la coordination des activités. Pour les institutions de recherche-développement relevant du secteur agricole: si on part du principe qu'il faut admettre la différenciation des fonctions des institutions pour qu'elles puissent se développer et prendre en charge des missions de plus en plus ?pointues' mais indispensables à leur évolution, tout en travaillant la cohérence globale dans le cadre d'un projet collectif, dont la finalité est la recherche-formation sur les thèmes représentant des enjeux stratégiques de développement de l'agriculture et du monde rural, il semble plus judicieux d'orienter la réflexion vers la constitution d'un pôle d'excellence (consortium, groupement?) regroupant l'ensemble des institutions du secteur basées, pour l'essentiel, de leur directions générale, à El Harrach. Toutefois, pour éviter les problèmes engendrés par les changements de mode de gestion et d'institutions de tutelle, tout en évitant des regroupements massif difficilement gérables, il serait plus efficace de garder les mêmes structures actuelles, les développer en ?interne' pour améliorer leur différenciation, et de créer un organe d'administration et d'orientation du pôle (conseil, commission?) pour garantir la cohérence globale et la construction de stratégies communes pour la prise en charge des objectifs retenus. Il faut noter qu'actuellement à l'échelle mondiale, la masse critique minimale pour créer une plateforme ou un pôle de recherche-formation, il faut au moins 200 chercheurs de haut niveau et 250 à 300 doctorants : un objectif équivalent peut être retenu à terme pour le pôle. Partant du principe que chaque secteur doit assurer les taches qui lui incombe de réaliser et pour lesquelles il est mandaté, la gestion administrative et celle des ressources humaines peuvent être l'œuvre de l'enseignement supérieur, qui possède plus de moyens et d'expérience pour assurer ses taches, alors que le MADR peut s'impliquer fortement dans le financement et son affectation aux projets de recherches et de formations, et dans la définition des orientations du pôle (structure de l'offre de formation, thèmes de recherche, prospective, expertise..) au sein du conseil d'administration et d'orientation du pôle. Il faudrait évoquer un élément central et important : le poids important du MADR dans le conseil d'administration et d'orientation ne viserait pas une substitution aux organes d'évaluation ou d'orientation scientifique, mais plutôt la formation, la mise en place et le financement d'équipes de recherche-formation travaillant sur les problèmes jugés prioritaires et stratégiques pour le pays (gestion des ressources génétiques exploités par l'agriculture, banque de gênes et de semences, utilisation de l'eau en agriculture, développement des territoires ruraux, et autres). En parallèle, il est important d'organiser la valorisation des résultats sur la base des problèmes exprimés par la sphère de la recherche-développement pour qu'ils soient transformés en problématiques de recherche. Actuellement c'est bien évidemment l'inverse qui prévaut, l'orientation des sujets de recherche, l'organisation des équipes et les regroupements se font plutôt en fonction d'objectifs personnels, visant prioritairement et rapidement l'obtention de diplômes ou la publication de travaux scientifiques. Les thèmes de recherche, pour la plus part n'ont qu'un objectif de promotion individuelle. Un tel projet permettrait d'élargir l'interface et la coopération avec le secteur de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique, et constituerait peut être, un modèle à suivre pour élargir la structuration et le regroupement sous forme de pôles à l'échelle régionale. Les avantages à atteindre à travers une telle configuration du dispositif de RFD permettraient (i), la mise en place d'une stratégie commune de recherche-formation-développement de l'agriculture et du monde rural ; (ii), la définition d'une politique concertée de mise en commun des moyens pour améliorer leur efficience, et les mettre au service de la politique de développement du secteur agricole; (iii), la mise en œuvre de projets de formation et de recherche communs : optimiser et rationaliser l'utilisation les moyens humains et des dispositifs expérimentaux, valoriser les activités de recherches en commun, et mieux assurer la circulation de la connaissance et l'innovation vers la sphère du développement; (iv), la structuration et l'enrichissement des offres de formation spécialisée, cohérente, de qualité et attractive; (v), la mise à profit des avantages de la coopération et des financements internationaux, par la constitution de groupes conséquents spécialisés et capables de participer dans des programmes internationaux et enfin, estimons-nous, la promotion d'une masse capable de produire de l'innovation et son transfert vers les acteurs économiques. En définitive, l'opportunité est offerte en vue d'engager la réflexion pour instituer un système de connaissances agronomiques à caractère fonctionnel et opérationnel, répondant à l'exigence d'une agriculture algérienne en plein essor et mutation. La synergie intersectorielle (recherche/formation et vulgarisation-développement) s'impose ainsi avec acuité aujourd'hui, pour le progrès et la modernisation du secteur agricole et rural, en Algérie. D'une manière générale, les stratégies de développement agricole et rural, ne peuvent donner tous leurs fruits que si les exploitants agricoles sont organisés en vue de s'intégrer délibérément dans les programmes et projets inscrits dans les stratégies agricoles et rurales. Mais, pour que ces stratégies soient porteuses, elles doivent viser à favoriser la compréhension et la conscience des problèmes et des possibilités du développement à tous les niveaux et à améliorer l'interaction entre les personnels chargés du développement et les diverses catégories de la sphère agricole, grâce à système efficace et opérationnel de vulgarisation et de communication en milieu rural. Le débat sur la vulgarisation agricole en vue de sa mobilisation pour la sécurité alimentaire est ainsi ouvert. A chacun d'apporter des éléments de réflexion pour instituer un système efficient et rationnel, à caractère opérationnel dans l'optique d'une synergie, d'une coordination des efforts pour la promotion de l'agriculture et de son soubassement, le monde rural. Cela sous-entend faire mais, falloir faire. Faisons le donc ensemble, selon une vision et action d'ensemble. (*) Agronome post-universitaire. Bibliographie : FAO (2005). Moderniser les systèmes nationaux de vulgarisation agricole Abréviation : DSA : Direction des services agricoles. CAW : Chambre d'agriculture de wilaya MADR : Ministère de l'Agriculture et du Développement rural |
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