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Le
processus de concer tation nationale lancé par le CNES pour déterminer les
besoins spécifiques à chaque région du développement local se poursuivra à
partir de ce dimanche. Au programme, figurent les wilayas de Tamanrasset, Adrar
et Bechar.
Cette initiative, lancée en mai dernier dans le sillage d'un Conseil ministériel, veut en fait établir les bases d'une bonne gouvernance locale, une gestion plus fluide des compétences humaines et des ressources tant financières que naturelles. Ainsi, le département de M. Mohamed Babès a été chargé en quelque sorte de prospecter au niveau de la société civile et des autorités (locales) les gisements humains, financiers et naturels qui devront impulser un nouvel élan du développement local. L'initiative est pourtant, par bien de ses aspects (internes), à forte connotation politique, dans la mesure où la décision de lancer un tel processus, d'ailleurs supervisé par le ministère de l'Intérieur, est intervenue dans le sillage des réformes politiques annoncées par le chef de l'Etat. Et bien entendu, toute réforme politique ne peut que s'accompagner d'un agenda économique ; et dans le cas de l'Algérie d'aujourd'hui, les défis, les attentes et les besoins sur ce chapitre sont immenses. Car en plus des attentes sociales en termes d'amélioration des conditions de vie de millions d'Algériens, il y a également les questions de chômage à résorber, de relance de la croissance économique locale à réamorcer et la fin des inégalités sociales. Un vaste chantier que le CNES tente de structurer au niveau théorique avec ces rencontres régionales sur le développement local. A la fin du processus, il y aura, bien sûr, un grand regroupement national, des assises sur le développement local où tous les acteurs sociaux, économiques et politiques seront conviés à assister et apporter leur contribution à un programme qui devra être appliqué par le gouvernement. Tel est en définitive la finalité des rencontres régionales, un véritable marathon que mène le CNES, qui doivent déboucher sur des clés ou des propositions de solutions pour débloquer la croissance économique au niveau des collectivités locales, créer de l'emploi, des logements, améliorer le niveau de vie des populations rurales et, surtout, éliminer les disparités régionales. Certes, la mission confiée au CNES sonne comme un ?'déjà entendu ou vu quelque part'' au cours des 30 dernières années. Le développement local a été en fait tellement galvaudé au cours de cette période que, parfois, il ne veut plus rien dire, tellement la mission dévolue aux collectivités locales a été dans bien des cas détournée de son cours, dévoyée, avec cette multitude de revendications sociales, malheureusement très violentes depuis le début de cette décennie. Et que ce sont accélérés en même temps les cas de rapines, de népotisme, de corruption, de détournements et autres phénomènes pervers qui ont affaibli l'administration locale et dénué de sa substance la mission noble d'un développement local axé sur le bien-être social. La mission du CNES aura ainsi cette double difficulté de remettre sur son lit le cours du développement local et de lui redonner en même temps toute sa substance sociale et économique. |
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