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1. Prenons le déficit du
Trésor public qu'il est impératif bien entendu de résorber. Un train de mesures
endogènes sont à mener, comme la rationalisation de la
dépense publique, une organisation efficiente des secteurs, activités et
fonctions. Enfin, une ressource humaine adaptée aux exigences du service
public, tout en luttant contre le gaspillage et la pléthore du personnel.
L'avènement du numérique devrait nous permettre de réaliser des économies substantielles. La dépense aux niveaux des territoires où nous avons la multiplication des centres de dépenses publiques à ne plus en finir jugez-en : la wilaya, wilaya-déléguée, la daïra, l'APC, les antennes d'APC, les sociétés publiques de wilaya etc. toute l'organisation notamment, les organigrammes, les missions, les objectifs, les plans annuels restent à cerner, à optimiser, pour utiliser les synergies entre les différents niveaux de gestion des territoires. L'Algérie est immense, alors allons vers une décentralisation plus poussée, chaque territoire disposera de ses ressources et dépensera en fonction de ses capacités et potentialités. Pourquoi une telle prolifération de sociétés d'Etat, de wilayas, de communes, des laboratoires sans plans de charge mais la dépenses est toujours là qui finance un tel gaspillage ; pourquoi ne pas réorienter ces budgets vers des secteurs productifs créateurs de richesse et éviter autant que faire se peut le déficit du Trésor dont certains veulent résorber par le recours à la planche à billets. C'est le cas aussi des ministères et de leurs structures éparpillées à travers le territoire national, leur budget n'est pas arbitré en fonction d'impératifs économiques ; ils demeurent toujours en situation de gestion relevant d'une rente garantie et permanente. Qui arbitre et assure le suivi de l'exécution du budget du Sénat, de l'APN, du Conseil constitutionnel, du CNES et autres organisations satellites. Etc. 2. Prenons le secteur public. Sur quelles bases et quels contrats de performances sont financés les déficits des EPE et que l'on ne nous parle pas de Sonelgaz et du prix local de l'énergie, car avec la sous-traitance et le mode de fonctionnement de ce groupe, on ne peut que s'interroger sur un tel train de vie. Avant de toucher le pouvoir d'achat du citoyen, il faut cerner et rationaliser la dépense publique ! Pourquoi cette entreprise depuis le temps n'a pas investi dans le solaire ; avec notre potentiel on deviendrait un très grand exportateur d'énergie surtout vers l'Europe au détriment du nucléaire, du charbon, devenant ainsi un acteur clé dans la préservation de l'environnement et de la lutte contre les changements climatiques. A quoi ont servi les sommes colossales dépensées pour la restructuration des EPE dont les mises à niveau ont échoué faute de véritables gestionnaires ; comment sont cooptés les gestionnaires de ces grandes entreprises, quel est le rôle des conseils d'administration et des cadres dirigeants. Où sont leurs contrats de performance, la rémunération aux résultats allant jusqu'aux stock-options pour les plus performants ?? 3. Prenons le secteur financier notamment bancaire. Pourquoi nos compatriotes préfèrent-ils travailler avec les banques étrangères qui ne sont là que pour encadrer le marché de l'informel, de l'importation, qui exportent leurs dividendes réalisés sur des bases à vérifier ; leurs modes de rémunération (agios, découverts, prêts à court terme etc.) et le calcul des pertes et profits qui en découlent devraient entrer dans l'amendement de cette ordonnance. Pourquoi acceptent-elles en toute impunité des sommes faramineuses en liquide là où, sous d'autres cieux, elles exigeraient le chèque et le virement? L'amendement projeté de l'ordonnance va-t-il prendre en charge ces questions? Les règles prudentielles devront être mises à jour en permanence pour un contrôle rigoureux de ces banques dont la participation à l'effort d'investissement, objectif premier de leur implantation, est quasi marginal ; les banques étrangères ont fleuri mais point d'investisseurs. 4. Prenons les efforts déployés dans le cadre de la mobilisation d'une source de financement en provenance de l'épargne des Algériens non résidents et des investisseurs potentiels non résidents. La loi des 49 /51 ne les encourage pas à mobiliser des fonds conséquents en investissement ; on insinue le contraire mais c'est une volonté délibérée de barrer à l'investisseur non résident l'accès au marché algérien. On impose notre modèle de gestion pour 01% de plus dans le capital d'une société mixte ; on rejette l'expérience de la société mère comme apport en savoir faire etc. 5. Prenons maintenant l'argent résultant de la surfacturation lors d'opérations d'importations et la sous-facturation lors de transactions au plan local ou d'exportations. Là se situent deux sources de financement pour peu que l'on veuille se doter de moyens de contrôles au niveau des douanes, des ministères du Commerce, des Finances. La numérisation partagée entre les institutions de l'Etat permettra de collecter l'impôt et sévir comme ailleurs où, pour l'impôt il n'y a pas de prescription. En Algérie, pour une opération de surfacturation à l'import, après trois ans, le détournement est prescrit. Les formes d'encouragement vont plus loin ; il suffit de déposer un bilan fiscal et on est considéré comme un acteur économique exemplaire. Le contrôle épisodique et non systématisé permet tous les écarts car il porte sur des échantillonnages préalablement ciblés. 