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Les combats entre pro-Kadhafi et l'opposition faisaient rage hier
dimanche, dans les villes de Misrata et Ajdabyia, faisant plusieurs morts parmi
les insurgés, alors que sur le front diplomatique, l'Union africaine a envoyé
une délégation d'éminentes personnalités pour tenter de dénouer la crise
libyenne. Une délégation de présidents africains devait rencontrer, dimanche
après-midi à Tripoli, le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi pour plaider une
trêve dans les combats entre son armée et les insurgés.
Le président sud-africain, Jacob Zuma, et ses homologues du Congo, du Mali, de Mauritanie ainsi que le ministre ougandais des Affaires étrangères, mandatés par l'Union africaine (UA), ont quitté la Mauritanie dans des avions séparés, dimanche en début d'après-midi, selon une source officielle mauritanienne. Ils devaient atterrir, dans le courant de l'après-midi, à l'aéroport militaire de Miitiga, près de la capitale libyenne. Lors d'une étape en Mauritanie la veille, le «panel» de l'UA a réaffirmé les objectifs de sa mission : «cessation immédiate de toutes les hostilités», acheminement de l'aide humanitaire et ouverture d'un dialogue entre le régime et l'insurrection. Ils comptent en outre, proposer une «période transitoire» pour des réformes politiques, censées éliminer les «causes de la crise actuelle», selon leur communiqué. La veille samedi, le chef du Congrès général du peuple (Parlement libyen), Mohamed Zwei, a annoncé à Tripoli, qu'un projet de Constitution, en préparation depuis 2007, serait soumis à l'approbation des Libyens, dès la fin de la crise. Après Tripoli, les médiateurs de l'UA ont prévu de se rendre dimanche soir et lundi à Benghazi, «capitale» de l'opposition au régime de Kadhafi, à 1.000 km à l'est de Tripoli, pour tenter de convaincre l'insurrection de baisser les armes. L'Algérie, par la voie du ministre des Affaires étrangères Mourad Medelci, a estimé que l'initiative de l'Union africaine (UA) pour convaincre l'armée libyenne et les insurgés de cesser les combats est une mission «importante mais difficile». «Nous souhaitons que la mission de l'UA puisse être couronnée de succès, sans perdre de vue que c'est une mission à la fois importante mais surtout difficile», a déclaré M. Medelci, lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue cubain Bruno Rodriguez, en visite depuis samedi à Alger. «Le but de l'intervention de l'UA est de parvenir à un cessez-le-feu durable pour permettre l'engagement d'un dialogue fructueux entre les Libyens», a ajouté le ministre algérien. Combats à l'arme lourde à Misrata et Ajdabyia Sur le terrain des combats, au moins 11 insurgés et civils ont été tués depuis samedi par des tirs de l'armée de Mouammar Kadhafi contre la ville de Misrata (200 km à l'est de Tripoli), où l'Otan a mené plusieurs raids aériens dimanche. Samedi, huit personnes, insurgés et civils, ont été tuées dans les bombardements des forces pro-Kadhafi, qui assiègent Misrata depuis un mois et demi, selon un médecin de l'hôpital de la ville, joint par l'AFP. Vingt-cinq personnes ont été blessées, selon lui. A Ajdabyia, les combats sont également très intenses entre insurgés et forces pro-Kadhafi. A la suite de ces combats à l'arme lourde, au moins douze personnes sont mortes, dans et autour de la ville d'Ajdabiya, ont indiqué dimanche, des sources médicales. Les dépouilles de neuf insurgés ont été transportées à la morgue de l'hôpital Jala, à Benghazi, fief des insurgés, situé à 160 km, au nord de la zone d'Ajdabiya, théâtre d'affrontements sanglants samedi et qui se poursuivaient dimanche. «Nous avons reçu 9 martyrs et 14 blessés venant du secteur d'Ajdabiya», a confirmé un responsable de cet hôpital, où sont transportés en règle générale, la plupart des victimes de l'opposition, lors des affrontements dans l'est de la Libye. «De notre côté, nous avons eu 3 morts et 3 blessés d'Ajdabiya», a indiqué un médecin de l'hôpital al-Hawari, où ont aussi été transportés les victimes. En fin de journée dimanche, des combats avaient toujours lieu aux abords de la sortie ouest de la ville d'Ajdabiya, ouvrant la route vers la ville pétrolière de Brega. L'OTAN bombarde Des avions de l'Otan ont détruit 11 tanks des troupes du colonel Mouammar Kadhafi sur une route menant à la ville de d'Ajdabiya, dans l'est de la Libye et 14 près de Misrata dans l'ouest, a indiqué dimanche le général Charles Bouchard, commandant de l'opération «Protecteur unifié». «La situation à Ajdabiya, et en particulier à Misrata, est désespérée pour les Libyens qui sont brutalement bombardés par le régime. Pour contribuer à protéger ces civils, nous continuons à bombarder durement les forces (du régime) et avons détruit 11 tanks qui s'approchaient d'Ajdabiya et 14 ce (dimanche) matin, aux environs de Misrata», a-t-il dit dans un communiqué émis depuis la base de Naples, dans le sud de l'Italie. Auparavant, un responsable de l'Otan ayant requis l'anonymat, avait précisé que «les bombardements continueraient toute la journée et toute la nuit», ajoutant que «clairement, la situation à Ajdabiya est désespérée et les forces de Kadhafi attaquent la ville à l'arme lourde». L'Otan a également visé des dépôts de munitions et des lignes de communications pour priver les forces de Kadhafi de leur approvisionnement, selon le général Bouchard. Les bombardements de la coalition occidentale ont débuté le 19 mars après une résolution de l'ONU, décidant d'imposer une zone d'exclusion aérienne pour tenter d'empêcher les forces loyales au colonel Mouammar Kadhafi d'utiliser des avions ou des hélicoptères dans leurs opérations contre les insurgés. |
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