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Cette réforme visera en
fait une véritable refondation du process de gestion
de l'Etat algérien afin qu'il réponde aux nouvelles exigences induites par les
mutations politiques, économiques et sociales que connaît l'Algérie et qu'elle
connaîtra. Elle constituera l'un chantiers prioritaires de l'Etat.
Le plan à engager se proposera de redéfinir la nature même des rapports Etat / Société / Sphère économique et financière. L'objectif fondamental est de faire du citoyen non pas un simple administré, mais un associé dans la gestion des affaires publiques. Le souci est qu'il soit foncièrement convaincu de la façon dont seront traitées ses affaires. Tout en renforçant ses prérogatives d'arbitrage et de régulation et en optimisant le perfectionnement des conditions dans lesquelles elles devront s'exercer, l'Etat concentrera, de plus en plus, son action sur les facteurs déterminants de la croissance économique, du développement sociétal et par conséquent de l'amélioration des conditions de vie de la population. Au moyen de cet effort de rénovation des structures institutionnelles et administratives, les pouvoirs publics feront face à leurs responsabilités en matière de conception du partenariat Etat/Société, d'action dans les limites de cette parenthèse, d'évaluation des retombées et de contrôle. La réforme des structures et des missions de l'Etat porteront ainsi sur l'approfondissement de la déconcentration et de la décentralisation de la décision par une redistribution effective des prérogatives et des moyens de les accomplir au profit des collectivités locales qui deviendront l'espace par excellence où se vérifieront, au quotidien, la représentativité de l'Etat et sa crédibilité ainsi que l'expression d'une démocratie authentique. En conséquence, le développement sera désormais l'expression de tout ce qui se réalisera comme bien fait au profit du bien-être de la nation. La logique du progrès et de l'émancipation du sous-développement, supposant de nouveaux comportements de l'administration, il sera donc impératif de : -renforcer la lutte contre la corruption, le népotisme, le passe-droit. Ces pratiques ont été, des années durant, les causes qui ont carencé et désorganisé l'administration algérienne, ce qui a désintégré la confiance du citoyen en ses gouvernants ; -mettre fin aux comportements bureaucratiques qui ont, des années durant, gelé les initiatives et par ricochet, causer des préjudices sérieux à l'accomplissement d'une économie au service du développement social. A propos du partenariat Etat / Société / Sphère économique et financière Dans cette perspective, l'Algérie optera pour une approche de développement centrée sur le citoyen en tant qu'acteur et bénéficiaire, elle fera de celui-ci « le centre des stratégies globales à adopter pour qu'aboutisse l'accomplissement de la collectivité»- Reprise. Elle s'attellera à promouvoir sa participation la plus large, allant de la conception des programmes de développement à leur mise en œuvre. Le but serait d'aboutir à un pacte qui scellera un véritable partenariat entre l'Etat et la société civile. Revitalisée dans cette optique et améliorant qualitativement le service public, l'administration se mettra réellement et efficacement au service de la promotion du génie citoyen parce qu'elle aura rétabli cette confiance que celui-ci a perdu en elle. Il l'accompagnera, désormais, dans ses missions de régulation économique et sociale. Au plan économique. La promotion de l'investissement productif devant être de mise, l'Etat algérien dorénavant soucieux de performer le niveau managériale des entreprises existantes et de l'intégration du produit algérien dans le marché mondial développera un soutien en matière de formation et d'expertise pour une meilleure maîtrise du cycle de projet et de l'organisation de sa gestion. L'administration ne demeurant plus cet Etat dans l'Etat, elle accompagnera ce soutien dans le seul but de le faire aboutir. Quant à la société civile appelée à prendre part à la réalisation du programme du développement à ciel ouvert escompté, il sera fait appel à ses capacités organisationnelles, techniques et à ses moyens d'action. 