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Les
établissements de jeunesse hérités de la colonisation française (Maisons de
jeunes, centres sociaux, auberges...) ont pris après l'indépendance le nom de
CEP (Centres d'Education Populaire).
Leur mission était de dispenser des cours d'alphabétisation considérée par les autorités de l'époque, comme action prioritaire. Le décret n° 64-21 du 21 Décembre 1964, rattacha au Ministère de la Jeunesse et des Sports, les maisons de jeunes, foyers ruraux et auberges de jeunesse. Cet outil juridique a donné une existence juridico-administrative à l'établissement de jeunesse. Il a été aussi le précurseur à une suite de textes par lesquels les pouvoirs publics ont tenté, à chaque étape de structurer le réseau national d'animation de la jeunesse. Cette structuration concerna aussi bien l'aspect organisationnel, géographique, que celui de la formation de l'encadrement. Rôle de l'établissement de jeunesse Le rôle assigné à ces établissements est de participer à l'intégration du jeune dans la vie sociale. (Intégration des jeunes et leur participation au rétablissement de la cohésion sociale par des actions de rencontres, de connaissance et d'acceptation d'autrui pour enraciner en milieu de jeunes une culture de solidarité, selon les plans d'action du ministère) Cette conception du rôle de socialisation est comprise par les pouvoirs publics comme un appoint à celui de l'école en ce sens que le temps libre est à considérer comme un temps social qui vient compléter le temps scolaire ou le temps de travail. L'école n'assumant plus seule ces finalités éducatives que sont l'instruction, la socialisation et la qualification, la famille, les médias, les bibliothèques, les loisirs scientifiques et culturels, les associations constituent ces passages complémentaires nécessaires au développement des individus Pour désigner cette situation, certains auteurs ont utilisé le concept de « société éducative ». (Lassarre 2001). En schématisant, on peut dire que la société éducative est celle qui voit se généraliser les finalités éducatives à l'ensemble des institutions, et à tous les âges. Cette conception relève en fait du courant d'idées dénommé l'éducation populaire apparue en France dans les années 30 sous la houlette du front populaire où l'on a vu la naissance des CEMEA (Centres d'Entrainement aux Méthodes Actives), des CLAJ (Club Loisirs Action Jeunesse) et la relance du réseau d'auberges de jeunesse. L'Education populaire est un courant d'idées qui s'adresse au plus grand nombre afin de permettre à chacun de s'épanouir et de trouver la place de citoyen qui lui revient. Il milite pour une diffusion de la connaissance. Elle se définit généralement en complément des actions de l'enseignement formel. C'est une éducation qui reconnaît à chacun la volonté et la capacité de progresser et de se développer, à tous les âges de la vie. Elle ne se limite pas à la diffusion de la culture académique ni même à l'art au sens large, mais également aux sciences, aux techniques, aux sports et aux activités ludiques. Ces apprentissages sont perçus comme l'occasion de développer ses capacités à vivre en société : confronter ses idées, partager une vie de groupe, s'exprimer en public, écouter, etc. Le mouvement d'éducation populaire- Peuple et culture-, a été fondé en 1944 par des intellectuels français dont le principal animateur était J.Dumazedier au travers duquel il expérimente ses théories en matière de sociologie des loisirs et d'utilisation du temps libre. La formation de l'encadrement L'impératif de la formation de l'encadrement a dans ce contexte conduit à la création en 1968, d'écoles de formation de cadres de la jeunesse (ordonnance 109/68 du 08/05/1968), notamment à Constantine et Alger. Les Ecoles de formation de cadres de la jeunesse, ont ainsi fonctionné selon les statuts qui les géraient, durant une vingtaine d'années. Elles ont eu pour mission de former les différents corps pour l'encadrement des structures de jeunesse (éducateurs, instructeurs ...) Dans