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Les médecins résidents, en grève illimitée depuis le 28 mars dernier,
tiendront, aujourd'hui, à midi, leur deuxième sit-in, en l'espace de moins d'une
semaine, devant le siège de la présidence de la République.
Une date et un horaire décidé lors de la dernière réunion à Alger des délégués nationaux des médecins résidents. Le Dr Amine Benhabib, membre du collectif autonome des médecins résidents algériens, joint par téléphone, a confirmé ces détails en espérant une large adhésion à ce rendez-vous de contestation. «C'est un mouvement national et tous ceux qui peuvent faire le déplacement sont les bienvenus». A propos du nombre de blouses blanches attendues, aujourd'hui, à El-Mouradia, il se veut optimiste tout en traçant un bilan positif du dernier sit-in organisé mercredi dernier. «Nous nous attendons à la même affluence que celle de mercredi, sinon plus», dira-t-il. Près de cinq mille médecins résidents, selon les estimations du collectif autonome des médecins résidents, sont venus assister au sit-in de mercredi empêché par les services de sécurité qui les ont repoussés du périmètre de la Présidence. Commentant la journée d'aujourd'hui en faisant le parallèle avec celle de la semaine dernière, notre interlocuteur estime que l'objectif tracé a été atteint. «Notre objectif a été atteint, on a organisé notre sit-in même si c'est à deux cents mètres du siège de la présidence de la République. Aujourd'hui, certainement que les services de sécurité vont encore nous empêcher de tenir le sit-in à El-Mouradia, mais je le répète on a atteint notre objectif». A propos des commissions mixtes, le Dr Benhabib s'étonnera de la mesure prise par la tutelle de chercher à les «réactiver» alors que d'un avis partagé et après les premiers rounds de discussions, elles ont été déclarées «inutiles». «Il y a trois à quatre jours, des fax émanant du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, à l'adresse des responsables des centres hospitalo-universitaires, demandaient la désignation de nouveaux médecins résidents pour relancer les pourparlers entre grévistes et tutelle». Notre interlocuteur déclare son étonnement devant cette mesure puisqu'elles ont démontré qu'elles ne pouvaient pas aboutir à grands résultats. «On ne comprend pas pourquoi les commissions mixtes sont remises à jour. On a siégé lors des premiers jours mais on est arrivé à la conclusion que ces commissions étaient inutiles devant les réticences du ministère à satisfaire nos revendications, allant même jusqu'à refuser d'aborder certains points comme celui du service civil qu'on voudrait voir abrogé». Le collectif autonome des médecins résidents dénonce, outre la fuite en avant de leur tutelle, le fait qu'elle botte en touche des aspects de la profession qu'elle juge ne pas la concerner. Le Dr Benhabib donnera pour exemple la commission du statut qui a été dévié sur le terrain de la fonction publique ou encore de la commission pédagogique, du ressort du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique selon la vision de Djamel Ould Abbès. De sont côté, le ministre de tutelle avait souligné le caractère illégal de la grève, en s'appuyant sur une ordonnance en référé prononcée par la justice tout en affirmant que l'annulation du service civil ne relevait pas de ses prérogatives. Sur un autre plan, le ministre a, tout en affirmant que le service militaire est un devoir consacré par la Constitution dans son article 6, rejeté sa suppression. Outre l'abrogation des lois et décrets relatifs au service civil obligatoire des médecins spécialistes et du service militaire, les grévistes exigent la révision du statut actuel du résident, la réévaluation de leur rémunération mensuelle et la révision de la prime de garde à hauteur de 4.000 DA au lieu de 690 DA. |
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