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La Douane veut former sa propre élite

par Z. Mehdaoui

Les Douanes algériennes et le Centre de recherche en économie appliquée pour le développement (CREAD) ont signé, hier à Alger, une convention portant sur la recherche et la veille informationnelle, notamment en matière d'évolution de l'intelligence économique, la formation et l'organisation de manifestation scientifique. La convention, est-il noté dans un communiqué remis à la presse, s'inscrit dans le cadre «des objectifs visés par la nouvelle stratégie d'appui à la modernisation douanière (2011-2015) et la mise en œuvre des programmes nationaux de recherche (PNR) consacrés par le programme de développement quinquennal 2010-2014».

 Les signataires de la convention prévoient ainsi de lancer quatre projets. Il s'agit notamment de «la mise en place du centre douanier de recherche et de documentation», «la création d'un mastère douane-logistique avec une reconnaissance internationale de l'Organisation mondiale des douanes» et «le projet de recherche (PNR) sur les conditions d'amélioration de la qualité de service». Ce dernier projet, explique-t-on, constitue une étape supplémentaire à l'effort de modernisation de l'administration des Douanes qui place l'entreprise et le consommateur au cœur de ce projet qualifié de «stratégique».

 «Un groupe de travail composé de cadres des Douanes et de chercheurs du CREAD, a été mis en place pour identifier les besoins des usagers et consacrer le droit à l'information comme objectif principal de la stratégie de communication de la direction générale des Douanes», est-il également souligné. Le département de Bouderballa soutient, par ailleurs, que la direction générale des Douanes a entamé, dans le cadre de son programme de modernisation (2007-2010), une vaste opération de mise à niveau en matière de formation. Ainsi, ajoute-on, la formation initiale est passée de 500 à 1.600 candidats par année. Tout comme plus de 10.000 agents en exercice ont bénéficié de formation de mise à niveau entre l'année 2007 et 2010, pour un budget de 60 millions de DA. Les Douanes algériennes disposent de 7 écoles alors que 2 autres sont en cours de réalisation à Blida et à Batna. L'administration des Douanes veut aller encore plus loin et projette de former des élites. C'est ainsi, en collaboration avec le ministère de l'Enseignement supérieur et des différents instituts et écoles de recherche, la direction générale des Douanes comptabilise aujourd'hui, quelque 73 douaniers inscrits en post-graduation (magister et doctorat) dont 21 doctorants en phase de finalisation, alors qu'une dizaine d'autres douaniers sont potentiellement inscrits en thèse de doctorat. A noter que parallèlement à la signature de la convention, un séminaire a été organisé hier à l'hôtel «El Djazaïr», par la direction des Douanes. Sous le thème : «La connaissance, catalyseur de l'excellence douanière», le séminaire a vu la participation et l'intervention de plusieurs responsables, des spécialistes ainsi que des chercheurs. On citera notamment le directeur général de la Douane, Mohamed Abdou Bouderballa, le directeur général de la Recherche scientifique et du Développement technologique (DGRSDT), le directeur du CREAD et Thomas Cantens, représentant l'Organisation mondiale de la douane. Le responsable de la DGRSDT a affirmé hier, lors de son intervention, que sur les 22.000 chercheurs dont dispose notre pays, seuls 2.000 sont enrôlés dans les centres de recherche, alors que l'Algérie, a-t-il précisé, a besoin de quelque 60.000 chercheurs.

Les frontières avec la Libye renforcées

La Douane algérienne a renforcé sa présence aux frontières terrestres avec la Libye. C'est ce qu'a indiqué hier Mohamed Abdou Bouderballa, directeur général de la Douane, en marge du séminaire organisé par son département, en collaboration avec le CREAD. Ce renforcement, a-t-il ajouté, vise à faire face aux éventuels réfugiés qui fuiraient la Libye. Interrogé par ailleurs, sur les délais de dédouanement dont se plaignent les opérateurs économiques, le responsable de la douane dira que le problème ne concerne pas seulement l'institution qu'il dirige. Bouderballa a affirmé cependant que les délais de dédouanement des marchandises seront réduits et ce, en concertation avec les autres services et département, à savoir notamment les ports, les services du Commerce extérieur et les services sanitaires. Enfin questionné sur les affaires de corruption au sein de la douane, Mohamed Abdou Bouderballa a affirmé que «la modernisation de la douane va aider dans la lutte contre la corruption».