9) A une presse libre mais crédible Résumé : Il appartiendra aux pouvoirs publics et aux médias à œuvrer de concert en vue d'un épanouissement de la liberté d'expression tout en la mettant à l'abri des dépassements. Ils travailleront à l'élaboration d'une législation appropriée et conforme aux normes appliquées pour la gestion des espaces médiatiques. De la liberté de l'information il sera fait le moyen de libérer la société des angoisses que génère l'absence de communication. Il en sera fait le moyen d'éviter à la société de s'égarer dans des turpitudes et d'avoir confiance en ceux qui la gouvernent. A ce propos, l'Etat s'engagera à lever les entraves en ce domaine, à encourager la multiplicité et la diversité des organes pouvant la véhiculer (la communication) et à contribuer effectivement à leur mise en œuvre. Cela suppose une crédibilité professionnelle du journaliste donc, une qualité optimum de l'information à diffuser. Cela suppose aussi que le journaliste dispose de moyens assurant sa sécurité et garantissant son autonomie. Cela suppose également que son indépendance soit une évidence établie et que l'information qu'il divulgue ne sera pas au service d'un discours orienté ou muselé par une ligne éditoriale dictée. Cela suppose en outre qu'il n'y ait plus de place pour un journaliste juge et partie, qui abuse de son pouvoir comme fonds de commerce en usant de diffamation et de calomnie et qui, prétendant se mettre aux avant-postes pour défendre la démocratie, n'exercera pas ce contre-pouvoir escompté. Voulant, par ailleurs, que le concept «démocratie» se démarque dans l'esprit du citoyen de ce qui est absence de l'Etat et de son corollaire immédiat, l'anarchie, l'Etat s'engagera à mettre les médias lourds à la disposition de la liberté d'expression à condition qu'elle ne s'embourbe pas dans des démonstrations par l'absurde et qu'elle dépassionne le débat. 10) A la réhabilitation du corps social dans ses droits Résumé : La réhabilitation du corps social ne pourra être que la conséquence de la promotion de l'égalité des chances entre tous les citoyens. Des mécanismes incitatifs indispensables au développement des compétences générales et des qualifications spécialisées qu'ils recèlent, s'imposeront. Cela dit pour que celles-ci s'expriment pleinement, une intégration utile de ceux-ci dans le corps social sera nécessaire. L'Algérie dispose de richesses minérales autant considérables que variées. Cinquante années après son indépendance, l'exploitation de ces ressources (dont le minerai de fer de Ghar Djebilet dans le Sud-Ouest, l'uranium, l'or, le tungstène, le mercure dans le massif du Hoggar) n'est pas encore entamée. C'est dire que son capital minier, à l'exception des hydrocarbures, demeure intact. C'est dire aussi qu'elle n'a pas commencée sa véritable révolution industrielle. Des jours fabuleux l'attendent. Cependant, sa vraie richesse est dans sa jeunesse qui entend hisser l'emblème national à la cime du développement, pour peu que des égards s'expriment à son endroit. Au sujet de cette jeunesse dont le rôle a, de tout temps, été relégué à l'accessoire Quand bien même l'Algérie jouit de ressources de diverses natures à même de lui assurer, à terme, un développement conséquent, les nombreux handicaps dont souffrent son économie et les exigences que lui imposent les mutations qui se produisent à l'échelle planétaire, ne lui permettent pas de surmonter, à courte échéance, les difficultés qui leur sont subséquentes. Cela dit, ce n'est pas pour autant qu'elle ne doit pas espérer des jours meilleurs. Elle n'a qu'à réanimer l'espoir chez les jeunes que l'absence de perspectives affecte cruellement. Mais comment ? En les persuadant concrètement que seuls le mérite et l'effort vaudront la promotion et la considération sociales. C'est là une entreprise de longue haleine que leur assureront un enseignement et une formation qui les mettront pleinement en prise avec le mouvement universel du progrès et qui les qualifieront adéquatement aux exigences de l'insertion sociale. En faisant une rétrospective historique, il est aisé de constater tant en élévation qu'en perspective que depuis 1978, aucune garantie contre le chômage ou pour l'acquisition d'un logement, aucune assurance contre la précarité et la pauvreté, n'a été vérifiée, aucune réforme au profit d'un enseignement authentiquement formationnel n'a été engagée. Moralité, la crise algérienne ne pourra connaître une solution durable tant que la protection sociale de la population dans son ensemble n'est pas en adéquation avec la valeur des richesses que recèle leur pays, tant qu'un dispositif de justice sociale n'est pas mis en œuvre pour venir en aide aux couches sociales laissées pour compte et tant qu'une politique d'intégration globale n'est pas sérieusement