la foulée des restructurations du système de formation en Algérie, ces établissements ont été érigés en Instituts Nationaux de Formation Supérieure. Par décret n° 88-82 du 12 Avril 1988 l'école de formation des cadres de la jeunesse de Constantine, a été érigée en Institut de Formation Supérieure des Cadres de la Jeunesse. Par décret n° 88-84 du 12 Avril 1988 l'école de formation des cadres de la jeunesse de Tixeraine a été érigée en Institut de Formation Supérieure des Cadres de la Jeunesse. Ces textes, pris conjointement par le MJS et le MESRS dans le cadre du décret 85/243 du 1 octobre 1985 relatif aux instituts nationaux et du décret 363/83 du 28 mai 1983 relatif à la tutelle pédagogique, les intégrèrent dans la carte et sous la tutelle pédagogique de l'enseignement supérieur. Cependant, cette tutelle n'a été adoptée qu'en 1992, pour être effective pour la rentrée universitaire 1992/1993, au vu de la résistance qui a été manifestée à l'égard de cette situation nouvelle. Ceci est d'autant plus vrai, que l'accès à la formation, exigeait des candidats, la possession du baccalauréat. Cette exigence était par ailleurs conforme aux nouveaux statuts adoptés dans le cadre du décret 91-197 du 1er juin 1991 portant statut particulier des travailleurs appartenant aux corps de l'administration chargée de la jeunesse et des sports ; L'ouverture de la filière de formation des éducateurs spécialisés de la jeunesse avait fait l'objet d'un arrêté interministériel en date du 02/08/1992 ;en application de l'article 5 du décret 243/85. Par contre, la filière sport régie par les mêmes textes, n'a jamais adopté la même démarche. La filière techniciens supérieurs des sports, n'a pas fait l'objet d'un texte conjoint à l'instar de la filière jeunesse et a continué à fonctionner en marge de la réglementation en matière de tutelle pédagogique, jusqu'en 2004. Cette année a été celle de la seconde étape du nivellement par le bas de la formation jeunesse et sports (L'année 2000 ayant été la première).Cet état de fait a perduré et le corps des techniciens supérieurs du sport a continué à être géré par des textes de 1985, bien que ces derniers aient été abrogés par l'érection des anciens CREPS puis ITS, en INFS en 1988(Constantine, Ain turk et Ain benian, Dely Brahim...). En effet, le MJS dans son programme de travail pour l'année 1999, en application des directives du gouvernement décidées lors de sa réunion du 04 décembre 1996, avait présenté un plan de restructuration des établissements de formation. Cette démarche concernait aussi d'autres segments de l'activité en rapport avec la jeunesse tels que l'animation, la formation continue et la recherche sectorielle notamment. En conséquence d'une batterie de textes pris le 09 mars 2000, une série de modifications ont été introduites sur les statuts des établissements de formation, dont la plus importante a été l'abandon de la tutelle pédagogique de l'enseignement supérieur. Les établissements ont gardé le statut d'INFS, lequel a été expurgé des dispositions ayant trait à la double tutelle. Dans le prolongement de ces modifications, le MJS, a fait adopter conjointement avec la direction générale de la fonction publique, les programmes de formation des différents corps, par un arrêté du 13 avril 2004. Bien que la formation ait été encore domiciliée dans des INFS, le ministère avait fait fi de l'article 6 du décret 363/83 relatif à la tutelle pédagogique de l'enseignement supérieur, et a adopté l'article 10 du décret 96/92 du 3 mars 1996, lequel décret concerne la formation et le perfectionnement des fonctionnaires et les établissements spécialisés des différents secteurs à l'exception des INFS qui sont gérés par leur propre statut. En 2008, les décrets 08/305 et 08/306 du 27/09/2008, ont été pris pour corriger cette situation .Cependant, ces derniers n'ont concerné que les instituts d'Alger (Dely Brahim pour le sport et Tixeraine pour la jeunesse.), comme ils n'ont pas invoqué dans les textes de référence les modifications apportées par le décret 2000/53 du 9 