Comme décidé le 30 juin dernier en assemblée générale, les travailleurs
de l'Etablissement de gestion des services aéroportuaires de l'Ouest (EGSAO), qui
a sous sa coupe 11 aéroports, ont observé en fin d'après-midi de lundi un sit-in
pour revendiquer, entre autres, le versement des résultats financiers, à savoir
les bénéfices acquis au titre de l'exercice 2008, une meilleure organisation de
l'entreprise, avec comme priorité une nouvelle nomenclature des postes plus
adaptée, ainsi que la dénonciation de l'ensemble des mesures arbitraires contre
les cadres de l'entreprise qui sont en dehors du circuit de décisions en dépit
de leurs compétences avérées. Chez le syndicat, on estime que la plateforme de
revendications remise à la direction et comportant 14 points à négocier est
réalisable en raison, d'une part, de la bonne santé financière de l'entreprise
et, de l'autre, des challenges qui l'attendent et dont leur concrétisation doit
s'appuyer sur tout le collectif des travailleurs. Ce document a été approuvé en
assemblée générale qui, outre les points mentionnés, exige également le départ
de l'actuel directeur général qui n'a pas répondu à l'invitation du syndicat
pour assister à l'assemblée générale. Tout en assurant le service minimum, ils
étaient près de 200 agents à avoir débrayé, à l'instar de leurs homologues de
Tlemcen et d'autres aéroports de l'Ouest. Le premier responsable syndical a
tenu à préciser que la porte du dialogue a été de tout temps fermée et il a
fallu recourir à la protestation pour que la direction générale invite le
partenaire social à la négociation. Des mesures arbitraires prises par la
direction générale, notons la mesure d'asphyxie du département de communication
qui a été condamné au silence pour la simple raison que sa première responsable
est en même temps déléguée au personnel et siégeant au sein de l'instance
dirigeante. La concernée témoigne que, par représailles, elle a été interdite
de publier la revue d'entreprise qui était à son 6ème numéro, alors que son
importance n'était plus à prouver dans ce sens que, d'une part, c'était le seul
moyen de faire connaître l'établissement chez les autres secteurs d'activités
et, de l'autre, il servait de canal d'information pour le personnel. Cependant,
indiquent les syndicalistes, « l'appel au dialogue nécessite un peu plus
d'engament de la tutelle qui ne doit pas se limiter à de simples promesses et
en l'absence d'un interlocuteur responsable apte à prendre des engagements, nous
exigeons que les négociations se fassent avec le président du conseil
d'administration, étant donné que l'actuel directeur général est en continuel
congé de maladie et que l'établissement est confié à un intérimaire ». D'ailleurs,
cette situation a perduré et les responsables locaux semblent ne pas s'en
soucier alors que la prise de solutions immédiates s'impose pour sauver
l'établissement, étant donné que si des mesures concrètes ne sont pas initiées
à très court terme, le recours à des actions plus musclées devient inévitable, vu
que chez le personnel règne un climat de démobilisation et de démotivation
général.
En l'absence du directeur par intérim, nous avons contacté le directeur
des ressources humaines qui reconnaît d'emblée la légitimité des revendications
du personnel en relevant au passage qu'il est inadmissible qu'un agent stagne
dans un poste plus de 20 ans et que des cadres universitaires soient
marginalisés injustement. Le même responsable reconnaît également le caractère
très responsable de cette action de protestation qui signifie clairement que ce
personnel tient beaucoup à son outil de production. Ainsi, pour la formation du
personnel, notre interlocuteur reconnaît que ce volet déterminant n'a pas
constitué une priorité au moment où le management aéroportuaire occupe sous
d'autres cieux une place prépondérante. Pour l'heure, la situation demeure
confuse et le syndicat tient à mettre en application les décisions de l'AG, à
savoir des sit-in hebdomadaires tous les lundis.