envisagée au profit d'une jeunesse qui : -depuis l'indépendance, est proclamée l'avenir du pays comme pour mieux l'exclure du présent ; -victime d'un discours populiste et des politiques économiques qui ont occulté la contrainte sociale, elle a été la catégorie sociale qui a, le plus, subi les affres générées par la déviation de la rente pétrolière ; - ignorée et abandonnée aux injures du temps, elle ne trouve pas de cadres pour enregistrer ses besoins et les réaliser. Cela étant, seule la convergence des réformes à entreprendre dans les secteurs de l'éducation, de la formation professionnelle, de l'université, de l'économie, de l'administration et de la justice suppléera à cet état de fait et réanimera le rôle dynamisant des jeunes en développant à leur profit un cadre d'expression qui favorisera leur participation à l'accomplissement de leur épanouissement au profit de l'essor national. 11) A une nouvelle politique du logement Résumé : Il s'agit d'une politique porteuse d'espérance. Le logement au même titre que l'emploi étant des droits constitutionnels, ils le seront en tant que tel et pas moins ni plus. Autrement dit, toutes les citoyennes et tous les citoyens qui en auront besoin, en bénéficieront. Qu'il soit participatif, social ou même précaire, le logement devra cesser d'être assimilé à un immobilier destiné à un regroupement catégoriel, c'est-à-dire qu'il devra être de qualité, qu'il ne devra pas être l'expression d'une discrimination sociale. Quant à l'immobilier classé «promotion immobilière», il devra cesser d'être un leurre. Il serait impératif qu'il se fonde dans son qualificatif pour être à la portée de toutes les bourses. Il ne devra plus demeurer cette chasse gardée de la spéculation qui y a trouvé une source juteuse d'enrichissement et une source de frustration pour celles et ceux qui ne pourront y accéder, des coûts exorbitants imposant leur diktat. Une nouvelle politique du logement permettant à toutes et à tous une jouissance devra être mise en application sans conditions et sans réserves. 12) A une lutte implacable contre la corruption Résumé : C'est là une mission de grande envergure et qu'il s'agit de mener à bien car il y a aujourd'hui une nécessité absolue. Il s'agit de se mettre au niveau des attentes des citoyens, de ses exigences et de ses aspirations profondes. Lutter contre la corruption c'est remédier, avec des moyens appropriés, à la désorganisation de l'appareil économique national et améliorer le service en s'attaquant sans merci, sans repos, sans trêve au trafic d'influence, aux collusions avec les décideurs, aux passe-droits rétribués, aux services illicites. 13) A mettre en route un système sanitaire en déroute Résumé : Au même titre que l'éducation et la justice, il est un secteur des plus délétères et pourtant des plus nécessaires. Il est malade dans son administration, il est malade dans ses pratiques, il est malade dans son inefficacité. Il importe de le mettre au service de tous sans distinction, sans différence. Le passe-droit, le clientélisme, les abus de force et d'autorité qui ont éloigné les compétences et la probité seront bannis. Nul n'ignore l'état de décrépitude avancé par lequel se distingue le secteur sanitaire algérien. L'Etat ne ménagera aucun effort pour dépanner cet appareil tout simplement en panne, parce qu'il s'agit de la protection de la santé publique. 14) A développer une diplomatie active au service de la stabilité et de la coprospérité dans les espaces régionaux et dans le monde Résumé : Il s'agit de développer une diplomatie au service de la paix dans le monde et une coopération féconde, débarrassée des préjugés, des partis-pris et du dogmatisme idéologique et consacrant sur la scène internationale les politiques visant la stabilité et la coprospérité des peuples. De la sorte, elle continuera à perpétuer son rôle dans l'émancipation du tiers-monde. Malgré les antagonismes idéologiques et les crises économiques, les tensions politiques et les guerres dévastatrices par lesquelles s'est distingué le monde du vingtième siècle, les hommes qui devraient être entraînés par cet instinct de protéger l'espèce, se sont irrésistiblement acheminés vers un seul et même destin, ignorer l'humanité. Mais l'effort semble vain puisqu'à l'aube du troisième millénaire, le monde devenu unipolaire porte en lui les paradoxes de son évolution. En effet, la mondialisation, de l'économie, des systèmes politiques, des valeurs et des aspirations, érigée en défi majeur supposé porter des