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À La Semaine de la Critique, le siège vide d'Ahmed Benaïssa
par T. H.
La salle Miramar
est remplie à craquer pour l'avant-première de Goutte d'or, le nouveau film de
Clément Cogitore, avec Karim Leklou
dans le rôle principal et Ahmed Benaïssa dans celui
de son père. Deux générations de voyants du quartier de Barbès:
le fils est un escroc contrairement à son père qui était un vrai marabout. La
séance spéciale de la Semaine de la Critique l'est à plus d'un titre, la mort
d'Ahmed Benaïssa est confirmée, la salle est remplie
mais tout le monde regarde le seul siège vide de la salle. Celle réservée par
la production à Ahmed Benaïssa. Discours sobres,
émouvants, larmes retenus. La mort s'invite au festival de Cannes, mais le
Festival must go on. Dans un instant à l'écran, il revivra. Parmi les
spectateurs sous le choc, le producteur El Hachemi Zertal l'est encore plus : il devait voir à l'issue de la
projection le comédien pour le rassurer. Après avoir visionner
les rushes du film «Mersault contre-enquête» que
tourne actuellement Malek Bensmail, d'après le roman
de Kamel Daoud, tout le monde est content : «Ahmed Benaïssa
a donné le meilleur de lui même, peut-être parce
qu'il pressentait que c'était son dernier rôle au cinéma, ou peut-être parce
que face à la star montante Nabil Asli il voulait lui
prouver qu'il était un professionnel. Entre les deux comédiens, il s'est passé
quelque chose de fort et de beau. Je suis atterré, j'aurai tellement aimé
qu'Ahmed Benaïssa puisse voir ce film dans lequel il
s'est tant impliqué !».
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