Propulser Oran, la ville aux 11 siècles d'histoire, au rang de grande métropole du bassin méditerranéen, tout en veillant à sauvegarder son identité et les caractéristiques qui la rendent si charmante aux yeux de ses admirateurs, est l'objectif auquel tend une étude actuellement au niveau de la Présidence de la République.

L'étude en question, présentée comme l'ébauche du plus «grand projet de modernisation urbaine» qu'Oran ait connu, devrait s'étaler sur 10 à 15 années, avec un coût estimatif qui tourne autour de pas moins de 17 milliards de dollars. C'est dire l'ampleur de ce projet titanesque dont l'étude préliminaire a été menée par une équipe de chercheurs et de spécialistes sous la houlette du wali d'Oran, Abdelmalek Boudiaf, avant d'être transmise au président de la République. Un workshop sur ce grand projet est prévu fin septembre- début octobre prochain à Oran en présence d'experts nationaux et étrangers de différents domaines (urbanistes, architectes, sociologues?), mais aussi de gestionnaires des plus grandes villes et métropoles de la région. Une rencontre qui devra donner lieu à une feuille de route qui servira comme rampe de lancement à ce projet de grande envergure. C'est un peu le processus qu'a suivi le plan de modernisation de la ville de Constantine. Un plan qui a donné lieu à l'élaboration d'un ouvrage de 131 pages publié par le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales et dont la préface est signée par le président de la République. «Nous voulons que notre pays prenne sa place parmi les nations avancées en gardant sa personnalité», écrit dans sa préface le Président. Aussi, lit-on en préambule de cet ouvrage qui vient d'être édité: «Le projet de modernisation urbaine (PMU), tout en faisant le lien avec les différents outils de planification et d'aménagement, SNAT, SRAT, PDA, SDAM, rompt avec l'urbanisme réglementaire et opte pour une démarche globale, cohérente et flexible. Le PMU définit le fondement, les objectifs et les principes de cette modernisation. Il précise les actions à mener ainsi que les modalités de sa réalisation. Il se décline en cinq grands axes, à savoir: environnement et paysage, infrastructures de mobilité, tissus contemporains et extensions, nouvelles centralités. Il établit les priorités des interventions, un plan de financement des investissements basé sur le programme détaillé des différents pôles, traduits en surfaces et en coûts de réalisation.» Le plan de modernisation urbaine d'Oran devra s'assigner comme première priorité de mettre un terme définitif à l'urbanisation anarchique que subit la ville depuis maintenant deux dernières décades. Tout en pensant à des projets structurants et innovants à même de faciliter la dynamique, les fonctionnalités de la ville, le plan de modernisation se doit également de donner une attention particulière aux potentiels existants, en valorisant notamment son patrimoine historique et culturel qui fait son identité. Pour les experts, «renouveler la ville n'est pas seulement d'engager des projets considérables, vu la disponibilité des moyens financiers, mais les enjeux supposent à la fois: d'améliorer la qualité de l'architecture, faciliter la mobilité, respecter le cadre bâti existant, sauvegarder le patrimoine, s'intégrer dans un urbanisme partagé, participatif et soumis au débat intellectuel et décisionnel en associant l'expertise internationale.»