promesses pour les uns, n'en est pas moins source d'anxiété pour les autres parce que puisant dans un déséquilibre exagéré de forces et d'intérêts. Sur le plan économique, les inégalités de développement entre les nations ne facilitent pas l'instauration d'un nouvel ordre mondial universellement accepté. La raison est que le processus de déshumanisation de la vie internationale, engagé sous la houlette de l'homo-économicus, a fait en sorte que la nouvelle conception du monde dominée par la logique de la technologie, de la finance et des parts de marché admette implicitement que les valeurs qui représentent la personne humaine soient reléguées à quantité négligeable. En conséquence, la logique de la puissance matérielle érigée en philosophie est à l'origine des déboires de milliards d'êtres humains donnés en pâture aux injures d'un sort pas enviable du tout, à l'instar des populations d'Afrique. Celles-ci, ignorées par l'humanité, subissent des craquements inquiétants, entre autres, le poids écrasant de la dette, des conflits fratricides, de la dégradation de l'environnement, de l'augmentation du chômage, de la persistance des endémies, de la chute du taux de scolarisation, du déclin de l'aide publique au développement, de l'insignifiance des investissements directs. Pour elles, les années se succèdent, passent et se ressemblent, dramatiquement monotones et vides. Sur le plan politique et par la grâce du déséquilibre des forces et des intérêts qui, au nom de l'uni-polarisation, sont devenus l'apanage de coalitions hébétées d'Etats s'estimant majeurs, des peuples entiers parce que supposés mineurs sont aujourd'hui otages des fantasmes de certains chefs d'Etat qui, confondant le bien avec leur volonté, croient que la survie de l'espèce dépend de leur seule façon de prévoir, d'organiser et de diriger. Relevons, à titre d'exemple, que par la « grâce » de certains Nérons du 21ème siècle, les convulsions qu'avaient connues les populations du tiers monde, il y a un demi-siècle, sont aujourd'hui en train de renaître. (En guise d'illustration, les Palestiniens réduits à mendier le plus élémentaire des droits de l'homme inscrit sur la Charte des Nations unies. A d'autres peuples est refusé le droit au progrès technologique. On s'évertue à réduire d'autres encore à de vulgaires peuplades à coup de mépris et d'embargo). Notons, par conséquent, que sous l'effet mondialisateur de cette logique dite de la « suprématie » agissant et de l'économie de marché, le monde des années soixante dix est en train de se recomposer. Cependant et bien que cette conception du monde qui fait fi des intérêts légitimes de l'humanité soit en tête d'affiche, l'Algérie fera partie de ces pays qui croient que l'espoir d'une mondialisation harmonieuse ne relève pas de l'utopie. Autrement dit, elle considère que si la mondialisation des problèmes est un fait, elle n'est pas pour autant irréductible car celle de leurs solutions est une nécessité. Consciente que l'espoir suscité çà et là par l'avènement du nouveau millénaire et de son corollaire immédiat, la démocratie libérale, risque d'être irrémédiablement déçue si les rapports entre les nations se limitent encore à la promotion du flux financier et à celle du volume des marchandises échangées et aux variations du taux de change ; consciente que le progrès des nations ne sera pas complet si ces nations se contentent de le rechercher dans des contrats de marchés, l'Algérie travaillera au profit d'une recomposition du monde qui s'accomplira au seul profit des valeurs humaines reniées, au profit d'un avenir commun aux hommes. Autrement dit, à la logique de la puissance et de la confrontation qui a singularisé le vingtième siècle, devra se substituer celle de l'humanisme fondé sur l'échange équitable et sur la prospérité partagée, sur la promotion et le respect des droits de l'homme équilibrés par ses devoirs de citoyen du monde et régis par ces priorités inéluctables que sont la lutte contre le terrorisme, la misère, les maladies, l'analphabétisme, les trafics de drogues. A propos des droits de l'homme, la position de l'Algérie sera on ne peut plus claire. Ils sont indivisibles parce que l'homme est un être universel et sa dignité doit être préservée où qu'il soit. Cette dignité n'est rien d'autre que le droit au logement, le droit d'accéder aux soins et à l'éducation, au travail, le droit à un Etat souverain. Dans cette optique et en matière de politique extérieure, la recherche d'un meilleur équilibre entre la démarche