6.Prenons l'enrichissement illicite ou licite. La richesse apparente devrait être une source de financement ; il suffit de demander l'origine des fonds ayant servi à l'enrichissement apparent à moins que cela n'est pas souhaité pour diverses raisons faciles à imaginer ; comment peut-on admettre que des individus exercent leurs commerces en plein jour mais ne sont pas déclarés auprès de l'administration fiscale en toute impunité ; comment et par quel miracle une société privée se développe à l'étranger alors qu'elle n'exporte pas ; quelle est l'explication fournie au fisc ? Au sujet de la procédure de délivrance du registre de commerce par le Centre de registre de commerce ; délivrer un e-registre du commerce doit reposer sur une série de conditions comme disposer d'un permis de construire, d'une décision de mise en activité, elle-même sujette à une décision des services de l'environnement sans oublier le dossier de déclaration cnas, un numéro fiscal pour le paiement des impôts et taxes IRG etc. Ne pas délivrer un tel document avec autant de facilités et sans partage avec les institutions de contrôle concernées. 7. Prenons les secteurs de l'agriculture et du foncier. Une mine d'or en terme de financement conventionnel ; de vastes étendues inexploitées où l'Etat peut mobiliser des fonds importants par la vente ; la location ou la concession dans le respect des objectifs assignés aux secteurs et en fonction des besoins régionaux en terme d'investissements productifs et de production locale ; un cahier des charges est à respecter scrupuleusement dans ce genre d'initiatives pour le respect notamment de l'environnement. 8. Prenons le secteur du tourisme. Il serait vain d'essayer de nous convaincre que se secteur qui finance des pans entiers de certaines économies comme celles de la Tunisie ou la Grèce sans parler de l'Espagne ou du Portugal, ne peut se développer dans notre pays et être source de financements ; des initiatives originales permettraient à notre pays de concurrencer avec ses 1000 km de côtes, ses sites paradisiaques du Sud, tous les pays du pourtours méditerranéen et draineraient de la ressource rare de financements !! 9. Prenons maintenant l'épargne des Algériens. Nous sommes bel et bien derniers dans ce domaine parce que le citoyen n'a pas confiance dans les banques ; les caisses d'épargne, les emprunts nationaux? surtout que la rémunération de l'épargnant comme déjà souligné est sans rapport avec la dépréciation du dinar ou le cours de change avec les monnaies convertibles. Osons une autre approche, comme celle d'ouvrir le capital des EPE et des banques pour les Algériens résidents pour ce qui concerne le DA et la devise pour les Algériens non résidents ; un financement conséquent notamment des EPE et des secteurs étatiques va être mobilisé car il s'agit de choses concrètes et, à terme, généralement rémunératrices du capital investi. 10. Parlons enfin du secteur informel qui gangrène l'économie et freine les IDE et de plus fausse toutes les données de la gouvernance. Il faut encadrer ces activités, les réguler en toute transparence, au plan réglementaire pour les élever au niveau des exigences économiques. Un combat sans limite, sans merci, à engager. A défaut, toutes les tentatives de mise en conformité seraient vaines. Un redressement patriotique est la seule issue pour s'en sortir, loin des querelles politiciennes et autres anecdotes, sans incidences sur le quotidien des citoyens mais, détournant notre attention des véritables enjeux. Un homme seul ne peut être responsable d'un tel marasme économique et social. On est actuellement moins cotés que la Côte d'Ivoire et la somalie en termes d'indice de développement. C'est notre œuvre à tous, car chacun de nous a été corrompu en fonction de son égoïsme et son avidité ; l'un a pris un appartement, un autre une villa, et enfin celui qui s'est servi sans oublier celui qui reçoit un salaire sans contrepartie effective et cela dure depuis pas mal de temps. C'est pour cela que la république démocratique et populaire reste à concevoir et à construire. La responsabilité est collégiale ; il faut imaginer un amendement de tous nos comportements ; admettre l'échec des politiques suivies à ce jour, se remettre en cause et aller dans le sens du devoir accompli envers la majorité silencieuse, cette majorité qui subit au quotidien cette gouvernance qui tarde à émerger. Il est vrai que seule une minorité doute du patriotisme de ceux qui nous gouvernent. Malheureusement, les faits sont là. On n'arrive pas à apporter la démonstration par l'acte que nous sommes sur la bonne voie. Combien de fois nous avons vécu cette baisse des prix du pétrole ; combien de fois nous avons utilisé la planche à billets, combien de fois on a restructuré notre économie ; on est toujours sur la ligne de départ ; la seule explication réside dans les choix non judicieux et inadaptés. Il est temps de mener d'autres politiques, réalistes et cohérentes en association avec tous les Algériens nationaux et non résidents. Une telle contribution n'a pas la prétention de cerner toutes les problématiques, ni d'établir tous les diagnostiques ni de préconiser toutes les solutions possibles ; cela ne serait possible que si l'on associe les compétences des meilleures d'entre nous, chacun dans le domaine qu'il maîtrise pour, en définitive, soumettre un plan à moyen terme de sortie de crise. Cela reste possible car, pour moi, malgré ces constats, le verre est à moitié plein. Il l'est certainement pour pouvoir reconstruire sur des bases pérennes surtout que nos potentiels sont immenses ; que, en payant nos dettes, handicap majeur pour une relance, nous nous sommes d'une certaine façon enrichi ; décision salutaire pour peu que nous ne retombions pas dans la facilité ; nous devons anticiper ces situations pour enfin protéger nos enfants et ne pas hypothéquer d'ores et déjà leur avenir. Ne rien dire, se taire, on ne trouvera jamais la quiétude car notre conscience nous rappellera à chaque instant que cette Algérie que nous aimons tant nous l'avons trahie par le silence, préférant le repli sur soi ; le mensonge par lâcheté, peut-être par peur aussi, pourquoi pas ? Une chose est sûre, devant Dieu nous rendrons tous des comptes. |
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