mars 2000 en ce qui concerne Tixeraine notamment. L'information et l'animation En 1989 et dans le cadre de la mise en œuvre de la politique nationale de jeunesse, a été créé le Centre Nationale d'Information et d'Animation de la Jeunesse (CNIAJ) dont la mission était de contribuer à l'information et à l'animation des jeunes (article 4 du décret exécutif n° 89-13 du 14 Février 1989 portant création du Centre National, d'Information et d'Animation de la Jeunesse : CNIAJ).Le centre dont le siège est à Alger, était doté d'annexes dans le chef-lieu de chaque wilaya (article 6). Ce dispositif a été emprunté à partir de l'expérience française en la matière. En France, le Centre d'Information et de Documentation Jeunesse (CIDJ) est une association créée en 1969 par le Ministère français de la jeunesse et des sports. Il avait pour mission d' informer dans ses locaux les jeunes sur tous les sujets qui les intéressent : métiers, études, stages en entreprise et jobs d'été, bourses, logement étudiant, séjours linguistiques, aide à l'orientation scolaire et professionnelle, formations, alternance, opportunités de partir étudier ou travailler à l'étranger, mise en œuvre de projets, création d'entreprise, santé, vie quotidienne, démarches, etc. Le CIDJ fait partie d'un réseau, le Réseau Information Jeunesse, composé de 1600 structures accueillant les jeunes à proximité de leur lieu d'habitation. Un Centre Régional par capitale de région, puis tout un maillage : Bureau, Point, et Bus d'Information Jeunesse permettant à l'information d'être toujours plus près des jeunes. Le centre de Paris a été créé au pied de la Tour Eiffel en 1975. L'émergence du centre d'information et d'animation de la jeunesse (CIAJ) en Algérie, a répondu à plusieurs préoccupations : -Combler le vide juridique qui caractérisait les maisons de jeunes, les auberges de jeunesse, les centres culturels et d'autres structures, qui sont désormais régies par un statut d'établissements à caractères administratif. -Et aussi normaliser 1'organisation et le fonctionnement des activités déployées dans le ces structures, dans un cadre plus décentralisé. Au terme des dispositions des articles 5 et 6 du décret exécutif n°90-253 du 1 septembre 1990 , le centre dispose de structures ( maisons de jeunes, centres culturels , auberges de jeunes?), qui appartenaient précédemment au Ministère de la Jeunesses et des Sports ou au Ministère de la Culture ou qui relevaient des communes et qui lui ont été rattachées selon les modalités prévues par le code communal et la loi domaniale. Ces structures fonctionnent en tant qu'annexes du CIAJ et sont considérées comme telles en vertu des arrêtes interministériels des 10 Aout 1991 et 30 Mai 1994.Dans le cadre de la politique de réformes du gouvernement de 1996 (Réunion du conseil du gouvernement du 04/12/1996), politique édictée par ailleurs par des contraintes économiques et budgétaires, sous l'impulsion d'organismes internationaux, une série de mesures a été prise en ce qui concerne l'assainissement des établissements publics. Sur le plan des établissements à caractère économique et industriel on a assisté à une série de restructurations des entreprises, par la transformation de statuts et souvent par la dissolution. Dans ce cadre, un plan d'action a été élaboré dont l'objectif, selon ses initiateurs est de donner au secteur de la jeunesse et des sports une meilleure efficience, tout en rationnalisant les moyens. A cet effet le CNIAJ, devait se transformer en CNIJS, par décret 98/95 du 25/02/1998, pour englober les structures jeunesse et sport existantes. Cette structure a finalement été dissoute par décret 06/157 du 11/05/2006. Les CIAJ au niveau des wilaya initialement conçus comme annexes du CNIAJ au titre du décret 90/253 du 1/09/1990, ont subi eux aussi des modifications de statuts par décret 98/259 du25/08/1998. Les CIAJ, ont récemment été transformés en offices ODEJ, à la faveur du décret 01/07 du 06/01/2007. * Université Mentouri Constantine |
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