dominée par les aspects commerciaux et les exigences d'un véritable développement social mondial, devra passer par un partenariat global soucieux de préserver les droits des peuples en répondant à leurs préoccupations (leurs ambitions, leurs aspirations, leurs besoins et leurs contraintes) et aux spécificités des nations. A cet égard, l'Algérie préoccupée par une prospérité partagée entre les nations pense que le moment est venu de créer les conditions indispensables pour que le Sud surmonte les difficultés qui entravent son épanouissement économique et partant, son accomplissement sociétal. Telles sont les missions pour lesquelles l'Organisation des Nations unies devra être mandatée et qui devront s'organiser autour de la communion entre les peuples. 15) Asseoir une économie génératrice de la croissance. En faire une nécessité impérieuse. Résumé : Edifier une économie indépendante et qui éliminera la pauvreté et l'inégalité sociale, c'est la nantir de cette force qu'est l'autonomie. Cela ne sera possible que si sa dépendance de la rente pétrolière ne demeure pas aliénante et que si celle-ci ne profite plus à une caste mais à la société tout entière. Pour assurer une durabilité de la stabilité de l'Etat algérien acquise au prix du recouvrement de la paix sociale après les évènements de 1992, il est urgent pour l'Algérie de s'engager résolument dans la mise en œuvre du processus d'aménagement du cadre de fonctionnement d'une économie nationale dite de développement social. Cette économie consistera à créer les conditions pour une pleine valorisation de ses potentialités et de ses ressources et de mener à bien les actions nécessaires à l'accomplissement de la croissance civilisationnelle à laquelle elle aspire. Perspectives Considérant que l'Algérie jouit d'une position géostratégique au cœur du Maghreb et au sein du flanc sud de la Méditerranée, ce sera donc dans l'espace euromaghrébin et euro-arabe que devra s'ancrer son développement futur, pour enfin aller à la rencontre de l'économie mondiale. Cela suppose une conception élaborée des perspectives de développement dans un cadre national, régional, interrégional, continental et pourquoi pas mondial. L'intégration de l'économie mondiale signifiant que l'Algérie doive devenir un centre d'exportation compétitif et prometteur, il importera, alors, à celle-ci de développer un cadre de gouvernance approprié en : -créant des avantages comparatifs sérieux ; -réussissant la transition du système de gestion centralisée vers un système de gestion libéralisée mais non débridée ; -mettant à niveau les systèmes financier et bancaire et en les adaptant à la situation économique mondiale qui s'impose de facto ; -réfléchissant à la réforme du système monétaire ; -établissant la confiance des partenaires étrangers par des mesures incitatives internes et par des garanties internationales ; -prohibant les monopoles mis en place par les ayants droit du pouvoir occulte ou ses sous-traitants ; -amenant les investisseurs nationaux à promouvoir la production industrielle nationale au lieu de se fossiliser dans l'importation des produits manufacturés. (Il est clair à ce propos qu'un appareil économique au service de l'économie nationale ne doit pas entendre par partenariat, l'achat des matières premières par les étrangers qui les transformeront pour ensuite les revendre sous forme de produits manufacturés). Le partenariat doit être assimilé à un authentique investissement créateur d'emplois, à un investissement productif. Edifier une économie nationale de développement social capable d'intégrer l'économie mondiale, c'est donc faire en sorte qu'elle soit fiable, pertinente, attractive et qui évoluera dans un cadre législatif et réglementaire favorable à l'investissement privé, national et étranger. Cela suppose qu'elle doive échapper à la dépendance des cours de change, au demeurant fluctuants, à celle des matières premières et s'assurer d'autres ressources d'épargne hors hydrocarbures. L'obligation avérée de promouvoir la croissance nationale à travers d'autres sources d'épargne, c'est-à-dire à travers la diversification de la production industrielle (vérifiée mondialement), l'Etat n'occultera pas la nécessaire disponibilité des ressources humaines expertes et nanties de capacités managériales incontestables ainsi que le choix judicieux de la localisation des projets. Il n'occultera pas, non plus, la nécessité de renforcer davantage le domaine de la production nationale industrielle, agroalimentaire