La communication médicale s'impose aujourd'hui comme un sujet d'éthique primordial qui mérite d'être discuté par les spécialistes du domaine. Les relations médecin-médecin, médecin-patient sont fondées capitalement sur l'aptitude à maintenir un échange efficace entre les membres de la même communauté. Vu la complexité de la question, les experts ont éprouvé la nécessité de mener des recherches sur les différentes stratégies de communication qui pourraient améliorer la qualité du partage d'informations en milieu de santé. La question des rapports professionnels a participé à l'inauguration d'un champ de recherche appelé « Communication pour la santé » (Health Communication) qui s'intéresse à l'étude des formes de communications organisationnelles, interpersonnelles et médiatiques. Dans cette optique, assurer une communication proactive entre les acteurs de la sphère hospitalière contribue, d'une façon ou d'une autre, à canaliser les crises relationnelles et communicationnelles entre le médecin et son malade. À cet effet, le paternalisme de certains médecins a rendu la tâche de communication très ardue, et cela s'observe à travers des entretiens qui sont pour une large part asymétriques.

L'échec de la transmission d'informations est dû premièrement à cette non-complémentarité, voire à cette rupture qui paralyse l'interprétation des comportements humains. L'installation d'un climat de confiance entre les partenaires du domaine de la santé s'appuie principalement sur l'harmonisation des rôles et la gestion adéquate de la situation de communication. L'éducation thérapeutique se revendique comme un processus complexe se basant sur l'analyse des attentes et des besoins des patients qui doivent être pris en considération par le soignant.

Depuis la fondation de l'école de la médecine par Hippocrate, la problématique du rapport soignant-patient n'a cessé d'attiser la curiosité des chercheurs et des professionnels de la santé. Dans le but de garantir une bonne communication et de réduire les inégalités sociales, des médecins, des sociologues et des linguistes se sont efforcés d'analyser les discours entretenus entre les médecins et leurs patients lors de consultations médicales dans le cadre du projet interdisciplinaire INTERMEDE. Il consiste à vérifier la pertinence des interactions langagières par le biais de questionnaires et d'entretiens directifs et semi-directifs.

Cette enquête a permis donc d'évaluer la qualité de la communication verbale et non verbale en essayant de combler les écarts et les insuffisances enregistrées. Il en ressort que les diverses situations de communication auxquelles le patient est confronté dépendent étroitement de la façon de maintenir le contact entre des individus relevant de milieux sociaux différents. En somme, l'intégration sociale du malade demeure une mission fondamentale qui requiert une collaboration productive des membres de la sphère médicale en vue d'endiguer les fausses représentations qui risquent d'altérer la communication socioprofessionnelle.

**Université Hassiba Ben Bouali de Chlef