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En dépit des mesures répressives, l'anarchie caractérise grandement le
secteur du transport dans la capitale de l'Ouest.
Cet état de fait est hautement illustratif à travers la multitude de véhicules de transport public, qui activent ostentatoirement dans l'illégalité. De vieux fourgons, aménagés pour la circonstance, concurrencent les autobus sur nombre d'itinéraires, notamment sur les lignes reliant la ville aux quartiers de Petit Lac et El Barki. «A la moindre petite incartade, je me fais rappeler à l'ordre par un agent de l'ordre public qui, dans la majorité des cas, me dresse un procès-verbal. A mon humble avis, il est logique de se demander comment ces transporteurs clandestins, qui en sus ne respectent par les règles du code de la route, parviennent-ils à passer inaperçus», a confié le propriétaire d'un bus assurant la navette entre le centre-ville et le quartier d'El Barki. Notre interlocuteur dénonce ce qu'il qualifie de «concurrence déloyale imposée par des fourgons activant dans l'illégalité et en toute impunité», avant de renchérir : «Tout le monde sait qu'il existe un arrêt de bus réservé essentiellement aux clandestins au niveau du boulevard Adda Benaouda, dans le quartier Plateau St Michel. Quelques mois auparavant, un accident mortel a été provoqué par l'un de ces véhicules de transport clandestin, mais, malheureusement, aucune véritable opération d'assainissement n'a été entreprise». Le même constat flagrant est établi sur la navette Oran- El Hassi. Les transporteurs clandestins disposent d'une station terminus au niveau du lieudit «Tir au Pistolet», non loin de la direction des impôts. Au fil du temps, l'usager, qui regagne son domicile en fin de journée, ne semble plus accorder d'importance à cette infraction. Dans la plupart des cas, il se dit même être satisfait de cette situation. «Du moment que les responsables concernés n'ont pas daigné résoudre le problème, je ne vois pas pourquoi, ils empêcheraient ces transporteurs clandestins d'activer. Car eux au moins ont eu l'intelligence de combler ce vide en nous assurant le transport», a expliqué un père de famille demeurant à Haï Bouâmama. La même remarque a été formulée par un habitant d'une localité côtière du littoral Ouest. «En fin d'après-midi, hiver comme été, hormis les clandestins, rares sont les véhicules assurant le transport vers mon lieu de résidence. La seule alternative est de solliciter les services d'un clandestin. Pour un smicard, ce n'est pas évident, mais je n'ai pas le choix. Ce malheureux état de fait devrait constituer la priorité des débats lors des conclaves regroupant les autorités locales», a-t-il ajouté avec une pointe de dépit. Faisant fi des règles édictées par le code de la route, les véhicules, toutes catégories, de transport clandestin sillonnent, à tombeau ouvert, les routes de la cité de Sidi El Houari. Ils exploitent ainsi l'anarchie, qui va crescendo, prévalant dans le secteur du transport et ce, au grand dam des usagers, et puisque la nature a horreur du vide, ce genre de transporteurs ne peut que proliférer. |
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