et touristique. Cela dit, la maturité d'une réflexion sur une approche efficace de cette problématique s'imposera par souci de ne pas faire dans le sans issue. Cette audacieuse politique économique et financière à mener mais de façon soutenue, tiendra compte bien entendu des mutations planétaires qui caractérisent un monde désormais interdépendant et en mouvement perpétuel. Elle aura pour mission de : -introduire la rigueur et la cohérence dans le choix des allocations des ressources publiques et de leur gestion ; -développer des instruments d'incitation et d'accompagnement de l'initiative privée et particulièrement celle des jeunes, dans l'optique de favoriser l'émergence d'une nouvelle classe d'entrepreneurs. Cette réforme dictée de fait par un mouvement de globalisation accéléré et s'inscrivant dans la tendance observée de par le monde, elle sera dictée par un mouvement de globalisation accéléré. Dans cette perspective, des cadres appropriés et des instruments aptes à répondre judicieusement aux nécessités objectives et à la volonté de construire un complexe économique national porteur d'avenir seront définis selon un plan d'action concret et élaboré et qui consistera à : -renforcer la rigueur budgétaire et l'éthique économique ; -régenter et à actualiser les règles de la commercialité et les normes de la compétitivité ; -réhabiliter l'encadrement national par des formations appropriés et continues. Elle se concentrera sur la modernisation du secteur financier et bancaire pour qu'il joue pleinement son rôle dans : -le développement social en assistant celui qui souhaite y prendre part et sera en mesure de soumettre, à appréciation, des idées novatrices et créatrices de richesse ; -l'intensification du processus d'ouverture des entreprises publiques et privées au partenariat. Toutefois, ce programme ne réussira à déclencher le processus de croissance que si des réformes sous-jacentes sérieuses seront engagées. Il s'agit de celle du secteur de la fiscalité et de l'administration fiscale, de l'énergie (hydrocarbure - mines - électricité), des télécommunications, du code des marchés publics, du tarif douanier, du foncier industriel, de la réglementation et des procédures d'investissement. En tout cas et sans pour autant différer ce projet aux calendes grecques, il conviendra dans un premier temps de provoquer la croissance de l'économie nationale à l'effet de briser le cycle de la pauvreté et du sous-développement qui étreint le pays et le marginalise par rapport à la dynamique de la mondialisation. Il ne s'agit pas là de mettre en œuvre un plan d'urgence conjoncturel mais d'un embrayage sur une nouvelle configuration économique qui fera que l'Algérie ne soit plus ce marché où seront écoulés les produits des autres, mais un pays qui aspire à produire ce qu'il consomme. Pour ce faire, à l'entreprise qui produira et à l'investissement qu'elle consentira, sera assuré un environnement administratif et bancaire favorable et disposé à lever les contraintes bureaucratiques qui freineraient ses élans, en mesure de réguler et de contrôler le marché et enfin apte à lui assurer au moyen d'une politique monétaire et budgétaire appropriée son épanouissement et son expansion. Rappelons que créer la richesse et l'emploi est, en économie de marché, une responsabilité de l'entreprise. L'Etat aura pour mission de lui garantir, non seulement des plans de charge mais aussi le payement dans les délais des prestations réalisées après que leur qualité ait été jugée conforme aux clauses prescrites. En contrepartie, elle lui garantira des valeurs ajoutées en créant des bénéfices générateurs d'emplois et paiera ses impôts, source de richesses pour la collectivité. Dans ce contexte, l'Etat veillera à ce que son action s'inscrive dans le souci de parvenir à l'optimisation de la plus-value de l'activité de production et à la répartition équitable des fruits de la croissance au profit de la société. Pour ce faire et dans un premier temps, les entreprises algériennes ayant, sans aucun doute, besoin de nouvelles compétences, d'un nouveau savoir-faire (know how) et de nouvelles maîtrises technologiques devront adapter leur système de production, de distribution et de management aux normes actualisées et définies par le processus de la mondialisation si elles voudront se maintenir et acquérir de nouvelles parts du marché national et pourquoi pas international. *Ancien directeur de l'Education de wilaya |
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